‘Trop sympa’ selon Marko, Albon va devenir ‘plus égoïste’ pour s’imposer en F1
Il se confie sur son approche mentale de l’année
« Trop sympathique ! » Voici comment Helmut Marko avait pu qualifier Alexander Albon… et dans la bouche de l’aimable Docteur, ce n’était pas un compliment, mais plutôt l’explication de l’échec du Thaïlandais chez Red Bull !
Alors, l’actuel pilote Williams est-il trop sympathique pour s’imposer au plus haut niveau en F1 ? Racefans a posé directement la question à Alexander Albon… et voici sa réponse.
« Je suis qui je suis. Je peux comprendre ce qu’il veut dire par là, je pense... »
La carrière d’Alexander Albon au sein de la structure Red Bull a été tumultueuse : écarté lorsqu’il était encore en formules juniors, puis rappelé à la dernière minute pour piloter chez Toro Rosso, promu chez Red Bull, rétrogradé comme 3e pilote, prêté chez Williams... que de soubresauts !
L’expérience la plus précieuse pour Alexander Albon aura été son poste de pilote de réserve : l’an dernier, dans les coulisses de Milton Keynes, il a beaucoup œuvré dans le simulateur pour offrir les meilleurs réglages à Max Verstappen. Avec le succès que l’on sait.
« Je savais que je devais jouer le jeu de l’équipe, et que cela ne pouvait que me profiter de le faire. »
« Je savais que je devais montrer ma valeur en dehors du circuit, car je ne peux pas faire mes preuves sur le circuit. Je devais donner 110 % de moi-même. C’était vraiment approfondir toutes les choses et travailler avec les gars de l’équipe de course, mais aussi à l’usine et tout ce genre de choses. »
« J’ai été très dur avec moi-même en 2020. Encore aujourd’hui, je regarde en arrière et je pense que ce n’était même pas une mauvaise année. Honnêtement, si vous regardez comment j’ai performé - en voyant les résultats et tout le reste – je me disais que je méritais un certain crédit, une certaine reconnaissance dans beaucoup de situations. Je sentais que j’avais juste besoin de temps. »
Hors du cockpit, Alexander Albon a aussi travaillé sur son mental. Pour devenir un ’pilote moins sympathique’ ? Peut-être, ou en tout cas plus égoïste !
« Je dois être plus égoïste. Je suppose qu’il s’agit de tout faire pour la performance - de trouver les domaines dans lesquels je gaspillais probablement mon énergie en faisant différentes choses. »
« Je ne veux pas résumer ça à "ne pas être trop gentil", mais plutôt ‘ne pas être trop accommodant. J’ai senti que cette année, je suis très motivé et très concentré et je suppose que l’année dernière, comme pilote de réserve, m’a donné très envie de montrer aux gens ce que je pouvais faire. »
Les dividendes de 2021 paient en 2022 chez Williams
Cette approche semble porter ses fruits pour le moment chez Williams : Alexander Albon est entré 3 fois dans les points et écrase Nicholas Latifi en rythme pur. Le Thaïlandais s’attendait-il à être à pareille fête ?
« Vous avez toujours ce sentiment, je suppose, d’anxiété à certains égards, juste parce que vous ne savez pas à quoi vous attendre. Mais tout se passe très bien, honnêtement. »
« Je crois en moi, mais il y a toujours cette question : "OK, comment ça va se passer ?". Vous voulez que ça commence fort. Dès la première fois que j’ai conduit la voiture à Barcelone, j’ai senti que je n’avais rien oublié, c’était comme un premier jour. »
« Maintenant, bien sûr, nous ne sommes pas vraiment là où nous voulons être, mais personnellement, je suis vraiment heureux de la façon dont ça se passe. »
N’est-il pas trop difficile de passer à une équipe de pointe à une équipe bien plus modeste ?
« Chez Williams, nous devons être réalistes et considérer que les points sont une bonne chose. En dehors de ça, il n’y a pas vraiment de différence. Bien sûr, il y a les ressources et la taille de Red Bull. Williams a toujours beaucoup de gens qui travaillent dans l’usine, mais il y a un peu plus de ce sentiment que ce n’est pas une entreprise comme Red Bull. C’est un peu plus intime et personnel dans ce sens. »
Le moment le plus inquiétant pour Alexander Albon cette saison fut cependant son lourd crash à Silverstone : un crash passé un peu dans l’ombre en raison des tonneaux de l’Alfa Romeo de Guanyu Zhou... mais en réalité, c’était bien le Thaïlandais qui avait semblé souffrir le plus de blessures légères sur le moment.
« C’est bizarre. Des accidents peuvent avoir l’air spectaculaires et vous pouvez en sortir indemne, tandis que d’autres - comme le mien, je pense - semblent relativement ‘moins lourds’. »
« La façon dont j’ai percuté le mur... c’était du béton, ça a joué aussi... Ce choc m’a fait plus mal que je ne le pensais. Mais j’étais bien. Un peu endolori la semaine suivante. »
Williams F1
Williams F1 ’avait besoin’ d’une pause de trois semaines !
Williams F1 doit ’rebondir’ après ’un des week-ends les plus difficiles’
Une ’grande nouvelle’ pour l’avenir de Colapinto à Las Vegas ?
La voie que suit Williams F1 ’diffère’ de celle des autres équipes
+ sur Williams F1