Steiner : Ce n’était ’pas toujours facile’ avec Dmitry Mazepin
Mais Haas F1 s’est remobilisée derrière ses leaders
L’an dernier, Haas F1 a reçu le soutien financier de la famille Mazepin, avec l’entreprise de Dmitry Mazepin, Uralkali. Dans le baquet d’une des deux VF-21, on retrouvait Nikita Mazepin, mais l’ambiance a semblé rapidement difficile avec l’influence de la famille russe.
On a notamment vu dans Drive to Survive les pressions mises par Uralkali et Mazepin, et l’ambiance visiblement délétère. Mais Günther Steiner avoue qu’en dépit de ces difficultés, la relation entre lui et Gene Haas a toujours été bonne, et qu’il a toujours considéré l’Américain comme celui à qui il devait rendre des comptes.
"Ce n’était pas toujours facile, mais au final, l’équipe appartient à M. Haas. Nous travaillons tous pour M. Haas, donc c’est ce que nous faisions !" a déclaré Steiner dans une interview exclusive avec Nextgen-Auto.
"Les gens pensent toujours pouvoir vous dire quoi faire et ne pas faire, mais nous avons géré l’équipe comme nous avions besoin de la gérer, et ce n’était pas une mauvaise chose."
"Développer la voiture aurait été la mauvaise chose à faire et nous avions décidé en 2020 de ne pas le faire. Nous avons prouvé que nous avions pris la bonne décision, et si vous les repoussez, ces gens ne sont pas contents, mais c’est la vie."
Convaincre l’équipe que "la lumière est au bout du tunnel"
Il admet sans problème que la situation était difficile pour Haas F1, que ce soit en termes de résultat ou d’ambiance. En tant que directeur, son rôle était de motiver ses troupes, une mission qui n’était pas simple à accomplir dans un tel contexte.
"Ce n’est pas simple, car vous devez leur parler. Ce n’est pas la question de beaucoup leur parler, c’est de dire les bonnes choses. Il faut leur dire que l’on est sur la bonne voie à nouveau, que l’on avait fait de bonnes choses en 2018, et qu’ils le croient ou non, que l’on va y revenir, et que la lumière est au bout du tunnel."
"C’est la seule chose que l’on puisse faire, je ne pouvais rien faire d’autre et la plupart d’entre eux nous ont cru et sont restés avec nous. Ils ont gardé la tête baissée et ont continué à travailler pour que l’on puisse tirer le maximum de la voiture."
Haas F1 a même pu progresser pendant cette difficile année, en travaillant à fond sur le côté opérationnel : "Et c’est ce qui s’était passé, nous avions eu une voiture meilleure en fin d’année, l’équipe fonctionnait bien et il n’y avait pas de problème."
Ce n’était pas facile mais beaucoup de personnes sont avec nous depuis longtemps et elles ont compris ce qui se passait en 2020 et 2021. Certaines personnes sont venues me voir la semaine dernière et m’ont dit ‘Günther, tu nous avais dit qu’on serait de retour en 2022’, et ça montre qu’elles y ont cru."
Sa confiance était toute relative pour 2022
La force de persuasion de l’Italien a donc été bonne, même s’il reconnait avec le recul qu’il n’avait aucune idée d’où se trouverait Haas dans la hiérarchie. Il avait confiance dans le travail de son équipe, sans savoir où cela la mènerait.
"J’ai toujours dit que notre développement était bon, mais je ne savais pas ce que faisaient les autres. Je ne peux pas le savoir, mais je vois quand notre développement est bon, et je pensais que ça irait pour nous."
"Mais je ne le savais pas. Si nous avions fait un bon travail et que les autres avaient fait un très bon travail, nous serions encore derrière. On ne sait jamais, on essaie de faire du mieux possible et de travailler dur."
Steiner ne s’inquiète pas du temps perdu par Mick Schumacher l’an dernier avec un équipier moins performant : "Je pense que l’an dernier, ce n’était pas un problème car l’équipe était mauvaise et difficile."
"Ça aurait peut-être fait une différence s’il avait eu un équipier expérimenté qui aurait été frustré, car mentalement, ça n’aurait pas été bon. Ça aurait pu être un peu mieux, mais ça aurait aussi pu être pire."
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