Un retour d’Alonso en F1 est-il utopique ?
Les chances sont minimes mais réelles
Fin 2018, Fernando Alonso a disputé ce qui est à ce jour sa dernière course de Formule 1, à Abu Dhabi. L’Espagnol a quitté McLaren en tant que pilote de F1, puis l’équipe britannique de manière complète il y a quelques jours, et poursuit d’autres aspirations telles que le Dakar et l’Indy 500.
Depuis, il n’a pas caché le fait que la F1 lui manque et a même expliqué récemment qu’il serait intéressé par le fait d’y revenir en 2021. Il aura alors 40 ans et deux saisons hors du paddock, ce qui représente des conditions difficiles pour un retour en F1, à l’image de celui de Michael Schumacher en 2010 avec Mercedes.
Ce n’est évidemment pas la seule raison pour laquelle un retour en catégorie reine du sport automobile semble compromis pour Alonso, puisque les équipes qui pourraient l’intéresser ont déjà des pilotes de pointe et que certaines ne veulent pas s’attacher les services du double champion du monde.
L’Espagnol l’a dit lui-même, il ne reviendra pas pour faire le nombre et souhaite se battre pour de bonnes places, et dans l’idéal pour la victoire, ce qui réduit déjà ses possibilités de retour, puisque l’on ne sait pas si la réglementation 2021 redistribuera les cartes ou s’il faudra .
De ce fait, s’il veut gagner, il devra viser une des trois équipes de pointe actuellement engagées en F1, à savoir Mercedes, Ferrari ou Red Bull. Malheureusement, les trois ont déjà un grand nom engagé à long terme. Ferrari et Red Bull ont prolongé Charles Leclerc et Max Verstappen, respectivement jusqu’en 2024 et 2023, tandis que Mercedes, si elle prolonge son engagement en F1, vise la prolongation du contrat de Lewis Hamilton.
Dans cet échiquier déjà bien en place, il lui semble donc difficile de venir trouver sa place, que ce soit chez Ferrari, où son apport par rapport à Sebastian Vettel ne serait peut-être pas perceptible, ou chez Mercedes où Toto Wolff n’est clairement pas pour briser l’harmonie qui existe au sein de son équipe.
Quant à la piste Red Bull, Helmut Marko avait assuré qu’Alonso n’intéressait pas son équipe car l’Espagnol était persona non grata du côté de Honda, avec qui il avait été très dur lors de son passage chez McLaren.
Cependant, on a vu un changement de discours chez Alonso ces derniers temps, avouant qu’il n’en avait pas fini avec la Formule 1, quelques mois après avoir dit qu’il n’en avait plus envie.
C’est la même chose pour ses propos sur Honda, puisqu’il a admis regretter avoir comparé le V6 japonais à un moteur de GP2 en 2015, même s’il est surtout désolé que la conversation, tenue sous le coup de l’émotion, ait été diffusée publiquement.
Selon les dernières rumeurs en date, il disposerait d’un accord pour disputer les 500 Miles d’Indianapolis avec Andretti Autosport et Honda, motoriste de l’équipe américaine.
Est-ce là un premier signe de sa possible arrivée chez Red Bull dans le futur, si l’on table sur un apaisement des tensions avec Honda ? Difficile de l’affirmer, tant la politique de l’équipe n’est pas de confronter deux pilotes de pointe.
S’il est donc peu probable, sur des questions de management, de voir Red Bull ou Mercedes recruter Alonso, le discours changeant de ce dernier montre qu’il est prêt à faire des concessions, et qu’il pourrait donc souhaiter s’adapter à un environnement qui ne lui est pas dédié, dans le but de faire son retour.
Mais parmi les équipes de pointe actuelles, qui offrent les meilleures garanties, c’est Ferrari qui remplit le plus de critères positifs pour le pilote, puisque c’est la seule qui accepte aujourd’hui d’engager deux pilotes de pointe.
Pour le moment, le retour d’Alonso en Formule 1 semble très hypothétique, mais il est certain qu’il a encore des choses à offrir à la discipline. Quant à sa relation avec Ferrari, terminée sans aucun titre mondial, elle pourrait voir là une seconde chance de déboucher sur une consécration.