Vettel : ’Où est le rôle de pionnière de la F1’ pour l’environnement ?
Il regrette des technologies trop peu pertinentes
On sait Lewis Hamilton très engagé sur la question environnementale et sur l’écologie, mais jusqu’ici, Sebastian Vettel avait abordé rapidement le sujet. Néanmoins, l’Allemand en parle de plus en plus souvent ces derniers mois, et révèle aujourd’hui qu’il essaie de prendre quelques réflexes écologiques au quotidien.
"Si je remarque quelque chose, je me penche et je cherche une poubelle, ou je ramène le détritus avec moi pour le jeter" explique-t-il au Frankfurter Allgemeine. "Je regarde où je peux aller en voiture et où je peux aller en train, s’il y a des vols déjà prévus si je dois aller plus loin."
Il a également changé ses habitudes de consommation : "Et à la maison, j’utilise les ressources de manière plus efficiente. J’essaie d’acheter uniquement ce dont j’ai besoin et de ne plus jeter les choses."
Il pense que la Formule 1 pourrait faire bien mieux pour la pédagogie autour de ses moteurs, plutôt que simplement rappeler que la technologie est hybride. Selon lui, il faut réfléchir à une manière de transférer plus efficacement la technologie de la piste à la route.
"Nous pilotons les moteurs à combustion les plus efficients au monde, mais ça n’apporte rien au monde car avec la manière dont nous les utilisons, ça ne trouvera jamais sa place dans la production en série."
"La seule chose que ça transférera, c’est le message, et le message de la marque, car un moteur hybride est considéré de manière bien plus positive pour l’équilibre environnemental qu’un moteur à combustion interne normal."
"Ce qui est décevant, c’est de ne pas saisir une telle chance. La Formule 1 pourrait être pionnière en technologie à nouveau. Je pense que c’est précisément ce rôle de pionnière qui peut assurer sa survie."
Il regrette que la F1 s’éloigne de tous les systèmes qu’elle a un jour aidé à instaurer sur la route : "Nous n’avons pas le contrôle de traction, l’ABS, l’ESP, et tout ça se retrouve dans chaque voiture de route neuve. Des choses qui ont été développées sur un circuit et ont trouvé leur chemin jusqu’à la production."
"Il n’y a pas de doute sur le fait que nous avons fait de gros progrès sur le plan de la sécurité. Mais transférer la technologie actuelle des moteurs à la production est irréaliste car d’un autre côté, les exigences sur le moteur sont très contradictoires."
"Sur le circuit, on a constamment le pied au plancher, l’énergie doit être très vite récupérée et très vite redéployée. Un moteur conventionnel requiert exactement l’inverse. La technologie développée en F1 est donc inexploitable pour la production de série. D’un autre côté, les voitures de route coûteraient dix fois leur prix."
De même, Vettel dénonce aussi une avancée trop timide dans l’exploitation des biocarburants, via la part d’éthanol présente dans le carburant : "En 2022, il y aura 10% d’une deuxième génération de biocarburant qui sera obligatoire en Formule 1."
"Pour le moment, on prévoit une augmentation de cette part à 30% avec le nouveau règlement moteur, mais ça ne sera qu’à partir de 2025 ou 2026 au plus tôt. Je trouve cela très décevant."
"Car en 2025, il y aura des stations essence qui proposeront à tout le monde du carburant fait à 100% d’énergies renouvelables. Où est le rôle de pionnière de la F1 sur le plan technologique ?"
S’il comprend que les enjeux de la Formule 1 sont ailleurs pour attirer le public et le faire rêver, le quadruple champion du monde aimerait que la F1 et la FIA, menées par Stefano Domenicali et Jean Todt, mettent l’accent sur l’aspect technologique : "C’est vrai, nous sommes avant tout une entreprise de divertissement."
"Mais il y a des choses qui ne conviennent plus à notre époque. En tant que sport mondial, nous avons une plateforme correspondante pour présenter des idées exemplaires au monde et transporter un message. Nous devrions avancer vite."
"Les stratégies individuelles des équipes, une voulant produire la meilleure batterie, l’autre voulant le meilleur système hybride, ne nous servent pas. La F1 a besoin d’une stratégie globale. Je pense qu’on ignore les technologies environnementales depuis trop longtemps en tant que zone de développement."
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