Terry Fujii, le plus grand fan d’Alpine F1... et assistant au Grand Prix du Japon
Une histoire incroyable qui dure depuis plus de deux décennies
Le prochain Grand Prix du Japon à Suzuka verra l’apparition annuelle dans le paddock d’un membre honoraire de longue date de l’équipe Alpine F1.
Depuis plus de deux décennies, Teruhisa « Terry » Fujiji aide dans la logistique et pour les traductions durant leurs séjours au Japon. À ce titre, il est devenu un visage familier du paddock et au sein de la famille Enstone-Viry.
Depuis 2021 et le changement de nom de l’écurie, ses visites ont une résonance particulière pour ce fan de la marque Alpine depuis plus de cinquante ans. Il en possède plusieurs exemplaires à son domicile au cœur de la préfecture de Chiba, à environ 90 kilomètres de Tokyo. La passion de Terry pour les automobiles, en particulier françaises, a commencé dès son plus jeune âge.
« J’adore les voitures françaises depuis plus de soixante ans », confie-t-il. « Mon père avait une Renault 4CV. Dès l’âge de quatre ans, j’étais très intéressé par les voitures. Mais il y a six décennies, il y en avait très peu au Japon, et encore moins de nonjaponaises. Il y avait des Renault et des Hillman pour représenter l’Angleterre. Quand j’ai eu quatorze ans en 1971, l’Alpine A110 a remporté le Rallye de Monte-Carlo. Je suis alors tombé amoureux d’Alpine. Et depuis, je vis Alpine ! »
Terry a étudié le commerce et l’économie à l’université, avant de rejoindre Honda dans la département R&D F1 à Wako de 1986 à 1988. Ayrton Senna a remporté le Championnat du Monde de Formule 1 lors de cette dernière année.
« Après mon départ de Honda, j’ai vendu des pièces de compétition pour la division Honda Racing », raconte-t-il. « Et j’ai pris contact avec Renault Sport, pour la première fois en rallye. L’importateur officiel Renault au Japon a terminé ses activités en 1991 et j’ai importé cinquante Clio Williams. »
Terry se lie d’amitié avec Christian Contzen, alors directeur général de Renault Sport à Viry-Châtillon, et un visage familier du paddock F1.
« Il m’a invité au Grand Prix du Pacifique 1994 », détaille Terry. « Personne ne parlait anglais, surtout dans la zone autour du circuit d’Aida, donc j’ai aidé pour la traduction et la location des voitures. Monsieur Contzen était comme un deuxième père ! Il a développé la Renault Sport Spider et s’est beaucoup intéressé au marché japonais et aux voitures japonaises. Nous étions très souvent en contact et il m’invitait à chaque course au Japon. »
Renault était initialement partenaire de Williams, mais l’entreprise s’est associée à Benetton en 1995 pour remporter le Championnat du Monde cette saison-là avec Michael Schumacher. Avec le temps, l’écurie est devenue l’équipe d’usine Renault. La relation de Terry avec Renault Sport à Viry et la structure d’Enstone s’est développée au fil des années, et il a apporté son aide partout où il le pouvait lors des week-ends de course à Suzuka. Il a été accepté comme membre de facto de l’équipe, revêtant un maillot officiel et apparaissant sur les photos collectives. Il est resté impliqué au fil des différentes itérations de l’écurie et a vu plusieurs générations de pilotes porter ces couleurs.
« Je suis passionné par toutes les équipes motorisées par Renault ! » poursuit-il. « Ce sera toujours les moteurs Renault ! Et mon pilote préféré était Kimi Räikkönen. »
Sans surprise, la décision de Renault Group de rebaptiser l’écurie de F1 en l’honneur de sa marque de voitures de sport dès 2021 l’a ravi : « Il y a trois ans, Luca de Meo a réalisé mon rêve d’enfant en changeant le nom pour Alpine. J’ai toujours voulu voir Alpine en F1. »
Sa passion pour Alpine s’est étendue à l’achat de voitures, y compris une rare A110 Groupe 4 pilotée par Gérard Larrousse, un temps propriétaire d’une équipe de F1, au Tour de Corse 1975. Terry en a fait l’acquisition auprès de Gabriel Cadringher ancien directeur technique de la FIA. Il détient également l’un des premiers exemplaires de l’A110 contemporaine, ainsi qu’un ancien fourgon de restauration Renault. Sa collection de souvenirs Renault comprend le contour du cockpit de la première F1 turbo pilotée par Jean-Pierre Jabouille, ainsi qu’un cache-came et un vilebrequin de l’un des premiers V10 3,5L.
Il a aussi possédé une écurie, pilotant une Renault Spider dans des courses nationales de clubs sous le pseudonyme SiFo… L’acronyme bien connu de « slow in, fast out » !
L’an passé, Terry a ouvert un restaurant près de chez lui, dans la magnifique campagne de Chiba. Il l’a baptisé Hangar 8, en référence au Hangar 7 de Red Bull. Les propriétaires japonais de Renault et d’Alpine y sont des clients réguliers.
Cette année, Terry sera présent comme d’habitude au Grand Prix du Japon, vêtu d’un maillot de l’équipe pour aider là où il le peut. L’année dernière, il a également reçu un cadeau inattendu en participant aux Pirelli Hot Laps avec une Alpine pilotée par Esteban Ocon.
« C’était comme aller au paradis ! », dit-il. « J’ai demandé à Esteban d’attaquer au maximum. J’ai toujours cru que son pilotage était plus agressif, mais il était extrêmement doux. Il entre lentement dans les virages pour en ressortir le plus vite possible… Comme le nom de mon entreprise ! »
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