Sainz peut-il encore être le leader chez Ferrari ?
Villeneuve voit une situation floue au sein de la Scuderia
Charles Leclerc a demandé des consignes en sa faveur ce dimanche à Silverstone, alors qu’il était bloqué derrière l’autre Ferrari de Carlos Sainz. La Scuderia a mis du temps à accepter, et Jacques Villeneuve s’étonne que le Monégasque ait demandé cela.
"Leclerc a parlé comme s’il avait déjà été déclaré leader définitif, mais ce n’est pas le cas, même contractuellement" a déclaré le champion du monde 1997. "Il est trop tôt pour cela, Sainz a encore une chance."
"Eddie Irvine a donné trop de points à Michael Schumacher en 1999 et a fini par perdre le championnat en conséquence. Je pense donc que Ferrari ne sera pas très heureux du ton employé à la radio."
A noter toutefois que Leclerc a compté jusqu’à 51 points d’avance sur Sainz avant une série de malchance n’impliquant pas sa faute, ponctuée par un abandon, deux stratégies ratées et une pénalité avec départ en fond de grille.
Son avance est aujourd’hui de 11 points, mais le Monégasque est largement plus convaincant que l’Espagnol en ce début de saison, que ce soit en matière de rythme ou en termes de régularité.
Ferrari doit rapidement donner des consignes
Un autre ancien pilote, Jarno Trulli, a déclaré au journal La Repubblica que Ferrari devra finalement désigner un numéro 1 clair pour le titre de 2022 : "Le succès en Formule 1 est sacré, donc un premier pilote devra être trouvé dans les deux mois."
Timo Glock va aussi à l’encontre de Villeneuve et pense que la Scuderia devra rapidement se choisir un leader : "Ferrari doit se positionner différemment si elle veut avoir un sérieux mot à dire dans le titre."
Cependant, Trulli est d’accord avec Villeneuve pour dire qu’il est trop tôt pour les consignes d’équipe contre Sainz : "Pourquoi auraient-ils dû ruiner sa course et le priver de sa première victoire ? Si Leclerc dominait, je répondrais différemment."
"Mais maintenant, ils ont presque les mêmes points, Sainz progresse, il était en pole, donc il était normal que la course soit exempte de hiérarchie."
La colère de Leclerc peut se comprendre
Cela montre la situation compliquée dans laquelle s’est mis Ferrari en ruinant plusieurs courses de Leclerc, et en ne lui donnant pas la priorité à Silverstone. Là où Leclerc était un leader évident après Miami, il en devient aujourd’hui menacé par celui qui ne l’a battu qu’une fois en qualifications (le Canada étant une situation spéciale puisque Leclerc ne s’est pas battu en qualifications, se sachant pénalisé).
Tom Coronel pense que Ferrari devrait expliciter une situation qui "n’est pas aussi claire aujourd’hui qu’à l’époque de Schumacher. Barrichello était vraiment un numéro deux net. Mais à l’heure actuelle, Ferrari a deux pilotes qui peuvent tous deux gagner. D’un point de vue sportif, ils ne pouvaient tout simplement pas lui enlever cette victoire."
En fin de compte, cependant, Ferrari est intervenu - notamment lorsque Sainz a été invité à laisser dix longueurs de voiture à Leclerc lors du redémarrage, ce à quoi l’Espagnol s’est violemment opposé.
En revanche, Villeneuve comprend que Leclerc s’agace de stratégies ratées "tout le temps", qui lui coûtent cher : "Je comprends la colère de Leclerc après la course car c’était un autre exemple. Mais ce sur quoi il doit travailler, c’est sa communication avec l’équipe."
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