Szafnauer : Alpine F1 m’avait promis plus de pouvoir que ce que j’ai eu

"Je n’avais pas le contrôle sur toute l’équipe"

Par Franck Drui

9 octobre 2024 - 08:00
Szafnauer : Alpine F1 m'avait (…)

L’ancien directeur de l’équipe Alpine F1, Otmar Szafnauer, a confirmé qu’il n’avait jamais eu le niveau de contrôle qu’il souhaitait sur l’équipe.

Otmar Szafnauer, directeur jusqu’à son limogeage avant la pause estivale en 2023, était cadenassé dans son rôle par Laurent Rossi, le PDG d’Alpine mais aussi par Luca de Meo, le PDG du groupe Renault.

"Il y a quelques choses qui n’ont pas fonctionné chez Alpine, notamment le fait que je n’avais pas le contrôle sur toute l’équipe," confirme Szafnauer à High Performance lorsqu’on lui demande de confirmer que Rossi et de Meo avaient un droit de regard sur les principales décisions.

"Par exemple, et je l’ai tout de suite su : les ressources humaines ne me rendaient pas compte, mais relevaient de la France ; le service financier ne me rendait pas compte, mais relevait de la France ; le service communication ne me rendait pas compte et le groupe marketing, commercial, ne me rendait pas compte. Et cela en soi, je savais que cela allait être problématique."

"Avant d’accepter le poste, c’était ’tout le monde me rendait compte’. J’arrive là-bas et ce n’est pas le cas. Et je le savais dès le début... Je pensais pouvoir y arriver mais je savais que ce serait juste problématique."

Szafnauer a défendu son mandat à la tête de l’équipe, soulignant que la situation était pire aujourd’hui.

"Je ne sais pas où ils sont aujourd’hui – neuvième ou quelque chose comme ça au championnat – aujourd’hui, c’est un désastre. À l’époque, oui, c’était un demi-pas en arrière, mais parfois, on fait un demi-pas en arrière pour faire deux pas en avant. On m’a fait tomber alors que je faisais le premier."

Il a déclaré qu’il était conscient des défis auxquels il était confronté mais qu’il pensait pouvoir renverser la situation.

"Je n’aurais pas pu prédire l’avenir. J’avais un contrat, je voulais faire de mon mieux pour mon équipe, je travaille toujours dur, je suis toujours à la hauteur par rapport à aujourd’hui. Oui, nous étions sixièmes dans ce championnat, mais nous avons eu quelques podiums, nous marquions régulièrement des points, ce n’était pas un désastre – nous étions au milieu de tableau."

"Le recrutement était en cours, de bonnes personnes arrivaient, j’allais faire de cette équipe une équipe du top 3, ce que nous voulions faire."

"À l’époque, je travaillais avec la FIA pour travailler sur l’égalisation des groupes motopropulseurs. Nous avions 25 chevaux de moins en puissance lorsque le gel du moteur s’est produit, il y a un accord entre les motoristes qui stipule que si quelqu’un a beaucoup moins de puissance, nous lui permettons de remonter."

"Lors de ma dernière réunion, qui était une réunion de la Commission F1 en Belgique… j’ai présenté de solides arguments pour permettre au groupe motopropulseur Alpine de remonter pour égaler les autres. Les trois autres étaient à un kilowatt l’un de l’autre. Nous avons 15 kilowatts de moins, 25 chevaux de moins, c’est difficile de rivaliser. J’ai donc travaillé sur tous ces fronts pour améliorer Alpine, et j’y suis parvenu jusqu’à mon dernier jour."

Alpine F1 Team - Renault

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