Vowles : Sargeant n’était ‘pas au niveau’, Colapinto et Schumacher ne sont ‘pas spéciaux’
En toute franchise, le patron de Williams F1 fait le point
Devant la presse à Monza, James Vowles s’est expliqué sur les choix drastiques et radicaux qu’il a effectués. En écartant Logan Sargeant avec effet immédiat du deuxième baquet. Et en appelant Franco Colapinto, plutôt que Mick Schumacher ou Liam Lawson.
Prenons les choses dans l’ordre. D’abord, l’éviction de Logan Sargeant.
James Vowles assume-t-il la radicalité de sa décision ? Pourquoi ne pas avoir attendu la fin d’année ?
« Si vous parlez à tous les directeurs d’écurie, personne ne veut changer de pilote en cours de saison. C’est horrible. C’est incroyablement dur pour le pilote, c’est dur pour l’équipe, c’est perturbant. »
« Alors pourquoi le changer maintenant ? Le moment le plus propice pour le faire aurait été au début de l’année. Mais Logan, à la fin de l’année dernière, commençait à se rapprocher d’Alex d’un dixième. C’était bien de voir sa progression, et si cette progression se poursuivait, je pense que le pilote serait très bien placé cette année. Ce n’était pas le bon moment pour couper les ponts et rompre les liens à cause de cela. »
« La raison est donc simple : nous avons acquis suffisamment d’expérience pour savoir qu’il a atteint la limite de ses capacités. En fait, il est presque injuste pour lui de continuer ainsi. »
« Regardez son visage lorsqu’il sort de la voiture, il vous a donné tout ce qu’il pouvait et ce n’est pas suffisant. D’un point de vue humain, il n’a jamais rien fait d’autre que de me donner 100 % de ce qu’il était capable de faire. »
« Mais la prise de conscience de ses limites est très claire, elle est claire pour tout le monde. C’est la bonne décision pour toutes les parties. C’est une décision juste pour Logan ».
« Ce que je voulais faire, c’était donner ce que je pensais être suffisamment de temps pour que Logan montre où il en est sur des pistes où je sais que nous pouvons être performants. »
Pour James Vowles, le crash de Logan Sargeant, avec les évolutions, en EL3 à Zandvoort, n’est donc pas l’unique facteur. Le rythme global de l’Américain était bien plus inquiétant.
« Au début de l’année, nous avions la responsabilité de construire une voiture suffisamment rapide. Nous ne l’avons pas fait. À partir de Zandvoort, je pense que nous avons construit une voiture capable de marquer des points et c’est là que le point de décision change. »
« Dans le cas présent, cela s’est vraiment produit après la course de dimanche et j’ai examiné ses données avec suffisamment de détails pour voir où il en était en termes de performances, ce qui se passait. »
« Et ce n’était pas un seul domaine, il y avait encore un manque de rythme, et là où il a terminé, il était tout simplement trop loin derrière. »
Mick Schumacher, un pilote qui n’a rien de spécial
Il s’agissait ensuite de remplacer Logan Sargeant au plus vite.
La piste Lawson constituait-elle tout d’abord la priorité de Vowles, comme cela a pu être rapporté ?
« Si nous examinons les options qui s’offraient à nous, il y avait trois options sur la table, que vous avez tous plus ou moins comprises. »
« L’une était Liam Lawson, l’autre Mick et la troisième Franco. Avec Liam, la position contractuelle de Red Bull n’aurait pas fonctionné avec moi ici chez Williams, donc cela n’a pas été une option pour nous dans ces circonstances. »
Quant à l’option Mick Schumacher, pourquoi ne pas avoir consenti à l’explorer ? Selon James Vowles, l’Allemand ne serait-il tout simplement pas au niveau ?
« C’est un pilote compétent. Je sais qu’il a fait un passage en F1, mais il a fait un travail incroyable avec Alpine, avec Mercedes et avec McLaren entre-temps. Et tous ses défenseurs, si vous leur parlez, vous diront où il s’est adapté et où il a changé. »
« Je pense que Mick aurait fait du bon travail. Mais investissons-nous dans une personne qui fait partie de notre académie, qui a fait des centaines, voire des milliers de tours dans notre simulateur, qui a conduit la voiture, le seul pilote à avoir conduit la voiture cette année lors d’essais libres [à Silverstone]… ou pas ? »
James Vowles a donc tranché : entre deux pilotes « non-spéciaux » de son propre aveu (Franco Colapinto et Mick Schumacher), il a choisi celui de l’académie Williams F1.
« Je pense que ces deux pilotes entreraient dans la catégorie « bons », mais pas « spéciaux ». Je pense qu’il faut être clair sur ce point. »
« Mick n’est pas spécial. Il a juste été bon. Je pense qu’il aurait beaucoup plus d’expérience que Franco. »
« Mais l’avenir de Williams n’est pas d’investir dans le passé. Il s’agit d’investir dans des talents qui nous permettent d’aller de l’avant en tant qu’individus. Quand on investit autant d’argent dans l’académie, il faut joindre le geste à la parole. »
Et pour ceux qui doutent du potentiel de Colapinto, James Vowles en profite pour adresser une petite pique à Oliver Bearman ou Andrea Kimi Antonelli. Dans une comparaison qui n’est pas très juste puisque Prema est en pleine souffrance cette année avec les monoplaces F2.
« Franco est devant [Kimi] Antonelli au championnat de F2. Il est devant Bearman. Il est chez MP [Motorsport] - avec tout le respect que je dois à MP, ce n’est pas PREMA, ce n’est pas ART - et il fait du bon travail. »
« Maintenant, est-ce que je pense que nous avons jeté quelqu’un dans le grand bain tout d’un coup ? Absolument, à 100 %. »
« Mais si vous écoutez les propres paroles de Franco, vous entendrez qu’il est prêt pour cela, qu’il est prêt pour le défi. Il sait ce qui l’attend. »
« Et quand on investit autant d’argent dans l’académie, il faut aussi joindre le geste à la parole. »
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