‘Un rêve’ : Fisichella revient sur son expérience Ferrari en 2009
Du rêve au cauchemar cependant sur les résultats
Un rêve devenu réalité : Giancarlo Fisichella put devenir, en 2009, pilote de la Scuderia Ferrari en F1. Et ce au beau milieu d’une saison particulière pour lui.
L’Italien courait, début 2009, pour Force India ; la petite équipe, après une saison 2008 calamiteuse (sans points pour Fisichella) affichait un meilleur visage, surtout en deuxième moitié de saison. C’est ainsi qu’en Belgique, Fisichella réussissait l’exploit de signer sa 4e pole en carrière, et le lendemain, finit 2e de la course, derrière Kimi Räikkönen (à une seule seconde).
Au même moment, Ferrari était à la recherche d’un pilote pour épauler justement Kimi Räikkönen. Car Luca Badoer, qui remplaçait Felipe Massa, blessé depuis la Hongrie, ne donnait pas du tout satisfaction (c’est un euphémisme).
Fisichella a donc raconté pour le podcast "Beyond the Grid" cette année 2009 si étrange pour lui. D’ailleurs, pourquoi avoir accepté de quitter une équipe Force India en pleine progression pour la Scuderia, alors même que l’expérience Badoer prouvait qu’il n’était pas facile de s’adapter à la voiture ? Rappelons que Fisichella ne marqua aucun point par la suite pour la Scuderia…
« En 2008, j’ai eu beaucoup de mal avec la voiture. Il était très difficile d’être dans le top 12 ou le top 14. Il était presque impossible de marquer des points. Nous étions toujours en fond de grille, mais en 2009, la nouvelle voiture était meilleure que l’année précédente. »
« Au début de la saison, nous avions des difficultés, mais la voiture s’améliorait et soudain, à Spa, avec un nouveau package aérodynamique, ma Force India était complètement différente. Tout de suite, le samedi matin, j’étais si rapide que je me suis dit : "Les gars, on peut marquer des points demain. Nous pouvons peut-être nous classer dans le top 10 pour la séance de qualification", mais personne ne s’attendait à être en pole. »
« Ce résultat était inattendu, personne n’y pensait avant le départ de la course. »
Après l’exploit de Spa, est donc venu l’appel téléphonique en provenance de Maranello...
« Honnêtement, juste après la course, mon manager Rico m’a dit ’Giancarlo, il y a une possibilité. Prépare-toi et réfléchis-y’. Il y a une possibilité de courir pour Ferrari pour les cinq prochaines courses. Évidemment, nous devons trouver un compromis avec Vijay, avec Force India et avec Ferrari. Mais il y a cette possibilité. Deux jours plus tard, il m’a appelé et m’a dit : "Demain, Stefano Domenicali nous attend à Maranello". »
« J’ai parlé avec Stefano, puis avec Vijay. Il a été très gentil de me laisser partir chez Ferrari. Je savais que c’était une décision difficile à prendre parce que la Force India était vraiment compétitive à ce moment-là. Je savais qu’il était peut-être préférable de ne pas aller chez Ferrari, avec le KERS, toutes ces choses-là. »
« Mais c’était mon rêve depuis que j’étais jeune et j’étais en fin de carrière. J’ai dit oui tout de suite. »
Cependant Fisichella a bu la tasse en pilotant la voiture rouge : ne regrette-t-il pas in fine son choix ?
« Chez Ferrari, c’était très difficile. Dans chaque virage, mes ingénieurs me disaient ce qu’il fallait faire avec le KERS, avec le réglage du flap avant, le contrôle du différentiel. De plus, la voiture n’était pas assez rapide. A part Spa, qu’il a gagné, la voiture n’était pas assez rapide pour Kimi. Il lui était difficile de marquer des points. La fin de saison a été difficile pour moi, mais c’était mon rêve depuis que je suis jeune et je suis heureux de mon choix. »
« Probablement, si je devais continuer la saison avec Force India, j’aurais pu faire quelques podiums de plus, surtout à Monza, mais aussi dans le reste de la saison, et peut-être rester une saison de plus. Mais je ne reviendrai jamais en arrière. Je suis heureux de ce que j’ai fait jusqu’à présent. Je cours toujours au sein de la famille Ferrari. »
« Lors de ma première course avec Ferrari à Monza, j’ai réalisé à quel point il était important pour la Formule 1 que Ferrari ait un pilote italien. Tout le monde, tous les médias, tous les gens, tous les fans, étaient autour de moi. C’était incroyable. J’ai senti de la pression, bien sûr, mais aussi de la puissance. Malheureusement, cela ne m’a pas aidé. J’étais trop en difficulté. »
Pour terminer, quelles étaient ses relations avec son coéquipier Kimi Räikkönen à Maranello ?
« Juste "ciao, hello". Kimi était un homme de glace. C’est son style : un peu froid, il ne passe pas beaucoup de temps avec les ingénieurs et son caractère est très fermé. »
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