Stella : Norris a sans aucun doute le potentiel d’un champion du monde de F1
"Il a parfois tendance à voire le verre à moitié vide"
Deuxième du championnat du monde des pilotes de Formule 1, Lando Norris estimait en marge du weekend de Zandvoort avoir "commis trop d’erreurs et perdu trop de points" pour pouvoir encore battre Max Verstappen et remporter son premier titre de champion du monde cette année.
Le pilote McLaren F1 est-il trop dur avec lui-même ? En tout cas, son directeur Andrea Stella lui voue une pleine confiance et salue la remise en question permanente du Britannique.
"La première chose que je retiens de son commentaire, c’est qu’il confirme en quelque sorte son style. Vous savez, il est assez autocritique. Il a parfois tendance à voir le verre à moitié vide. En réalité, je pense qu’il a le potentiel d’un champion du monde et qu’il réalise des performances dignes d’un champion du monde. Si nous nous comparons à la perfection, nous avons certainement des opportunités. Mais j’aime que nous nous comparions à la perfection, car c’est ce que nous devons faire. J’ai été très encouragé par le fait que chaque petite opportunité a été analysée dans les moindres détails."
"Lando a toujours été très ouvert et transparent, comme il l’est avec le public et avec l’équipe, et nous sommes ensemble pour essayer de mettre au point toutes les situations possibles dans lesquelles nous devons être plus performants, en fonction de notre potentiel. Nous avons vraiment l’étoffe d’un champion du monde. Comme dans tout, Lando, Oscar, toute l’équipe, chaque opportunité d’amélioration doit être attaquée avec la détermination de s’améliorer."
Par le passé, Andrea Stella a travaillé aux côtés de légendes telles que Michael Schumacher ou Fernando Alonso. Que manque-t-il encore à Norris pour être au niveau de ses glorieux aînés ?
"Je ne pense pas qu’en termes de pilotage, de vitesse, de régularité en course, nous soyons loin du compte. Je pense que cette année, nous avons eu plus d’opportunités dans certaines situations de course spécifiques, comme le départ, le premier tour. Parfois, nous avons perdu du temps dans la course, juste dans cette phase initiale de l’événement, de la course, puis nous avons récupéré grâce au rythme que nous avions plus tard. C’est donc assez spécifique et nous avons vraiment travaillé pour essayer de l’améliorer."
McLaren F1 est également responsable des points perdus par Norris
Si le talent de Norris est indiscutable, aurait-il tendance à trop souvent craquer sous la pression ?
"Je crois que j’ai déjà répondu à cette question. Lando a définitivement l’étoffe d’un champion du monde. Il atteint déjà des niveaux de performance que j’ai vus par le passé chez certains des grands champions avec lesquels j’ai eu la chance de travailler. Il est sur la bonne voie, comme toute l’équipe. Et si nous le comparons à des perfections, nous voyons quelques opportunités. J’ai déjà mentionné certaines des opportunités qui se présentent dans le premier tour, par exemple, et j’ai essayé de trouver l’équilibre entre l’agressivité et le fait de rester à l’écart des situations ou des accidents. Nous avons certainement quelque chose à régler sur le départ lui-même, ce qui n’est pas seulement la responsabilité du pilote, mais aussi celle de l’équipe. Et puis je pense qu’il a eu quelques situations dans les courses dans lesquelles il aurait pu prendre une partie de la responsabilité, mais je pense que c’était la responsabilité de l’équipe."
"Par exemple, si je pense au Canada, où nous n’avons pas fait rentrer Lando avec le bon timing concernant la voiture de sécurité, ou si je pense à Silverstone et au dernier relais, c’est la responsabilité de l’équipe. Si l’équipe avait fonctionné selon des normes plus élevées, Lando aurait eu plus de points au championnat et, en tant qu’équipe, nous l’apprécions certainement. Il se met une partie de la pression sur les épaules, mais j’ai assez d’expérience pour dire : ’mon pote, ne t’inquiète pas, c’est l’équipe qui est responsable. Continue à faire du bon travail. Continue à travailler pour améliorer tes propres opportunités’. Mais il est certain qu’en tant qu’équipe, nous avons encore beaucoup de travail à faire."
Stella croit donc au fait que McLaren F1 puisse encore remporter les championnats pilotes et constructeurs en 2024.
"Nous n’abandonnons certainement pas. Numériquement, du point de vue du championnat des pilotes, il semble qu’il y ait un grand écart à combler. Et nous poursuivons Max Verstappen, donc il est certain qu’il ne va pas nous faciliter la tâche. Mais nous sommes excités d’être dans cette position. Et Lando n’est certainement pas dans cette position parce que quelqu’un l’a aidé. Il est dans cette position parce qu’il est très performant. Et c’est quelque chose que nous devrions reconnaître et réaliser en termes de réalisations, pas seulement en termes d’une, deux, trois opportunités dans une saison où il aurait pu faire mieux. Car c’est normal. Et c’est normal pour chaque champion du monde, à chaque saison."
Pas question de faire de Norris le pilote n°1 pour le moment
Avant la trêve estivale, le PDG Zak Brown suggérait que Lando Norris pourrait bénéficier de tout le soutien de son écurie pour aller éventuellement chercher le titre mondial, ce qui sous-entendait un possible sacrifice d’Oscar Piastri sur certains Grands Prix si la situation l’exige. Mais pour Stella, il ne s’agit pas nécessairement de l’approche voulue chez McLaren F1.
"Je pense que lorsqu’il est question d’être le numéro un, ce n’est pas une bonne façon d’aborder les courses. Pour nous, nous préférons aborder les courses sous l’angle de l’équité et de l’intégrité, et nous verrons ensuite ce qui se produira, ce qui se dégagera de ce type d’approche. Il reste dix courses à disputer. Je pense que pour que Lando soit réellement en mesure de remporter le championnat du monde, il doit continuer à réaliser des performances de très haut niveau. Il doit continuer à être rapide. Ensuite, il faut gagner des places sur la piste."
"Et si vous gagnez vos rangs, si vous gagnez vos mérites en piste en étant rapide, en étant compétitif, alors nous évaluerons, toujours dans un souci d’intégrité et d’équité, si à certaines occasions nous avons besoin que l’équipe prenne une certaine direction dans une décision précise, ou si nous voulons avoir une conversation avec Oscar et lui dire, par exemple, ’Oscar, serais-tu disponible pour faire ceci afin de soutenir Lando dans sa course au championnat du monde ?’ Personne ne devrait être surpris. Nous devrions tous être d’accord parce qu’en fin de compte, nous poursuivons et nous sommes en quête d’un championnat du monde des pilotes en tant qu’équipe. Il n’y a personne qui suit sa propre voie et les autres doivent suivre. C’est donc notre style, et je ne pense pas qu’on puisse le résumer nécessairement et simplement en disant que nous élisons un numéro un et que nous travaillons en conséquence. J’aimerais que cela reste plus articulé en tant qu’équipe, et que ce soit plus au cas par cas."
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