Toyota F1 aurait-elle pu créer la surprise en 2010 ?

Glock se souvient de chiffres prometteurs…

Par Alexandre C.

18 février 2024 - 14:42
Toyota F1 aurait-elle pu créer la (...)

En 2009, après une première saison chez Toyota en demi-teinte mais prometteuse, l’avenir s’annonçait radieux pour l’équipe japonaise.

Timo Glock s’en souvient encore : la voiture rouge et blanche était très compétitive dès le début d’année. La TF109 obtenait 3 podiums lors des 4 premiers courses (et malgré le déclassement des voitures après les qualifications en Australie).

Il faut dire qu’avec la Williams et la Brawn, la Toyota était la seule voiture pourvue du fameux double diffuseur. Cet avantage allait s’estomper par la suite, mais Glock se souvient encore de ce début de saison canon pour lui.

« Nous avions un gros avantage en début de saison, c’était tout simplement une super voiture. »

« À Bahreïn, nous étions même sur la première ligne de la grille et nous avons mené la course. Malheureusement, nous avons fait le mauvais choix de pneus, car j’ai été le premier à passer les pneus durs. Tout le monde a vu que je n’avais pas de rythme avec les pneus et ils ont tous adopté une stratégie différente, ce qui m’a fait perdre un peu d’élan. »

Pour la suite, non seulement Toyota perdit en compétitivité, mais Glock connut aussi un énorme crash au Japon, durant les qualifications, en deuxième moitié de saison.

Glock, avec une jambe cassée et une vertèbre fracturée, dut laisser la place au pilote d’essais, Kamui Kobayashi.

Mais alors qu’il était remis pour le Grand Prix du Brésil, Kamui Kobayashi fut laissé dans la voiture, par Toyota, pour les deux derniers Grands Prix. Et Glock ne put jamais redisputer un Grand Prix dans la Toyota...

« Je pense que j’aurais pu faire les deux dernières courses, mais Toyota a décidé de garder Kobayashi dans la voiture. »

« Toyota était proche de quitter la F1 et peut-être qu’avec un pilote japonais, ils pensaient pouvoir convaincre le conseil d’administration de rester, ce qui n’a pas été le cas. C’est dommage, car je pense que la voiture de 2010 aurait été très bonne. »

En effet, Toyota se retirait de la F1 début 2010, en raison de la crise financière... et malgré les bruits de couloir qui annonçaient une saison 2010 très réussie.

« J’ai juste entendu parler de quelques chiffres, j’ai entendu des gars de Toyota qui étaient partis chez Ferrari et ils ont tous dit que la voiture 2010 était devant la Ferrari, en termes de performances aérodynamiques… mais ce sont des choses qui arrivent parfois. Je veux dire que j’aurais aimé conduire la voiture... »

« Pour être honnête, en général, la structure de Toyota était en quelque sorte le problème. Il fallait trop de temps pour prendre des décisions. Nous avions des idées intelligentes, mais cela prenait, je ne sais pas, trois mois... Il fallait aller au Japon. Tout se passait trop lentement. C’était un peu comme un gros bateau, vous essayez de le diriger, mais il faut un peu de temps avant qu’il ne tourne. »

Virgin Racing, un projet touché-coulé dès le début ?

Timo Glock rebondit alors chez Virgin Racing... une équipe évidemment bien moins dotée financièrement. L’Allemand l’admet, Virgin était une solution par défaut, voire par dépit...

« Il n’a pas été facile de prendre cette décision. »

« J’étais en bons termes avec Renault à l’époque, puis Renault a également décidé de se retirer de la F1. Il n’y avait pas d’autre option pour moi en F1 que de signer avec Virgin, parce que tout était déjà si tard dans la saison. »

« C’était difficile de passer d’une grande équipe à l’une des plus petites. On pourrait dire que c’était un petit garage où l’on construisait une voiture de F1. Vous savez qu’après 15 ou 20 tours, vous aviez un drapeau bleu et la course est déjà terminée, disons, donc c’était un type de course totalement différent pour moi. »

« J’ai tout de même apprécié, parce qu’à la fin, c’était toujours de la F1. Nous avions une équipe formidable à l’époque ; bien sûr, ils n’avaient pas beaucoup d’expérience en F1, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec eux. Lorsque Pat Symonds a rejoint l’équipe en tant que consultant, ce fut formidable. Il avait une vision claire et une direction précise à prendre. On pouvait sentir les progrès, mais nous n’avons jamais eu l’argent nécessaire pour faire un grand pas en avant. »

Glock connut une nouvelle faillite puisque fin 2012, l’équipe quitta la F1, pour être remplacée par Marussia.

« Fin 2012, ils m’ont dit le 23 décembre que ça n’allait pas se faire [pour une autre saison], donc il n’y avait pas de possibilité ailleurs en F1. »

« À la fin, j’ai décidé d’aller en DTM. J’essayais toujours de trouver quelque chose pour la F1, mais ce n’était pas le bon moment. »

Désormais aussi retiré du DTM, Glock ne tire enfin pas un trait sur sa carrière de pilote - et envisage, pourquoi pas, de courir aux 24 Heures du Mans.

« Mais je reste ouvert à la course. Le Mans est certainement quelque chose que j’envisage. J’ai arrêté le DTM, j’ai mis fin à ma relation avec BMW, mais j’ai participé à la Porsche Supercup. Le Mans, c’est sur ma liste. C’est certain. »

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