Sainz veut refaire de Williams F1 ’l’équipe dont tout le monde rêvait’

Une progression déjà importante, un cap ambitieux à atteindre en 3 ans

22 juin 2025 - 18:02
Sainz veut refaire de Williams F1 'l'équipe dont tout le monde rêvait'

Carlos Sainz a fait le point après ses 10 premières courses chez Williams F1.

Le pilote espagnol, qui a été contraint de quitter Ferrari fin 2024 pour faire place à Lewis Hamilton, ne s’attendait clairement pas à faire mieux au sein de l’équipe de Grove qu’avec la Scuderia.

Mais il ne s’attendait certainement pas non plus au bond qualitatif réalisé par Williams entre l’année dernière et cette saison. Cela le rend-il plus enthousiaste quant à ce qui pourrait arriver dans les années à venir ?

"Lorsque j’ai signé avec Williams, je l’ai fait car j’ai vu la capacité et l’ambition de franchir ce cap. Mais ce bond en avant m’a agréablement surpris. Je croyais que l’équipe en était capable et que nous allions y parvenir, mais c’est peut-être arrivé plus tôt que prévu, et nous avons réussi à nous frayer un chemin parmi les meilleures équipes."

"Se qualifier à trois dixièmes des meilleurs, comme à Imola et Miami, et battre Ferrari, Mercedes et Red Bull en qualifications, c’est quelque chose de réjouissant. Maintenant vient le plus dur : l’étape suivante, la plus difficile à franchir, mais je suis convaincu que l’équipe peut continuer sur cette voie."

Qu’est-ce qui l’a surpris et enthousiasmé chez Williams ?

"Un leadership très fort. Surtout, les gens font confiance et soutiennent les responsables de chaque département et les chefs de projet. Cela permet à l’équipe de travailler ensemble, avec des objectifs et une direction clairs. Pour moi, c’est fondamental dans une équipe de F1, et je pense que cette équipe bénéficie de cette motivation et de cette énergie positive, car tout le monde travaille dans la même direction."

Comment change-t-on d’état d’esprit lorsqu’on passe de Ferrari à une équipe avec laquelle on ne peut pas se battre pour la victoire actuellement ?

"Ce n’est pas comme si je pouvais gagner toutes les courses auxquelles j’ai participé avec Ferrari, mais c’est vrai qu’il faut un peu changer de mentalité," admet Sainz.

"Mais en dix ans de F1, je n’ai eu que quelques voitures qui m’ont permis de gagner. En 2023, nous n’avons pas vraiment pu gagner, mais nous avons gagné une course, et je dirais que les voitures de 2022 et 2024 étaient celles qui m’ont permis de me battre pour gagner des courses."

"Le reste de ma carrière en F1, j’ai toujours été dans le top 10, mais jamais avec une voiture clairement gagnante. Il a donc été très facile de se réadapter, mais cela me fait aussi regretter. Je veux me battre pour gagner à nouveau au plus vite."

James Vowles, son patron, prévient toutefois depuis longtemps que même si 2026 sera une opportunité de rivaliser avec les meilleures équipes, il y a encore beaucoup de choses à améliorer dans tous les domaines. Le cap des victoires et du titre est plutôt à l’horizon 2028. Sainz est d’accord avec cette vision.

"Oui. Le fait d’être déjà une équipe de premier plan… nous avons vu combien d’équipes ont essayé. Tant sous l’ère Renault-Alpine, qu’Aston Martin et nous-mêmes, nous sommes sur la même trajectoire pour devenir une équipe de premier plan. Cela montre à quel point c’est difficile, et c’est pourquoi il ne faut pas se fixer des objectifs extrêmement ambitieux à court terme, mais plutôt à moyen terme. Je pense que cette équipe a tous les ingrédients, et oui, j’espère que nous pourrons le devenir au plus vite, mais si vous me disiez que nous y parviendrions d’ici 2028, je pense que ce serait une étape importante."

En 2026, le moteur Mercedes devrait être très compétitif. Albon affirme vouloir se battre pour plusieurs podiums dès 2026. Est-ce l’objectif ?

"J’essaie de me battre pour le podium à chaque course, même cette année. C’est vrai qu’il y a des courses meilleures et moins bonnes pour y parvenir, mais cette année, je suis déjà proche de cette lutte, selon les circuits, les opportunités en course. Pour moi, c’est bien plus que ça. Évidemment, oui, les résultats, mais aussi ce sentiment que me donne l’équipe d’être une équipe de haut niveau, pas seulement en termes de résultats, mais aussi de notre façon de travailler, de notre méthode, de notre réactivité, du nombre d’améliorations réalisées en une année. Le spectre est bien plus large que la simple focalisation sur un podium ou non."

Sainz a vécu la montée en puissance de McLaren F1, sans en profiter jusqu’au bout puisqu’il a cédé à la tentation de piloter chez Ferrari. Quelles similitudes observe-t-il entre Williams maintenant et McLaren en 2019 ?

"La principale similitude que je constate, c’est que les trois ou quatre managers principaux sont très appréciés et dignes de confiance. J’ai constaté cela chez McLaren avec Andrea Stella, Zak Brown, Peter Prodromou et compagnie. À mon départ, je me suis dit : ’Ces gars-là finiront par faire sensation en F1, ils sont très bons’."

"Et quand je suis arrivé chez Ferrari, j’ai vu l’équipe et le soutien que tout le monde leur apportait. J’ai interrogé des anciens collègues de temps en temps chez McLaren et ils m’ont toujours répondu que ça allait dans le bon sens avec des réponses du style : ’Ce sont des leaders, je me sens très à l’aise là-bas’ ou ’Je me sens très soutenu dans mon travail’. Tout le monde les suivait ; c’étaient des leaders très forts."

"Et chez Williams, je constate exactement la même chose : je vois des leaders dans des départements très forts et une équipe centrale qui fait confiance à ses dirigeants. Je vois aussi des gens très talentueux, déterminés et motivés, tous déterminés à y arriver, avec pour objectif : refaire de Williams l’équipe des années 90, celle dont tout le monde rêvait."


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