Unsafe relase jugé avec clémence, zone de dégagement ‘inacceptable’ : Masi défend la FIA
Leclerc en cause dans les deux incidents
Les commissaires ont-ils été beaucoup trop cléments envers Ferrari et Charles Leclerc, lors du Grand Prix d’Allemagne ? La Scuderia a été jugée coupable d’un unsafe release, en relâchant trop tôt son pilote alors que Romain Grosjean s’avançait dangereusement.
Pour une manœuvre similaire au Grand Prix de Monaco, Max Verstappen avait écopé d’une pénalité de 5 secondes et de deux points en moins sur sa licence – une pénalité déjà jugée clémente.
Or à Hockenheim, Ferrari n’a écopé que d’une amende de 5000 dollars, sans aucune pénalité pour Charles Leclerc. Est-ce là une nouvelle conséquence du ‘let them race’ ? Ou bien les commissaires ont-ils eu peur, au moment de sanctionner un pilote phare de la course ?
Michael Masi, le directeur de la course de la FIA, a essayé de justifier ce qui peut apparaître comme une nouvelle jurisprudence trop permissive… Selon lui, l’incident de Max Verstappen à Monaco avait été certes été jugé comme un unsafe release, mais avait aussi « causé une collision. »
« C’est pourquoi c’était différent de l’incident de Charles Leclerc, qui était certes clairement un unsafe relase. »
Michael Masi a également expliqué que les conditions dantesques du Grand Prix – de nombreux pilotes s’étaient arrêtés en même temps – ont pu jouer dans la clémence des commissaires.
« Nous savions que les conditions étaient changeantes, et cela a été pris en compte. Si vous avez tout le monde qui arrive dans la pit lane pour changer les pneus au même moment, ce sera un facteur. Mais clairement, cette pénalité est constante avec les précédentes – une amende de 5000 dollars pour ce qui est arrivé. »
La FIA a en effet en grande partie raison. Certains unsafe relase, par le passé, ont été sanctionnés comme celui de Charles Leclerc. Ainsi, lors des Grands Prix d’Abu Dhabi 2017, de Hongrie 2017, de Monaco 2017, d’Australie 2018, de Bahreïn 2018, de Grande-Bretagne 2018, les unsafe relase chez Haas, Sauber, Renault ou Ferrari avaient été sanctionnés d’une amende de 5000 dollars, sans pour autant que le pilote soit pénalisé. En cas de collision, la sanction était plus sévère : ainsi au Grand Prix du Mexique 2018, Lance Stroll fut relâché par Williams de manière peu sûre, un mécanicien avait été renversé, et la FIA avait imposé une amende de 25 000 dollars.
Un autre point a fait polémique lors du Grand Prix d’Allemagne : la zone asphaltée noire, dans le dernier secteur, a piégé de nombreux pilotes, comme Lewis Hamilton, Carlos Sainz, Kimi Räikkönen, Lando Norris, Nico Hulkenberg et Charles Leclerc. Le pilote Ferrari a d’ailleurs jugé « inacceptable » la présence de ce tarmac noir (une piste de drag longe le circuit à cet endroit), glissant, sans adhérence, et qui était une vraie patinoire.
Michael Masi dit avoir inspecté cette zone après la course, et n’a rien trouvé de particulier à redire sur cette zone de dégagement, qui fut finalement aussi punitive qu’une zone de graviers.
« Le drag strip semble OK. Même Sebastian Vettel a dit que normalement, c’était l’une des portions avec le plus d’adhérence de la piste, ce n’est pas différent d’une autre zone de dégagement, pour être honnête. Et s’il y a de l’eau sur la peinture dans cette zone, alors, en dépit de tous vos efforts pour la rendre aussi peu glissante que possible, le tarmac demeure plus glissant que s’il n’y avait pas de peinture. Et une piste de drag avec de l’eau ce n’est pas différent d’une zone asphaltée avec de la peinture. »
Cette zone est aussi là pour une cause bien précise : empêcher les pilotes de sortir de la trajectoire de course.
« Correct, cela s’appelle le contrôle des limites de la piste » confirme le directeur de course de la FIA.
Pour autant, comme au Red Bull Ring ou à Silverstone, les pilotes apprécient davantage les graviers ou l’herbe, zones jugées plus punitives…
« Les pilotes pourraient dire que ces zones sont trop dangereuses, mais si l’on se fonde sur l’exemple du Red Bull Ring, ils étaient assez heureux, même avec les bosses et tout cela » poursuit Masi. « Cela les punit s’ils commettent des erreurs. Mais c’était la même chose à Hockenheim. Nous avons vu un autre aménagement possible des virages au virage 1, avec le contrôle des limites de la piste. Il faut gérer tout cela à un certain degré de contrôle. Mais finalement, si les pilotes partent au large, hors-piste, il devrait y avoir des conséquences à cela. Peut-être que tout de suite après une course, à chaud, leurs avis pourraient être différents, mais collectivement, leur point de vue a été constant, il n’a pas changé à ce sujet. »
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