Vasseur va avoir une ‘discussion privée’ avec la F1 suite à l’accident de Sainz

Frédéric Vasseur ne le digère toujours pas. Carlos Sainz a été la malheureuse victime, en EL1, de cette fameuse plaque d’égout qui a ruiné non seulement l’expérience des spectateurs, mais encore tout le week-end du pilote espagnol.

En effet, suite aux dégâts Ferrari a dû changer de nombreux éléments moteur de la monoplace rouge… Ce qui a occasionné une pénalité sur la grille pour Carlos Sainz – car la FIA n’a été aucunement clémente, même si le problème n’était certainement pas du fait de Carlos Sainz.

De plus, Ferrari a aussi dû remplacer de nombreuses autres pièces sur la monoplace de l’Espagnol, pour une valeur de plusieurs « millions » de dollars selon Frédéric Vasseur.

Dernier élément qui fait enrager Frédéric Vasseur : le drapeau rouge n’avait pas été immédiatement déployé en EL1 quand le problème sur la plaque a été découvert ; il a fallu attendre, pour cela, l’incident de Sainz… Auparavant, Pierre Gasly et Alexander Albon avaient pu passer par la plaque d’égout, sous simple drapeau jaune.

Le Grand Prix a beau s’être bien déroulé le dimanche, Frédéric Vasseur ne veut certainement pas en rester là. D’autant plus que sans sa pénalité, Carlos Sainz aurait pu aller chercher une 4e place, et Ferrari serait donc déjà devant Mercedes au classement des constructeurs (ce qui vaut là aussi des millions…).

« Il faudrait discuter des circonstances de l’incident. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de la plaque, c’est aussi pour moi le fait qu’il y ait eu une minute entre le drapeau jaune et le drapeau rouge. Cela signifie que lorsqu’ils ont mis le drapeau jaune, ils ont vu quelque chose sur la piste. Et ils ont pris une minute avant de mettre le drapeau rouge. Je pense que c’est trop. »

« Pour moi, le principal problème dans cette affaire est que lorsque vous mettez le premier drapeau jaune, cela signifie que vous avez vu quelque chose. On ne met pas le drapeau jaune par anticipation. Cela signifie que le gars qui a mis le drapeau jaune - et le drapeau jaune vient bien sûr de la direction de course… cela signifie qu’il a vu quelque chose et qu’il a pris une minute avant de mettre le drapeau rouge. Mais on parle d’une ligne droite où les pilotes roulent à 30 km/h avec des pièces métalliques sur cette ligne droite… La FIA avait donc toutes les raisons de s’inquiéter. »

La FIA n’avait donc aucunement prévenu les équipes sur le moment ?

« Non, ils n’ont rien dit du tout. Nous ne connaissions pas la raison du drapeau jaune. »

Ferrari va demander en privé une compensation

L’intention de Frédéric Vasseur est claire aujourd’hui : demander un remboursement à la F1.

« Ce sera une discussion privée que j’aurai avec la partie prenante de cette affaire. Mais encore une fois, je suis un peu plus contrarié par la façon dont ils ont géré la situation que par l’incident lui-même. »

Le patron français en a remis une couche sur les répercussions financières du crash. En plus du coût des nouvelles pièces, il faudra par exemple affréter un avion spécial de Maranello jusqu’à Abu Dhabi pour emporter un nouveau châssis...

« Il n’y a aucune disposition dans le budget ou dans les budgets plafonnés pour prévoir cela [pour exclure des crashs, dans certaines circonstances, du montant des budgets plafonnés]. C’est sûr qu’il y a beaucoup de frais supplémentaires. Nous ne pouvons pas réparer le châssis, même le baquet a été endommagé. La boîte de vitesses est endommagée, la batterie est endommagée, le moteur est mort. Nous avons beaucoup de conséquences sur le plan financier, sur le plan sportif, et même sur le stock de pièces détachées, et sur le plan budgétaire, c’est sûr que ce n’est pas facile. »

« L’incident a eu un précédent dans le passé. Même à Monaco, qui est probablement le top du top du circuit urbain, il y a eu ce genre d’incident il y a deux ou trois ans, je crois, sur le vibreur à la sortie du virage. Nous avons eu ce cas en Malaisie, deux fois aussi à Baku avec l’entrée des stands - avec Bottas il y a deux ans et avec Russell. Je pense que c’est difficile à anticiper et à résoudre. Mais la manière dont vous gérez l’incident est importante. »

Quant à la pénalité de 10 places sur la grille, la décision de la FIA ne passe toujours pas non plus, bien sûr.

« Nous aurons le temps d’en discuter la semaine prochaine. Je pense que la décision n’était pas très juste compte tenu des circonstances. C’était très dur pour Carlos, très dur pour l’équipe. »

« Ce n’est pas une décision facile à prendre - de donner un train neuf de pneus ou de donner un nouveau moteur, parce que c’est un gain de performance. Mais il n’y a pas de performance dans la batterie. Si l’on considère que nous avons manqué les EL1, que nous avons subi quelques millions de dégâts, que nos mécaniciens ont travaillé comme des fous et ainsi de suite, je pense qu’il n’était pas trop stupide de considérer le cas de force majeure. »