Variété des stratégies en F1 : Pirelli alerte contre les fausses bonnes idées
Ne pas forcer trois arrêts avec trois composés différents
Les pneus Pirelli de l’an prochain, pour l’arrivée des 18 pouces, poursuivent leur chemin de développement. La construction des pneus secs est finalisée, tandis que celle des pneus pluie attend un dernier test qui aura lieu les jours prochains, après le Grand Prix d’Italie.
Pour autant les essais Pirelli ne sont menés qu’avec des mulets et cela peut être une source d’inquiétude : ces mulets, issus de voitures 2019 modifiées, seront-ils représentatifs d’un tout nouveau règlement aérodynamique ? C’est le point d’interrogation et Mario Isola, chez Pirelli en Italie, a été questionné sur ce point.
« Nous avons finalisé le développement des pneus et après Budapest nous avons fait une analyse des résultats. Nous sommes assez satisfaits du nouveau produit, les commentaires des pilotes ont été positifs et maintenant nous avons le dernier test pour les pluie et intermédiaires à Magny-Cours mercredi et jeudi prochains. »
« Et ensuite, nous verrons ce qui se passe avec les nouvelles voitures car, comme vous le savez, nous développons les pneus 2022 avec les voitures mulet que les équipes ont fournies pour les essais. Nous nous attendons à des charges plus élevées avec les nouvelles voitures, donc évidemment cela a un impact sur les pneus. Rien de majeur. Je veux dire, c’est une évolution normale qui vient des équipes. Et maintenant nous préparons le test d’après-saison à Abu Dhabi où toutes les équipes ont l’opportunité de tester la version finale du produit pour l’année prochaine et d’obtenir des informations importantes et c’est là où nous en sommes pour le moment. »
La construction des pneus pluie ne devrait pas réellement changer mais des tests sont bien prévus mardi et mercredi, en France avec Alpine. Pourquoi d’ailleurs la Nièvre et donc pas le circuit du Paul Ricard par exemple ?
« Il n’y a pas beaucoup de circuits où nous pouvons effectuer un test sur le mouillé dans des conditions constantes. Magny-Cours est équipé de quelques réservoirs d’eau - ils n’ont pas d’arroseurs mais ils peuvent mouiller le circuit assez bien. Il faut un circuit qui soit plat pour que le niveau d’eau soit constant. Dans le passé, nous avons fait un test à Abu Dhabi, par exemple, pendant la nuit. Magny-Cours est évidemment plus proche, comparé à Abu Dhabi, et c’est aussi une façon de tester le pneu sur un circuit différent, comparé au Paul Ricard - qui est notre circuit de référence pour les essais par temps humide. »
Une question revient souvent (et qui sera encore au centre d’un prochain sondage mondial lancé par la F1) : faut-il faire des pneus plus résistants afin de permettre aux pilotes d’attaquer ? Ou bien concevoir des pneus moins résistants pour que les pilotes utilisent une immense variété de stratégies ? Pour Mario Isola, il faut faire attention aux fausses bonnes idées.
« Cela a été discuté il y a quelques années et la conclusion était que forcer les pilotes à utiliser les trois composés... Le résultat peut être que tout le monde converge vers la même stratégie, donc chaque fois que vous donnez plus de contraintes, vous avez tout le monde qui fait la même chose, ce qui n’est pas dans l’esprit de ce que nous voulons atteindre. Cela signifie un mélange de stratégies à un et deux arrêts aux stands en utilisant les trois différents composés et ainsi de suite, sans que tout le monde s’arrête au même tour et change les pneus en utilisant la même séquence de composés. C’est pourquoi l’idée a été abandonnée il y a quelques années. Nous pouvons évidemment en discuter à l’avenir, mais je pense que, comme je l’ai dit, nous avons besoin d’un règlement qui soit facile à comprendre, y compris pour les spectateurs. Il faut évidemment encourager les différentes stratégies, mais ne pas trop compliquer les choses en imposant un grand nombre de contraintes différentes, et ainsi de suite. C’est probablement l’objectif pour l’avenir. »
Pirelli
Pirelli a validé ses pneus 2025 et la nouvelle gomme ultra-tendre
Essais F1 post-saison d’Abu Dhabi : bienvenue en 2025 !
Pirelli pense avoir ’répondu aux attentes des équipes’ de F1 en 2024
Pirelli a presque innocenté les débris pour les crevaisons du Qatar
+ sur Pirelli