‘Un mauvais pressentiment’ : Patrese avait refusé de remplacer Senna en 1994
Une voiture maudite ?
Fin 1993, après avoir largement été dominé par Michael Schumacher chez Benetton, la réputation de Riccardo Patrese avait pâli et l’Italien s’était alors retrouvé sans contrat. Mais pas sans idée… En effet, début 1994, Patrese, comme il l’a raconté pour le podcast "Beyond the Grid", avait alors pris contact avec Williams pour devenir pilote d’essais de son ancienne équipe.
« Au début de 1994, je n’avais pas encore décidé à cent pour cent que j’arrêterai pour toujours la F1 » a-t-il confié.
« Parce que je pensais que je pourrais vouloir y retourner, je suis allé chez Williams à Imola - juste pour leur dire bonjour et leur proposer de faire des essais. Je savais qu’ils avaient des problèmes avec la voiture sans la suspension active. »
« La suspension active a été interdite à la fin de 1993. J’ai été le dernier pilote à conduire une Williams avec suspension passive, la FW14 de 1991. J’ai pensé que je pourrais peut-être les aider à remettre la voiture en état de marche, car la voiture de 1994 n’était pas très bonne. »
« Avant la troisième course à Imola, Senna avait déjà 20 points de retard sur le futur champion du monde Michael Schumacher et était sous pression. »
« Je savais qu’ils m’aimaient et appréciaient mon travail. Je pensais que si j’étais rapide, j’aurais peut-être une chance avec Williams en 1995 en tant que coéquipier d’Ayrton. Je suis donc allé faire cette offre à Frank [Williams] et Patrick [Head]. Ils ont été ravis. »
« Ensuite, la veille d’Imola, nous avons parlé à Ayrton, et il était ravi lui aussi. J’ai dit au revoir à Ayrton et je lui ai dit : ’On se voit au prochain test !’ Puis il a dit : ’Je suis impatient de travailler avec toi’. C’étaient des mots très gentils. »
Est arrivé ensuite le drame du 1er mai 1994 et la disparition de Senna, avant même que Patrese ait pu signer son contrat. L’opportunité a été alors offerte à l’Italien de remplacer le triple champion du monde dans la Williams…
« J’ai immédiatement pensé qu’ils n’avaient peut-être plus besoin d’un pilote d’essais, mais d’un pilote de course. J’ai rencontré Williams à Monaco, la course suivante. »
« Frank voulait me parler et savoir si je voulais toujours revenir, car ils avaient besoin d’un pilote de course maintenant. »
Mais Patrese a finalement… décliné l’offre, notamment par crainte de subir aussi les conséquences d’une Williams imprévisible.
« Dans les deux semaines qui ont suivi l’accident, je n’ai pas bien dormi. Je ne me sentais pas à l’aise à l’idée de monter dans cette voiture. »
« Quand il semblait que j’allais vraiment remplacer Ayrton, je n’étais plus à l’aise avec la situation. Ayrton était le meilleur pilote, dans la meilleure équipe. Si cela lui arrive, alors peut-être que cela peut m’arriver à moi. Et j’avais survécu à tant d’années en Formule 1. Peut-être que je serai là demain et que quelque chose m’arrivera aussi. »
« J’avais trop de doutes. Je ne le savais pas avant. C’est alors que j’ai décidé de laisser tomber. J’ai donc appelé Frank et lui ai dit : ’Il vaut mieux que tu trouves un autre pilote’. Pour moi, c’est tout pour la Formule 1 et la course. J’avais un mauvais pressentiment. »
« J’ai raccroché le téléphone. Et ce fut la fin de ma carrière en Formule 1 ».
Ce furent finalement David Coulthard et Nigel Mansell, en alternance, qui occupèrent le baquet qui semblait destiné à Patrese. L’Italien testa cependant une Williams, en 1996, sans être titularisé par la suite.
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