‘Tout se joue maintenant’ : les usines F1 tournent à plein régime en janvier
Thomas explique les enjeux pour Mercedes
C’est le grand paradoxe en F1 : décembre et janvier semblent des mois calmes de l’extérieur, avec l’absence de Grands Prix ; et pourtant, l’hiver est une des période les plus chargées de l’année.
Entre décembre et janvier, la conception des F1 (concepts, dessins, designs divers) est achevée. Mais il faut ensuite produire ces pièces, et c’est là que les départements chargés de la production, et les départements contrôle qualité, entrent en jeu.
C’est donc le rush, ou la charrette chez Mercedes F1 en ce moment, pour les équipes que dirige Rob Thomas, le directeur des opérations.
Cet homme clef mais discret de l’équipe anglo-allemande en F1, a expliqué ainsi pourquoi décembre et janvier étaient des mois d’une rare intensité à Brackley.
« Des milliers et des milliers de composants arrivent, subissent des inspections et tests sur tous les plans. Ils sont ensuite assemblés en divers sous-ensembles pour le service de test et de développement, qui les soumet à des essais d’endurance, de fiabilité et de performance. »
Le contrôle qualité prend une large part durant ces mois d’hiver ; chaque pièce est testée aux limites de sa résistance, inspectée avec des ultra-sons aux Rayons X...
« Deux des tests les plus importants sont les tests avant 12 axes et arrière 12 axes, où l’on prend tout l’avant de la voiture, la suspension, les essieux, les montants, on les construit et on les soumet à des tests qui reproduisent différentes pistes et conditions. »
« Ces essais servent à tester la structure de la voiture et nous permettent d’apprendre beaucoup de choses. La pièce se fatigue-t-elle, fait-elle ce que nous voulons ? »
« C’est une période très intense pour le personnel de l’usine, car ces départements fonctionnent par roulement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. »
« Les gens font preuve d’un engagement sans faille. Il y a tellement de choses à faire et tout doit se mettre en place pour respecter les délais. »
« À cette époque de l’année, il est essentiel de respecter les délais et de ne négliger aucun détail. Nous savons que c’est ce qu’il faut faire pour nous mettre dans les meilleures conditions pour les essais et les courses. Sinon, nous rencontrerons des problèmes plus tard qui auront un impact beaucoup plus important. »
« Nous essayons toujours de trouver l’équilibre entre vitesse et qualité. »
Pour éviter le burn-out généralisé, Mercedes et Thomas ont-ils cependant mis en place quelques contre-mesures ?
« Nous avons travaillé dur pendant des années sur les comportements au sein de l’équipe et nous nous sommes assurés que nous avions un ensemble de valeurs bien définies. »
« C’est vraiment à cette période de l’année que tout se joue, tout le monde est présent dans les usines et chaque service est expert dans son domaine. »
« Mais pour produire à temps la voiture, il faut que tous les départements interagissent étroitement. Tout est fait avec respect, mais très rapidement. Il existe une ligne de confiance dans chaque domaine. On ne pointe jamais du doigt. Si quelqu’un a un problème, il le règle et s’il a besoin d’aide, il vient la demander. »
Quand Rob Thomas a rejoint Mercedes en 2010, la situation était loin d’être idéale chez Mercedes, se souvient-il. Ce qui a notamment mené aux déceptions des années 2010-2012.
« Il y avait des plans détaillés mais ils n’étaient pas vraiment respectés. Beaucoup de dates internes étaient un peu optionnelles, et nous faisions de notre mieux pour respecter ces délais, mais en général nous ne les respections pas. »
« Les choses prenaient de plus en plus de retard et on se retrouvait avec des gens qui travaillaient de manière chaotique, en essayant de rassembler des pièces. »
« Nous n’obtenions pas les résultats escomptés en termes de performances ou de fiabilité. Tout cela conduit à se présenter aux premières courses dans des conditions loin d’être optimales, à ne pas apprendre ce que l’on veut et à épuiser les gens. »
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