Ron Dennis : Lewis et Max sont ‘deux cerfs en rut’ qui ne lâcheront jamais
Il vote Verstappen contre Hamilton
Après 37 années à Woking, Ron Dennis avait quitté McLaren F1 sur un énorme flop en 2017 : la relation entre Honda et McLaren, dont il avait été le grand initiateur et promoteur, avait fini par tourner au vinaigre. Depuis, l’équipe anglaise s’est bien rétablie sous la direction de Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, et a même signé un doublé lors du dernier Grand Prix.
Ron Dennis, à la parole rare, est cependant intervenu pour Sky Sports à l’occasion du Grand Prix de Russie. Et il s’est d’abord exprimé sur le redressement spectaculaire de Honda, qui permet aujourd’hui à Max Verstappen d’être en lice pour le titre.
« J’ai beaucoup de respect pour les ingénieurs de Red Bull et je pense que Honda a très bien stabilisé les performances de son moteur. »
Compte tenu de son passé avec Lewis Hamilton, pilote qu’il a repéré et formé, Ron Dennis souhaiterait certainement une victoire finale du pilote Mercedes dans la bataille pour le titre ; mais il voit plutôt Max Verstappen être titré.
« Je pense donc que ce sera Verstappen. Si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas parce qu’ils manquent de performance mais parce qu’ils font des erreurs. »
« La question est de savoir dans quelles circonstances ces erreurs vont être commises. Ce sera une fin de saison haute en couleurs, mais je pencherais plutôt pour Verstappen. »
Comme l’observateur lambda, Dennis est enchanté par cette lutte au sommet, parfois dangereuse, souvent spectaculaire....
« La rivalité est fantastique. Les médias construisent cette hype, mais ils jettent constamment de l’eau sur le feu. Ils [Lewis Hamilton et Max Verstappen] essaient de calmer les choses, ce sont de vrais professionnels. »
Pour Dennis, la fiabilité des F1 actuelle est telle que le titre sera octroyé à celui qui commettra le moins d’erreur en piste. Et à celui qui gérera au mieux la capricieuse fenêtre de fonctionnement des Pirelli…
« Se battre dans une F1 est extrêmement dangereux - si vous êtes trop agressif avec la voiture, vous détruirez les pneus trop rapidement, vous déterminerez l’issue de la course très, très tôt, car même si tout semble très serré, la réalité est que lorsqu’une voiture est derrière une autre, elle aura beaucoup plus de mal à prendre soin de ses pneus. »
« Les moteurs et tout le reste sont tellement fiables maintenant que ça se joue entre deux gladiateurs ; et le résultat est que l’un doit gagner et l’autre perdre. »
Mais à Monza, les deux pilotes stars se sont touchés : Ron Dennis ne craint-il pas une escalade dangereuse ? Ou fait-il confiance au professionnalisme des deux protagonistes ?
« Dans de nombreux sports, il y a des fautes que commettent les professionnels. Dans les courses automobiles, les conséquences d’un contact entre deux voitures sont difficiles à prévoir - vous ne savez pas si une voiture va monter sur l’autre, comme lors du GP d’Italie, ou si vous allez partir en tête-à-queue et heurter une barrière. »
« La réalité est que ces deux pilotes sont absolument professionnels, ils savent ce qu’ils font et ils savent qu’il est essentiel de prendre la tête de la course dès le début. Et donc, c’est là qu’ils prennent vraiment des risques et parfois ça marche, parfois ça ne marche pas, et une chose que les deux ne veulent pas montrer à l’autre, c’est qu’ils vont reculer, qu’ils vont être intimidés. Ce sont deux jeunes cerfs en rut. »
« Personne n’aime perdre, donc (Lewis) ne sera pas du tout content d’être derrière mais sa motivation, comme pour tout pilote de haut niveau, se renforce au milieu d’un combat. »
Mercedes F1
Mercedes F1 veut terminer 2024 sur une bonne note avec Hamilton
Sainz admet que ’ça fait mal’ d’être snobé par Red Bull ou Mercedes F1
Antonelli : Hamilton est ’gentil’ et ’me parle beaucoup’
Steiner : Mercedes F1 n’a toujours pas compris cette ère de l’effet de sol
+ sur Mercedes F1