Verstappen/Hamilton : Masi assure que la FIA n’a pas jugé l’incident selon ses conséquences
Masi accepte les coups de pression des patrons à la radio
Michael Masi, le directeur de course de la FIA, avait une lourde tâche après le Grand Prix de Grande-Bretagne : justifier une décision qu’il n’a pas prise directement, à savoir les 10 secondes de pénalité de Lewis Hamilton suite à l’incident à Copse, avec la Red Bull de Max Verstappen.
Alors que Fernando Alonso, Charles Leclerc et Valtteri Bottas ont estimé qu’il s’agissait d’un incident de course, la FIA aurait-elle un peu surréagi compte tenu des conséquences de l’incident – avec le leader du championnat impliqué et un choc de 51 G ?
Masi s’en défendait donc après-coup : la FIA ne juge pas un incident sur ses conséquences.
« C’est un pilier des décisions depuis de nombreuses années - et cela est venu lors de discussions avant mon arrivée entre toutes les équipes, la FIA et la F1, et les directeurs d’équipe étaient tous très catégoriques - que vous ne devriez pas tenir compte des conséquences d’un incident. »
« Donc, quand ils [les commissaires] jugent les incidents, ils jugent l’incident lui-même et les caractéristiques de l’incident, pas ce qui se passe après comme conséquence. »
« Et c’est quelque chose que les commissaires font depuis de nombreuses années et qu’on leur a conseillé de faire depuis le début. »
« C’est donc de cette façon que les commissaires jugent, car si vous commencez à prendre en compte les conséquences, il y a tellement de variables, plutôt que de juger l’incident lui-même sur ses mérites. »
Alors que Christian Horner a estimé que " la punition n’était pas à la hauteur du crime ", Masi répète ainsi, en réponse au directeur de Milton Keynes, que même si Max Verstappen avait été plus sérieusement blessé, la pénalité n’aurait pu varier.
« Si vous regardez sur cette base, vous ne trouverez jamais une pénalité qui permettrait de régler un déséquilibre comme celui-là. »
« C’est pourquoi, il y a quelques années, les équipes, c’est-à-dire les directeurs d’équipe, ont clairement indiqué qu’ils ne voulaient pas que les conséquences soient prises en compte. »
« Ils voulaient se baser sur l’incident lui-même. Je comprends donc parfaitement leur point de vue. Et je pense que c’est une opinion généralement partagée par tous les commissaires de ne pas regarder les conséquences dans ce but précis. »
Alors qu’aurait pu faire Lewis Hamilton pour ne pas être sanctionné ? La réponse est simple : faire ce qu’il a fait lors de son propre dépassement sur la Ferrari de Charles Leclerc, plus tard durant le Grand Prix.
« Je ne sais pas s’ils expriment une opinion sur ce qu’il aurait dû faire, mais leur opinion était qu’il était principalement à blâmer pour l’incident, Lewis. »
« La plus grande partie de son tort renvoie, en comparaison, à ce qui s’est passé avec Charles plus tard, à savoir qu’il aurait pu se placer plus près du point de corde. »
« La formulation était assez claire, conformément au règlement, qu’il était le principal responsable. Il n’a pas été considéré comme entièrement responsable, mais comme le principal responsable. »
« Il aurait pu aller davantage sur le point de corde, et cela aurait pu changer le résultat, mais nous ne savons pas, nous jugeons sur l’incident lui-même. »
Quid des pressions des patrons en pleine délibération ?
Que dire aussi de l’attitude de Christian Horner et de Toto Wolff, qui sont intervenus à la radio pour demander à Masi de sanctionner tel ou tel pilote, Toto Wolff faisant même remarquer au directeur de course qu’il lui avait envoyé un email !
Masi s’est-il senti sous pression ou frustré de ne pas être dans un environnement plus serein ?
« Non, pas de frustration, évidemment, ça fait partie de ce qu’ils font, ça vient par vagues selon ce que c’est. Chacun s’occupe de sa petite parcelle de terrain, mais c’est normal. »
« De mon point de vue, je les traite tous de la même manière et j’essaie d’équilibrer ce que nous avons à faire et de fixer certaines priorités dans votre esprit, ce que vous avez devant vous, et vous devez établir des priorités en conséquence. »
« Il y a eu quelques fois, que ce soit avec Mercedes ou avec Red Bull, où j’ai dit ’attendez cinq minutes, et je vous rappellerai’, ce qui s’est passé plus tôt, et que vous n’avez probablement pas entendu. Vous n’avez entendu que celle qui a été diffusée. »
FIA
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