Une femme très bientôt titulaire en F1 ? Domenicali ‘l’espère’

Mais il veut aussi plus d’ingénieurs et mécaniciens femmes

Par Alexandre C.

5 avril 2021 - 10:57
Une femme très bientôt titulaire en (…)

La carrière de Stefano Domenicali a suivi une certaine logique : directeur d’écurie chez Ferrari, PDG de Lamborghini, et désormais successeur de Chase Carey à la tête de la FOM, exerçant pour Liberty Media. L’Italien est passé par plusieurs étapes et son profil était tout à fait adapté à ce nouveau rôle.

Dans Auto Bild, Stefano Domenicali s’est confié sur ses deux prédécesseurs : Chase Carey et un certain Bernie Ecclestone. De qui se rapproche-t-il le plus ? Ce qui est certain, c’est qu’on sent un attachement tout personnel à Bernie Ecclestone…

« J’étais un passionné de Formule 1 et, en tant que tel, les stars et surtout Bernie Ecclestone étaient hors de ma portée. »

« Au fil des ans, j’ai fait partie de ce monde chez Ferrari, et maintenant je suis PDG de la F1. Je considère cela comme un grand privilège. Même si j’ai eu un excellent poste en tant que président de Lamborghini. Mais j’aime ce sport et je donnerai tout pour qu’il soit adapté à l’avenir. Je ne veux pas du tout me mettre au même niveau que Bernie. Il a fait de la Formule 1 un événement sportif mondial. C’est son bébé qu’il a élevé. Je prends la relève de Chase Carey, qui a lancé la phase suivante. »

Comme Chase Carey, Stefano Domenicali doit gérer un cas unique dans l’histoire de la F1 : une pandémie. Pourtant la F1 a réussi à organiser 17 courses l’an dernier, et en projette encore 23 cette année, ce qui serait un record absolu ! Pourquoi avoir cette ambition en pleine période pandémique ?

« La pandémie, c’est vrai, est un défi pour tout le monde et nous devons rester flexibles. Mais l’année dernière, la F1 et la FIA ont réussi à organiser un championnat du monde dans des conditions qui étaient en fait impossibles. Nous avons donc jeté les bases pour cette année, qui, avec 23 courses, sera la saison la plus longue de tous les temps. Ce ne sera pas facile, mais tous les organisateurs nous ont fait savoir qu’ils voulaient accueillir le Grand Prix. »

A moyen terme, comment Stefano Domenicali veut-il changer la F1 ? La rendre moins technologique ? Avoir des performances plus resserrées entre les F1 ? Se contenter d’appliquer le règlement 2022 et préparer l’arrivée de la prochaine génération d’unité de puissance ?

« Ma vision de la F1 est avant tout qu’il s’agit d’un sport qui doit divertir les fans, offrir aux équipes une plateforme durable et aux pilotes l’opportunité de montrer leurs talents héroïques. En même temps, nous voulons aussi offrir aux manufacturiers la possibilité de développer leur technologie pour la route comme dans un laboratoire et de la présenter au monde entier. »

« Il ne faut pas oublier que nos moteurs hybrides sont les plus efficaces au monde. Avec seulement 100 kilos d’essence, nous parcourons 305 kilomètres en un temps très court. C’est unique et, à l’avenir, nous voulons faire passer cette technologie au niveau supérieur avec du carburant durable - pour garder les constructeurs présents et en attirer de nouveaux. »

« Nous avons un contrat de base avec les équipes et nous avons un plafond budgétaire. Ces deux éléments nous donnent une stabilité pour l’avenir. Et n’oubliez pas que la F1 suscite un grand intérêt sur le marché financier. De nombreux investisseurs frappent à notre porte. C’est un bon signe. Même et surtout en période de crise, les gens ont envie de se distraire grâce au sport. »

L’autre chantier de Stefano Domenicali est de poursuivre l’engagement social de la F1, pour la diversité et l’égalité. Il espère ainsi dans ce cadre avoir bientôt une femme pilote de F1, ce qui semble peu réaliste à court terme du moins.

« La diversité est un élément important de notre programme "We-race-as-one". En tant que plateforme mondiale, nous avons l’obligation de diffuser l’idée de diversité et d’inclusion et de lutter contre le racisme. J’espère vraiment que nous aurons bientôt une femme pilote en F1 et je ferai en sorte qu’il n’y ait aucun obstacle à cela. Au final, il s’agit de savoir qui est le plus rapide. Et nous n’avons pas seulement besoin de pilotes, mais aussi d’ingénieurs et de mécaniciens femmes. Nous voulons et devons nous ouvrir davantage. »

Dans cet engagement social, un certain Lewis Hamilton tient un grand rôle... trop grand selon la FOM ?

« Lewis est important. Tout d’abord, il a un défi incroyable à relever : devenir le premier et le seul pilote à avoir remporté huit titres de champion du monde. Bien sûr, il fait aussi activement campagne contre le racisme et pour la diversité. Il est essentiel qu’il se sente bien en F1, car c’est là qu’est sa place et c’est là que nous et les fans voulons le voir. »

F1 - FOM - Liberty Media

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