Vasseur : L’aileron arrière de McLaren F1 n’était pas légal

La FIA a bien agi selon le directeur de la Scuderia Ferrari

Par Franck Drui

23 octobre 2024 - 13:39
Vasseur : L'aileron arrière de (…)

Frédéric Vasseur, le patron de Ferrari, a déclaré que, selon lui, l’aileron arrière utilisé par McLaren F1 en Azerbaïdjan n’était « pas légal ».

L’aileron arrière mini-DRS de McLaren a été découvert lorsque des images de caméra tournées vers l’arrière depuis la MCL38 d’Oscar Piastri ont montré que l’espace entre les fentes de l’aileron s’ouvrait plus largement dans les lignes droites à grande vitesse de Bakou.

Après une enquête sur la flexibilité de l’aileron arrière de McLaren après le Grand Prix d’Azerbaïdjan, remporté par Piastri alors que le pilote tenait tête à Charles Leclerc, la FIA a convenu avec McLaren que la conception de son aileron à faible appui devait être modifiée.

Les ailerons de McLaren ont passé tous les tests de charge statique requis par la FIA, mais, en fin de compte, la FIA a jugé le comportement de l’aileron inacceptable et McLaren a accepté « proactivement » d’ajuster sa spécification à faible traînée.

La FIA a depuis publié des directives plus claires pour toutes les équipes concernant les conceptions d’ailerons arrière acceptables, car d’autres équipes ont également expérimenté des ouvertures de fentes.

Nikolas Tombazis, directeur monoplaces à la FIA, a révélé que plusieurs équipes ont dû procéder à des ajustements pour Austin (à lire ici).

On ne sait pas quelles autres équipes ont dû procéder à des modifications, mais Vasseur a confirmé que la Scuderia ne faisait pas partie de ces équipes.

"Nous n’avons apporté aucun changement à l’aileron arrière mais je pense que cela concernait davantage la configuration à faible appui et je ne suis pas sûr que quelqu’un n’ait pas modifié l’aileron arrière entre Singapour et Austin."

Le patron de l’équipe Ferrari a également déclaré en parlant de l’aileron arrière de McLaren que "ce n’est pas, pour moi, légal. L’histoire de l’aileron arrière, c’est complètement différent parce que, dans l’article du règlement, vous avez également une déflexion maximale et c’est noir ou blanc."

"Ce n’est pas gris, pas gris foncé, pas gris clair. C’est noir et blanc et pour moi, c’est clair."

Christian Horner, le directeur de Red Bull, estime que "le changement de la FIA sur les ailerons arrière a eu une influence. Les petits détails font la différence en F1, et particulièrement lorsque les voitures ont convergé comme elles l’ont fait à Austin."

"Tout est une question de gains marginaux. C’est l’essence même de la Formule 1. Donc oui, inévitablement, il y a une différence depuis la clarification de la FIA. La mesure dans laquelle cela sera important variera d’un circuit à l’autre."

Stella répond à Vasseur et Horner

Andrea Stella, le patron de McLaren F1, est évidemment bien plus sceptique quant à l’impact de la directive et pense que de nombreuses équipes ont dû procéder à des modifications.

"Je serais surpris qu’il n’y ait que quelques équipes qui aient dû adapter l’aileron arrière. Notre aileron arrière a été ajusté après Bakou, suite à certaines des discussions que nous avons eues, et la FIA nous a fourni des références sur ce qu’elle aimerait voir. Mais c’est un élément vraiment mineur en termes de performances de la voiture. Cela n’a rien à voir avec un changement de performances d’un événement à l’autre."

"Aucune des performances que nous voyons, qu’elles soient meilleures ou moins bonnes, ne devrait être associée à cela. Et je pense que cela ne concerne pas seulement McLaren, mais toutes les équipes, compte tenu du fait que certaines équipes ont pu être invitées à ajuster le comportement de l’aileron arrière."

"Il y avait certainement d’autres équipes qui ouvraient un espace dans la fente entre les deux ailes. Je m’attends à ce que ces équipes aient été soumises aux mêmes demandes que nous. D’un point de vue technique, même lorsque je vois qu’elles ouvraient un peu l’espacement des fentes, et je pense qu’on leur a peut-être demandé de le réduire, je m’attends à un effet quasiment nul en termes de performances."

"Ce n’est pas ce qui fait la performance d’une F1, du moins pas à un niveau qui soit perceptible, mesurable ou quantifiable d’un événement à l’autre."

Vasseur avance avec de la prudence dans l’affaire Red Bull

Mais Horner ne pouvait pas totalement se réjouir de cela à Austin et a même fait profil bas. En effet, c’est Red Bull qui a fait la une avec son dispositif de réglage de la hauteur du plancher à l’avant accessible depuis le cockpit, déclenchant des spéculations sur la possibilité théorique de son utilisation dans le cadre du parc fermé – une violation flagrante de la réglementation.

La FIA a dépêché des inspecteurs dans les garages pendant le Grand Prix des États-Unis, examinant les dispositifs de réglage des 10 monoplaces de F1, Red Bull a même très publiquement démontré comment son système fonctionnait sous les capteurs des caméras de télévision.

Pour l’instant, la FIA estime que le problème n’est plus d’actualité, et Fred Vasseur a déclaré qu’il adopterait la même position.

"La situation du plancher est entre les mains de la FIA, mais c’est mon travail de surveiller cela. Cependant je dois faire confiance à la FIA sur ce point. Ce n’est pas du point de vue de Ferrari. Ce n’est pas à moi de décider si quelque chose est légal ou non. Mais je ne suis pas dans la voiture, et mon travail consiste à me concentrer sur ce que nous faisons pour essayer de faire un meilleur travail la semaine prochaine que ce week-end, pour essayer d’améliorer les détails et, pour la légalité des autres voitures, je dois faire confiance à la FIA."

"Je ne sais pas ce qui s’est passé parce que je ne fais pas partie de l’équipe, donc je ne sais pas s’ils l’ont utilisé ou non. Mais s’ils l’utilisent, comme je l’ai dit, c’est clairement de la triche, ce n’est pas une zone grise."

McLaren F1

Ferrari

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos