Vasseur ne veut ‘pointer du doigt personne’ chez Ferrari mais…
… admet que l’opérationnel pêche en course
Frédéric Vasseur connaît des débuts tourmentés et mitigés chez Ferrari : la SF-23, développée avant son arrivée, n’est pas au niveau attendu.
Invité du podcast "Beyond the Grid" avant le début du Grand Prix d’Italie et la pole de Carlos Sainz à domicile, le patron français a essayé de faire le point sur les forces et faiblesses de son équipe.
Qu’est-ce qui cloche chez Ferrari ? Qu’est-ce qui serait à améliorer en priorité ? Sur quel point en particulier Ferrari est en retard sur ses concurrents directs, Mercedes ou Aston Martin F1 désormais ?
« Nous sommes au milieu du groupe. Vous avez un Max Verstappen, qui vole quelque part, et puis vous avez un groupe de huit ou neuf voitures derrière lui. Nous sommes dans ce groupe. Parfois, nous sommes en mesure d’être les premiers du peloton, parfois non. Nous nous attendions probablement à mieux, mais la réalité de la situation à laquelle nous devons faire face, c’est que nous devons essayer de nous améliorer massivement sur chaque sujet. »
« La performance ou la non-performance ne provient jamais d’un seul pilier. Nous devons nous améliorer partout et le plus important est que les employés de l’entreprise aient la mentalité de faire un meilleur travail demain qu’aujourd’hui, d’essayer d’obtenir le meilleur et de ne pas se focaliser sur ce que font les autres membres de l’entreprise. C’est essentiel pour les performances. Peu importe que vous gagniez ou non, c’est la mentalité qui compte. Si vous gagnez et que vous n’avez pas cette mentalité, quelqu’un vous dépassera. »
On parle souvent de ce qui ne va pas chez Ferrari ; mais au contraire, qu’est-ce qui va bien selon Frédéric Vasseur ?
« La réaction, la motivation, la capacité à régler chaque problème et l’ambiance. Même dans les moments difficiles, je pense que l’ambiance au sein de l’équipe est positive. Pour moi, c’est crucial car sans cela, on peut oublier de gagner. Les bases sont là, mais nous avons maintenant un énorme défi à relever. »
Et quel domaine, quel département en particulier pêche ? Celui de la stratégie, de l’aérodynamique ?
« Je pense que ce serait une erreur de pointer du doigt quelqu’un ou un département. En termes de performance pure, nous ne sommes pas loin d’être la deuxième équipe, mais nous n’avons pas performé. Nous avons manqué trop de points sur le circuit depuis le début de la saison. »
« Nous savons que le package n’est probablement pas le meilleur aujourd’hui. Nous nous efforçons de faire mieux à l’avenir. Dès que vous serez en mesure d’améliorer un département, vous pousserez naturellement ailleurs et vous essaierez de faire un meilleur travail ailleurs, et c’est alors une situation que vous devez améliorer pas à pas. »
« Si vous regardez le championnat, nous sommes un peu loin de Mercedes mais nous avons perdu tellement de points depuis le début de la saison. Je pense que nous devons nous concentrer sur deux paramètres. Le premier est d’avoir la meilleure voiture et le second est de l’utiliser au mieux. Jusqu’à présent, nous n’avons pas la meilleure voiture et nous n’en faisons pas le meilleur usage. »
Infrastructures, ressources humaines : Vasseur fait le point
Pour développer une bonne voiture, il faut avoir les outils nécessaires. Les infrastructures à Maranello sont-elles vraiment au niveau que l’on attend de Ferrari ?
« Si j’avais ce que je veux, ce serait une erreur parce qu’on veut toujours avoir plus. Il faut se mettre dans une situation instable. Il faut toujours aller de l’avant, on ne peut pas rester dans les mêmes positions. C’est la même chose pour les investissements, pour le développement de la technologie, pour l’équipement, etc. Si vous restez là où vous êtes, vous êtes mort. On ne peut pas se contenter de ce que l’on a. »
Sur le plan des ressources humaines, Frédéric Vasseur a aussi lancé un grand travail de recrutement, en allant piocher des pontes comme Loïc Serra chez Mercedes. Mais il existe aussi un travail de recrutement dans l’ombre...
« L’objectif est d’augmenter le mélange de cultures dans l’équipe, aussi parce que c’est le moyen le plus rapide d’améliorer certains domaines, d’avoir un savoir-faire rapide, en prenant des gens d’autres équipes. Mais nous avons également noué des liens avec une université et un lycée italiens pour accueillir des diplômés. Il faut avoir l’expérience d’autres équipes avec le savoir-faire, mais il faut aussi avoir du sang neuf dans le système et prendre des gens dans les lycées italiens. »
Enfin, quels seraient les objectifs que fixerait Frédéric Vasseur pour cette deuxième moitié de saison chez Ferrari ?
« Nous avons une grande marge de progression. Pour améliorer massivement le package, il faudra attendre au moins l’année prochaine, pour le futur. Mais pour en faire le meilleur usage, nous pouvons essayer de nous améliorer dès demain. C’est un point très important - nous devons utiliser les six derniers mois de la saison pour améliorer ce point. »
« Je dirais qu’aujourd’hui Max est plus rapide que nous, mais Max est plus rapide que tous les autres. Nous devons faire un pas en avant pour l’égaler. Mais on ne sait jamais. Il faut garder l’approche et la motivation pour faire le meilleur. »
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