Verstappen : J’adore Vegas... mais l’émotion et la passion ne sont pas là

La F1 devrait plutôt mieux montrer "ce que nous faisons"

Par Franck Drui

18 novembre 2023 - 15:01
Verstappen : J'adore Vegas... (...)

Max Verstappen doute que le nouveau Grand Prix F1 de Las Vegas de Liberty Media parvienne à attirer de nouveaux fans vers ce sport.

Le détenteur des droits commerciaux de la F1 a dépensé plus d’un demi-milliard de dollars pour organiser l’événement qui se déroule pour la première fois ce week-end sur le circuit du Strip de Las Vegas.

Verstappen est sceptique quant au nouvel événement et était mécontent de devoir participer à une cérémonie d’ouverture qui lui donne l’impression d’être un « clown ». Le pilote Red Bull a expliqué ses sentiments sur la course après la séance de qualification d’aujourd’hui, notamment pourquoi il doute que cela inspire de nouveaux fans à suivre ce sport.

"Bien sûr, une sorte d’élément de spectacle est important. Mais j’aime l’émotion et pour moi, quand j’étais petit, c’était l’émotion du sport, ce dont je suis tombé amoureux, pas le spectacle du sport qui l’entoure. Parce que je pense qu’en tant que vrai coureur, cela ne devrait pas vraiment avoir d’importance."

"Une voiture, avant tout, une voiture de course, une Formule 1 en tout cas sur un circuit urbain, je pense, ne prend pas vraiment vie. Ce n’est pas si excitant. Je pense qu’il s’agit plutôt de pistes de course appropriées. Quand on va à Spa, Monza, ce genre d’endroits, il y a beaucoup d’émotion et de passion. Pour moi, voir les fans là-bas est incroyable. Et pour nous aussi, quand je monte dans la voiture là-bas, je suis excité et j’adore rouler dans ce genre d’endroits."

"Bien sûr, je comprends que les fans ont peut-être aussi besoin de quelque chose à faire autour de la piste. Mais je pense qu’il est plus important de leur faire comprendre ce que nous faisons en tant que sport, car la plupart d’entre eux viennent juste pour faire la fête, prendre un verre, voir un DJ jouer ou un spectacle. Je peux faire ça partout dans le monde."

"Je peux aller à Ibiza, me faire complètement chier ou passer un bon moment. Mais c’est ce qui se passe et en fait, les gens viennent et deviennent fan de quoi ? Ils veulent voir peut-être leur artiste préféré et prendre quelques verres avec leurs amis, puis sortir et passer une soirée folle, mais ils ne comprennent pas vraiment ce que nous faisons et ce que nous mettons en jeu, notre vie, pour faire ça."

Liberty Media devrait faire plus d’efforts pour améliorer le sport plutôt que d’en faire davantage un spectacle, estime Verstappen.

"Si vous investissiez réellement plus de temps dans le sport lui-même, ce que nous essayons de réaliser car lorsque nous étions enfants, nous avons grandi en voulant être champion du monde, je pense que le sport mettrait davantage l’accent sur ce genre de choses. Il faut aussi expliquer davantage ce qu’une équipe fait tout au long de la saison, ce qu’elle réalise, ce pour quoi elle travaille, ce genre de choses que je trouve bien plus important de regarder que d’avoir simplement tous ces spectacles aléatoires partout."

"Pour moi, ce n’est pas ce qui me passionne le plus. J’aime la passion et l’émotion avec ce genre de lieux. J’aime Vegas, mais pas pour y conduire une F1, j’aime sortir et prendre quelques verres, être un peu fou, bien manger. Mais comme je l’ai dit, l’émotion, la passion, ce n’est pas là comparé à certains circuits old-school."

Il a également réitéré ses critiques sur le tracé de la piste, qui, selon lui, n’était pas amusant à conduire, le comparant défavorablement à celui de Monaco.

"Je pense que Monaco, c’est comme la Ligue des Champions. Ici, c’est la Ligue nationale."

A-t-il au moins aimé aller à la limite en qualifications sur ce tracé ?

"Ouais, mais naturellement, je ne suis pas un grand fan des circuits urbains. Je préfère les circuits à plus grande vitesse pour vraiment repousser les limites d’une F1. Mais quand on repousse les limites, tout semble toujours assez excitant. Donc, je pense qu’aujourd’hui, ce n’était pas trop mal. Mais vous savez, l’adhérence est très faible. J’ai l’impression que c’est un peu comme Bakou."

"Cela n’a rien à voir avec le fait que notre voiture soit à l’arrêt ou quoi que ce soit, je n’aime tout simplement pas vraiment qu’on ne puisse pas vraiment pousser jusqu’à une certaine limite. Comme si tu étais toujours limité par le glissement. C’est mon sentiment personnel. Chacun a ses propres préférences."

"Le cadre, ici, a l’air incroyable. Ce qu’ils ont construit en si peu de temps me semble incroyable. Et aussi la piste elle-même. Après les petits problèmes d’hier – surtout pour Carlos, c’était un gros problème – après cela, ils ont plutôt bien géré et nous avons continué normalement, donc je suppose que c’est positif."

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