Sargeant parvient à ’faire abstraction du bruit’ en F1
Un trait essentiel à "maîtriser" au plus haut niveau
Logan Sargeant a connu une première saison difficile en Formule 1, mais il a pu apprendre de nombreux enseignements. Le pilote Williams F1 explique ce qu’il a tiré de cette première année en catégorie reine.
"Pour moi, c’est plutôt dans les moments difficiles que je dois me ressaisir et faire abstraction du bruit. J’ai l’impression d’avoir progressé dans ce domaine tout au long de l’année" se félicite Sargeant.
"Il s’agit également de travailler avec les personnes avec lesquelles j’ai besoin de travailler et de ne pas laisser une erreur me freiner, car si vous faites cela, cela ne marchera pas."
"Vous devez comprendre que lorsque vous faites une erreur, vous l’examinez, vous la comprenez et, s’il y a une raison de faire des changements, vous trouvez la meilleure façon de procéder."
"Mais lorsque vous revenez dans la voiture, vous ne devez pas avoir la moindre pensée. Il faut se remettre directement à l’ouvrage. Je pense aussi qu’il faut développer un niveau de résilience tout au long de l’année."
"Je mentirais si je disais qu’il n’y a pas eu beaucoup de moments difficiles, et il suffit de les surmonter, de trouver une autre vitesse quand vous en avez besoin. Il y a tant de choses à faire, mais il faut aussi toujours essayer de prendre soin de son esprit. Quand vous arrivez en tant que débutant, il est très facile d’être surexcité."
"Vous avez tout ce sens de l’énergie, et cela finit par vous rattraper. Il faut aussi se rappeler qu’il faut prendre soin de sa santé tout au long de l’année, ce qui peut faire une grande différence tout au long de la saison."
"Limiter les mauvaises choses"
Selon lui, l’important est de ne rien garder à l’esprit qui pourrait parasiter la concentration ou la motivation, et de clore les sujets qui posent problème mentalement en les comprenant mieux.
"Il s’agit plutôt d’avoir un plan en place, de se décharger de tout ce qu’il y a à faire. Cela peut se faire avec un ami, il n’est pas nécessaire de le faire avec un psychologue sportif. Ils sont simplement là pour vous guider, si l’on peut dire."
"Plus que jamais, c’est une bonne chose, car si vous ne vous comprenez pas vous-même et que vous ne savez pas quelle est la meilleure façon de faire les choses, cela ne marchera pas."
"La seule façon de s’en rendre compte, c’est de faire des essais et des erreurs, de commettre des fautes. Malheureusement, ça craint, mais c’est la vérité. On finit par acquérir ce niveau de compréhension et c’est à ce moment-là que l’on peut commencer à limiter les mauvaises choses."
Composer avec le "bruit extérieur"
Sargeant a compris que la F1 ne nécessite pas que du talent, et qu’il faut aussi être complet : "Dans le passé, dans les formules de promotion, on pouvait s’en sortir avec des capacités naturelles. En F1, il y a beaucoup plus de choses qui entrent en ligne de compte."
"Il y a beaucoup plus de bruit extérieur, qu’il s’agisse des médias, du marketing, des partenariats, des journées de simulateur, ça ne s’arrête jamais, et beaucoup de ces choses pèsent sur votre esprit. Une fois que vous avez maîtrisé cela, vous pouvez commencer à avancer d’un point de vue mental."
Pour s’en sortir, il prend parfois de la distance avec les sujets qui le concernent : "J’ai appris à prendre du recul. Il est très facile de se laisser emporter par l’instant présent et de ne pas apprécier ce que l’on a, ce que l’on fait."
"Vous prenez du recul, vous respirez un peu et vous vous donnez un peu de temps. Même s’il faut parfois s’éloigner de ce qui vous aide techniquement, vous devez le faire pour vous remettre les idées en place."
"Je pense que c’est tout à fait normal. Ce n’est pas quelque chose qui est uniquement lié au fait d’être un débutant. Nous en faisons tous l’expérience. Nous sommes tous fatigués au cours d’une saison. C’est à ce moment-là qu’il faut se rappeler la chance que l’on a d’être là où l’on est."
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