Rio de Janeiro versus Interlagos, la guerre des mots fait rage…
Les autorités locales échangent des politesses
Un projet est actuellement à l’étude pour construire un grand nouveau circuit dans les environs de Rio de Janeiro – ce qui menacerait bien sûr la présence d’Interlagos au calendrier.
La Rio Motorpark Company se dit aujourd’hui prête à investir 170 millions de dollars dans la région – peu favorisée – de Deodoro. Le MotoGP a déjà prévu de s’installer sur ce circuit à partir de 2022.
Mais ce projet fait débat en F1 : Lewis Hamilton a déjà critiqué l’impact écologique du circuit – 200 000 arbres devront être abattus, alors que la F1 peut déjà compter sur un circuit très apprécié à Interlagos.
« Ce projet n’est pas aussi complexe qu’il ne semble » s’est défendu Jr. Pereira, le PDG de la Rio Motorpark Company.
« Nous ne ferons pas tout en un an et demi. Nous construirons le circuit et les structures pour l’évènement, ensuite nous passerons à la prochaine phase. »
Le circuit de Rio assure qu’il pourra attirer jusqu’à 130 000 spectateurs par Grand Prix (contre 60 000 pour Interlagos), et générer près de 160 millions de dollars par an, dans une région qui en aurait donc bien besoin. Le président Bolsonaro soutient fermement le projet, au point d’affirmer qu’il y ait « 99 % de chances » pour que la F1 passe de Sao Paulo à Rio.
Le circuit serait déjà financé entièrement sur fonds privés ; il serait construit sur un terrain militaire prête par les autorités, terrain qui pourrait accueillir plusieurs autres projets immobiliers. Herman Tilke aurait déjà promis de dessiner le circuit, en s’inspirant d’Austin ou du Red Bull Ring.
Mais à l’image de Lewis Hamilton, les opposants au projet invoquent en particulier des considérations écologiques. Un juge local a d’ailleurs déjà stoppé le chantier : il exige que le promoteur obtienne auparavant tous les permis de construire liés notamment à l’environnement.
Felipe Cândido, un opposant au circuit, indique ne pas être en soi « contre un circuit à Rio. »
« Nous avons proposé une alternative : une zone environnante qui est cinq fois plus grande, et sur laquelle il n’y a que de l’herbe. »
Forcément, un autre groupe d’opposants au projet de Rio est né : ceux qui dépendent du circuit d’Interlagos pour vivre.
Tamas Rohonyi, le promoteur du Grand Prix depuis 38 ans, estime que son circuit dispose d’arguments « invincibles. »
João Doria, le maire de Sao Paulo, a été plus franc encore…
« Je ne veux pas paraître malpoli, mais je le recommande gentiment : visitez Deodora [la région près de Rio où devrait être construit le circuit]. Vous ne pouvez y aller, il n’y a pas de route. Allez-y à cheval. Louez un hélicoptère, un drone. Il n’y a aucun accès, aucune énergie, aucun équipement sanitaire de base. »
Cláudio Castro, le gouverneur adjoint de Rio, a répondu au maire de Sao Paulo, en l’invitant à « mieux s’informer » et à « venir plus souvent » à Rio. « Sortez un peu de Sao Paulo. »
Un facteur pourrait aider au maintien du Grand Prix à Interlagos : le circuit est aujourd’hui le seul du calendrier (avec Monaco) à ne payer à Liberty Media aucune taxe spéciale (dont le montant varie entre 20 et 70 millions de dollars). Si le circuit passe à Rio, ce privilège historique pourrait bien être remis en cause.
Chase Carey aimerait remettre en question de privilège, mais n’a fait aucun commentaire public sur la question du Grand Prix du Brésil. En juin dernier, il a seulement précisé qu’il « parlait à Rio et à Sao Paulo pour trouver la meilleure solution pour la poursuite du Grand Prix du Brésil. »
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