Selon Vettel, la F1 doit vite passer aux carburants de synthèse
Sans écouter les intérêts des constructeurs
Sebastian Vettel est désormais un ambassadeur de l’écologie en Formule 1. Le quadruple champion du monde a accordé une longue interview dans laquelle il revient sur son engagement.
Il y a notamment abordé le commentaire qui revient souvent à son sujet et à celui de Lewis Hamilton : comment peut-on être en faveur de la défense de l’environnement en étant pilote de course ? Il comprend cette intéerrogation.
"Bien sûr et je pense que c’est valable parce que la F1 n’est pas verte" admet Vettel. "Nous vivons à une époque où nous disposons d’innovations et de possibilités pour rendre la F1 verte sans rien perdre du spectacle, de la vitesse, du défi et de la passion."
"Nous avons tellement de gens intelligents et de puissance d’ingénierie ici, que nous pourrions trouver des solutions. Mais les règles actuelles sont très excitantes, le moteur est super efficient même s’il est inutile. Ce ne sera pas un moteur qui sera dans votre voiture lorsque vous déciderez d’en changer."
"Par conséquent, quelle est la pertinence ? Il y a certaines choses dont on parle pour les futures réglementations qui pourraient déplacer le changement vers des domaines plus pertinents et si elles viennent, c’est une bonne chose."
"Si elles ne viennent pas, je ne suis pas optimiste. Je pense que la F1 disparaîtra s’il n’y a pas certains changements, et probablement à juste titre. Parce que nous sommes au stade où nous savons que nous avons fait des erreurs et nous n’avons pas le temps de continuer à en faire."
Anticiper l’arrivée des carburants synthétiques
La Formule 1 veut travailler sur l’adoption de carburants neutres en carbone, qui permettent de capturer du CO2 pour compenser le rejet de celui-ci. Selon Vettel, il faut que la F1 anticipe leur adoption, jugeant qu’attendre le milieu des années 2020 sera trop long.
"Je ne suis pas un spécialiste de tous les carburants, mais je préférerais les carburants synthétiques aux biocarburants, parce qu’avec les biocarburants, c’est un peu compliqué, vous devez trouver votre source de carbone quelque part. Je pense qu’il pourrait y avoir quelques complications."
"La F1 a tout à fait raison de rechercher des carburants renouvelables et d’utiliser des carburants synthétiques, mais dans l’état actuel des choses, nous n’avons que 10% de carburants synthétiques dans les voitures, ce qui n’est pas une révolution. Cela fait plusieurs années que l’on peut acheter ces carburants à la pompe."
"Cela ne correspond pas à l’ambition de la F1 d’être à la pointe de la technologie. Nous réagissons plutôt que d’être proactifs et de montrer la voie. Je crains que ce ne soit le cas avec les carburants synthétiques, car les moteurs seront gelés après 2022."
"Il est question que quelque chose change, mais les moteurs seront gelés jusqu’en 2025 ou 2026, ce sont cinq années supplémentaires sans progrès et ça mettra notre sport sous une pression énorme. Pendant ces cinq années, je pense qu’il y aura beaucoup de pression dans le monde entier."
Ne pas mettre en avant les objectifs commerciaux
Vettel ne sait pas ce qui pourrait aider la F1 à devenir plus écologique dans les prochaines années, en attendant l’arrivée des nouveaux moteurs. Il revient sur cette volonté d’accélérer le changement de carburant, quitte à frustrer et décevoir des constructeurs.
"Je n’ai pas toutes les réponses, mais nous avons beaucoup d’ingénieurs. Si vous regardez la mobilité, nous pourrions trouver une solution. Il y a plus d’un milliard de voitures dans le monde qui consomment des combustibles fossiles chaque jour. Les avions, les trains, les bateaux sont alimentés par des combustibles fossiles."
"Trouver une véritable alternative à ces carburants devra être l’une des solutions de l’avenir. A part l’électrification des voitures, il y aura la mise au point de groupes motopropulseurs à hydrogène ou peut-être quelque chose d’autre qu’un homme ou une femme intelligente inventera dans le futur."
"Je pense que la F1 devrait introduire les carburants synthétiques dès que possible, même si certaines réglementations sont déjà en place. Nous n’avons pas le temps de parler d’intérêts personnels ou d’un constructeur plutôt qu’un autre et de savoir si tout a été conclu et s’il y a un bout de papier."
"Parce qu’il y a quelque chose de beaucoup plus important en jeu et nous pourrions utiliser nos ressources, l’intelligence de la F1, toutes les installations de personnes intelligentes et l’argent."
"Et n’oubliez pas qu’au cours des 10 dernières années, nous avons dépensé beaucoup d’argent sur un moteur qui n’a aucun rapport avec les voitures sur la route. Chaque constructeur a dépensé plus d’un milliard pour développer ces moteurs."
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