Vowles veut-il bâtir le projet Williams F1 autour d’Albon ?
Il se méfie de trop personnaliser les équipes
Pour convaincre Charles Leclerc de rester à long terme chez Ferrari, Frédéric Vasseur a déclaré à Bakou que son projet était de construire la Scuderia autour de son pilote (sans oublier Carlos Sainz, même s’il ne l’a précisé qu’après).
Chez Williams, James Vowles aimerait-il procéder d la même manière, par exemple avec Alexander Albon ? Construire une équipe autour d’un pilote, est-ce une bonne façon de procéder selon le nouveau patron de Grove ?
« Je ne sais pas s’il s’agit vraiment de construire l’équipe autour du pilote, mais il faut s’assurer, et c’est probablement plus important, que les pilotes soient intégrés dans les fondations mêmes de l’équipe, dans le développement que nous voulons faire à l’avenir pour l’équipe. »
« Le fait de se concentrer sur une ou deux personnes peut parfois poser des problèmes. Cependant, les pilotes feront partie, clairement, de ce qui fera le succès de l’écurie, non pas dans un an, mais dans plusieurs années. Il est donc nécessaire qu’ils fassent partie de ce voyage. »
James Vowles a eu bien d’autres questions à se poser pour sûr, durant le dernier mois : il a pu mettre la trêve printanière à profit afin de mieux connaitre le nouvel environnement de Grove. En voilà un qui a eu une pause occupée...
« Oui, sans aucun doute, j’étais très content ou heureux que nous ayons eu ce temps. Parce que quand il y a des Grands Prix... Par exemple, maintenant que nous avons cinq courses en six semaines, vous voulez maximiser chaque heure que vous pouvez dans l’usine. Le travail acharné qui permet d’obtenir une voiture rapide se déroule, non pas ici sur le circuit, c’est la partie émergée de l’iceberg, mais au Royaume-Uni, à l’usine dans mon cas. Je passe chaque minute que je peux avec les gars de l’usine pour m’assurer que nous tirions le meilleur parti de chaque milliseconde de cette voiture, mais aussi, et c’est plus important, pour que nous mettions en place les bonnes structures pour l’avenir. Il faut consacrer chaque seconde possible à cette tâche. »
« Pour moi, cette période a donc été très axée sur cet objectif. Et c’était bien aussi d’en apprendre beaucoup plus sur l’équipe, sur ce qui la fait vibrer, sur ce qui la soude vraiment. Et cette opportunité, sans la pression des courses, m’a permis de le faire. »
Faut-il être ingénieur ou financier pour bien diriger une équipe de F1 de nos jours ?
De plus en plus d’ingénieurs dirigent les équipes de F1 : Laurent Mekies, futur patron d’AlphaTauri, est ingénieur de formation ; c’est aussi le cas de Stella chez McLaren ou de Krack chez Aston Martin F1. Et donc de James Vowles.
« Fred, tu es un ingénieur aussi » plaisante alors James Vowles en conférence de presse.
« Je crois que celle-là est pour Toto » sourit Frédéric Vasseur (Toto Wolff est ancien pilote et financier de formation).
Que peut dire James Vowles sur son ancien patron, chez Mercedes ? Vaut-il mieux être ingénieur ou businessman pour diriger une équipe de F1 de nos jours ?
« Il faut trouver un équilibre entre les deux. Toto est très différent ! C’est un homme d’affaires incroyable, mais probablement, à bien des égards, un meilleur ingénieur que moi, je pense. Blague à part, je pense qu’aujourd’hui vous devez avoir une bonne compréhension de la finance, du business et de l’ingénierie en même temps, parce que vous devez être entièrement intégré, intégré dans l’organisation et dans ce que vous faites. »
« Ce qui est important, c’est la compréhension du fonctionnement de la voiture, de l’équipe de course. C’est comment développer et établir des deadlines et planifications de projets, en particulier dans le cadre des budgets plafonnés, parce que tout est limité. Tout ça est un atout. Et c’est peut-être la raison pour laquelle vous voyez les [anciens ingénieurs] migrer dans cette direction. »
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