Szafnauer demande ‘du temps’ à Rossi et rappelle son bilan

Se sent-il trop mis sous pression ?

Par Alexandre C.

27 mai 2023 - 08:22
Szafnauer demande ‘du temps' (...)

Laurent Rossi, après le Grand Prix à Bakou, a fait une rude sortie contre le haut-management d’Alpine, pointant une forme de dilettantisme et d’amateurisme dans l’équipe.

Esteban Ocon, comme nous vous le rapportions, n’a bien sûr pas répondu à vif aux charges du PDG d’Alpine.

Mais dans le viseur figurait Otmar Szafnauer en premier lieu. L’ancien patron d’Aston Martin F1 est-il donc sur la sellette aujourd’hui ?

Avec le recul, s’est-il senti visé personnellement ? Évoquerait-il aussi une forme d’amateurisme ou de dilettantisme chez Alpine ?

« Eh bien, écoutez, lors des premières courses, nous avons eu quelques bons Grands Prix, des hauts et des bas, et certains Grands Prix, oui, auraient dû se dérouler mieux. Et lorsque nous commettons des erreurs, ou lorsque des membres de l’équipe commettent des erreurs, nous devons nous assurer de comprendre la cause profonde de ces erreurs, puis mettre en place des contre-mesures afin de ne plus jamais les commettre. »

« Il y a, en F1, l’équipe à l’usine - nous avons 1000 personnes qui travaillent à Enstone et 350 à Viry. Et puis sur ces 1000 personnes, 100 se rendent aux courses comme ici à Monaco, donc il faut extraire chaque parcelle de la performance sous-jacente de la voiture, c’est un élément. »

« Mais il y a donc aussi la performance sous-jacente de la voiture. Et c’est ce qui se joue à Enstone. Et nous travaillons dur pour nous assurer que nous améliorons la voiture de cette année du mieux possible. »

Otmar Szafnauer défend logiquement son bilan : notamment la progression d’Alpine en deuxième moitié de saison dernière, qui fut effectivement notable.

« Nous avons fait du bon travail l’année dernière pour progresser en cours d’année. Nous devons faire la même chose et au cours de l’hiver, le rythme sous-jacent de la voiture, je pense que nous n’en sommes pas satisfaits parce que nous ne sommes pas Red Bull. »

« Cependant, face à notre concurrence immédiate, nous avons progressé sur Ferrari et Mercedes, et l’équipe qui se distingue cette année est Aston, qui est passée de la septième à la deuxième ou troisième voiture la plus rapide. »

« Nous avons donc atteint la plupart de nos objectifs, mais pas tous au cours de l’hiver, et pour les atteindre tous, nous devons procéder à des changements au sein de l’organisation, et ces changements sont à venir. »

Sur le fond, Otmar Szafnauer n’a pas un point de vue très différent de Rossi finalement. C’est plus la forme qui a choqué : en public, avec des mots forts.

Otmar Szafnauer valide-t-il ce choix ?

« Eh bien, je veux dire que je l’ai lue [l’interview] comme vous l’avez fait. Je n’avais pas d’idée préconçue avant de la lire. »

A la suite de la saillie de Rossi, des changements ont-ils déjà été introduits à Enstone ?

« Des changements étaient déjà en cours. Il faut juste du temps. Nous savons tous que c’est un énorme travail d’équipe et nous avons des ingénieurs très, très talentueux qui travaillent très dur dans le cadre des règlements, vous savez. Nous sommes limités en soufflerie, nous sommes limités sur le temps que nous pouvons passer dans le CFD. Il ne s’agit donc pas de travailler plus ou plus fort, comme c’était le cas dans le passé. »

« Je me souviens de l’époque où j’étais chez Brawn, nous faisions tourner trois souffleries à la fois. Ce n’est plus possible aujourd’hui. Ce n’est donc pas une question de quantité. C’est une question de qualité, et obtenir la bonne qualité prend du temps, et c’est ce que font les gens. Nous avons donc mis les plans en place, nous discutons avec les bonnes personnes. Il faut juste du temps. »

Otmar Szafnauer sait gérer la pression en F1

La charge de Laurent Rossi visait particulièrement Otmar Szafnauer : le Roumano-Américain sent-il la pression de son PDG sur ses épaules beaucoup plus forte qu’auparavant ?

En creux, il rappelle son bilan : après tout si Aston Martin F1 est maintenant 2e au classement des constructeurs, c’est aussi grâce à son travail de fond passé dans l’usine de Silverstone.

« J’ai passé les six, sept, huit premiers mois à évaluer en profondeur l’équipe, la structure, son fonctionnement, ses qualités, ses défauts, et j’en ai une bonne compréhension. Je fais ce métier depuis 25 ans à un niveau de responsabilités très élevé et je sais ce qu’il faut pour faire passer une équipe, disons, de la dernière à la quatrième puis à la deuxième place. J’ai donc une bonne compréhension et les plans sont en place. »

« Une pression supplémentaire ? C’est la Formule 1. Nous nous mettons la pression si nous ne gagnons pas, nous le faisons tous, et c’est le cas de tout le monde. Red Bull est heureuse et le reste d’entre nous travaille dur pour la rattraper. »

Mais est-ce finalement bien le rôle de Laurent Rossi de s’occuper de F1 ? Le Français est d’abord le PDG d’Alpine (la marque)... Pour autant, il est vrai que Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, s’est chargé aussi de renvoyer James Key.

« La structure est un peu différente de celle à laquelle j’ai été habitué dans le passé. D’un point de vue technique, nous prenons les décisions et nous devons être en mesure de mettre en place les outils et les personnes adéquates pour réussir. Et nous y travaillons. »

Alpine F1 Team - Renault

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