Vasseur se sent-il sous pression chez Ferrari ?
Les tifosi, Elkann, la popularité de l’équipe…
Ferrari est une équipe unique dans le paddock de F1. Dans le bon sens du terme, avec la passion, la popularité qui s’en dégagent. Et dans le mauvais, avec la pression incomparable des tifosi et de la presse italienne.
Frédéric Vasseur le reconnaît à Monza : tout est hyperbolique à Maranello. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle.
« Je dirais que la principale différence est la passion dans l’équipe et autour de l’équipe. Tout est un peu plus exagéré. Comme dans toute équipe de course, il y a des hauts et des bas. Je pense que chez Ferrari, les moments forts sont très forts et les moments faibles, très faibles. D’une certaine manière, mon travail consiste à calmer l’exagération, à essayer de rester un peu plus cohérent dans l’approche. »
« Lorsque vous rejoignez Ferrari, c’est un peu différent. Tout le monde est beaucoup plus émotif. La presse est beaucoup plus émotive. Les membres de l’équipe sont plus émotifs. Une partie de mon jeu et de mon travail consiste à essayer d’être un peu plus cohérent. »
« Nous avons suffisamment de pression et je n’ai pas besoin que quelqu’un d’autre me mette la pression. Je suis assez exigeant avec moi-même et avec ce que je veux faire, ce que je veux atteindre. Je me mets suffisamment de pression pour ne pas avoir besoin de quelqu’un d’autre ou de quelque chose d’autre. Je pense que la pression de l’histoire, du passé, vous pouvez la sentir à chaque fois que vous faites quelque chose à Maranello. Toute l’émotion, toute la passion, vous allez au restaurant et tout le monde vous saute dessus. »
« Partout dans le monde, 50 % du public est fan de Ferrari. C’est magique. Je serais plus qu’heureux de gagner pour eux, parce qu’ils sont capables de nous soutenir et de nous suivre. Mais il ne faut pas oublier que cela pourrait être une pression supplémentaire. »
En parlant de pression, John Elkann, le président de Ferrari, n’est-il pas un patron trop exigeant pour Frédéric Vasseur ? Combien de temps le Français aura-t-il avant, comme Mattia Binotto ou Stefano Domenicali avant lui, de prendre la porte ?
« Vous pouvez me juger aujourd’hui parce que je suis responsable. Je ne veux pas rejeter la faute sur quelqu’un d’autre. Je suis en charge, je suis responsable et je dois prendre mes responsabilités. Il ne s’agit pas de trouver une excuse à ce genre de chose. »
« Il est certain que nous recrutons. Certains des gars que nous recrutons nous rejoindront dans 18 mois. Ils travailleront sur la voiture de 2026 ou 2025 dans le meilleur des cas. Dans six mois, je recruterai des personnes qui travailleront sur la voiture de 2027. Mais nous avons des tonnes d’aspects où nous pouvons faire un bon travail, un meilleur travail, et le gars qui est en charge est responsable. »
Ferrari assume-t-elle d’aller piocher du personnel ailleurs en F1 ?
« Ne pas recruter, ne pas aller chercher ailleurs du personnel, c’est faire marche arrière. C’est la vie de toutes les entreprises du monde : il y a un roulement de personnel. Nous perdons peut-être 90 personnes par an parce qu’elles veulent arrêter la Formule 1, parce qu’elles vont prendre leur retraite, parce qu’elles veulent aller dans une autre équipe pour des raisons familiales. »
« Pour rester au même niveau, il faut recruter 90 personnes par an. C’est probablement le plus grand défi car nous devons recruter le plus tôt possible. »
Les conseils de Jean Todt
Pour survivre aussi dans l’univers transalpin, Frédéric Vasseur pourrait s’appuyer sur les bons conseils de Jean Todt, son compatriote et prédécesseur à ce poste. Lui parle-t-il souvent ?
« Oui, j’ai parlé avec Jean en décembre. Je pense qu’il a été l’un des premiers à m’envoyer un WhatsApp, mais il est assez difficile de comparer la Formule 1 des années 90 ou du début des années 2000 avec la Formule 1 d’aujourd’hui. »
« Nous n’avons pas les mêmes réglementations et l’approche financière, la réglementation financière, l’efficacité, l’approche est différente. Lorsque j’ai discuté avec Jean, l’un des sujets abordés était "tu sais Fred, à ce stade, nous faisions parfois quatre tests le même jour, avec une voiture à Jerez, une à Fiorano, une à Barcelone, une au Mugello", donc ce n’est absolument pas la même Formule 1 aujourd’hui. »
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