Ricciardo a hésité à courir ce dimanche à Spa
Après le drame de la veille en F2
Le décès d’Anthoine Hubert a jeté une ombre immense sur le Grand Prix de Belgique, qui s’est déroulé moins de 24 heures après le drame vécu par tout le paddock de Spa-Francorchamps.
Daniel Ricciardo en a perdu son habituel sourire et avoue aujourd’hui, après la course, qu’il a hésité à ne pas en prendre le départ, trop affecté par la mort de l’un des pilotes qu’il côtoyait chez Renault.
"Je suis heureux que cette journée soit terminée" a-t-il déclaré. "Je suis heureux que la course soit terminée. Je sais, de manière étrange, que la meilleure manière de montrer notre respect était de courir, mais je ne pense pas que l’un d’entre nous voulait être ici ou même courir."
"Je parle au moins à titre personnel, mais je suis sûr que je n’étais pas le seul. C’était difficile, c’était dur d’être ici et de devoir montrer notre courage à tout le monde. Je sais que beaucoup de gens dans le paddock souffrent après hier."
"Je pense que tout le monde est soulagé que ce soit fini, et nous pouvons partir en espérant que c’est la dernière fois que ce genre de choses arrive."
Mais l’Australien ne se cache pas et avoue la grande difficulté à gérer un tel événement, après avoir longuement réfléchi à l’idée de ne pas prendre le départ de la course : "Hier oui, absolument."
"On se demande si le jeu en vaut la chandelle, c’est certain. Parce qu’au final, c’est une question simple mais plutôt honnête aussi. C’est notre métier, notre profession, et c’est notre vie, mais ce sont seulement des voitures de course qui tournent en rond."
S’il ne dit pas ce qui l’a convaincu de prendre le départ et de se présenter ce dimanche matin sur le circuit, Ricciardo reconnaît que la force qu’il a fallu à la mère et au frère d’Anthoine Hubert pour être présents lors des hommages qui lui ont été rendus, au lendemain de son décès, l’ont impressionné.
"Voir sa famille ici aujourd’hui, ça m’a donné plus de force que tout le reste. Leur tirer mon chapeau n’est pas suffisant. Je ne sais pas quoi dire. Je ne pourrais pas imaginer être à leur place, et je pense qu’ils étaient bien plus forts que n’importe qui d’autre aujourd’hui."
Et une fois au volant, il reconnaît que ses pensées revenaient souvent vers le pilote français : "Une fois que vous courez, et que vous avez l’adrénaline de la compétition, vous mettez ça dans un coin de votre tête, mais le retirer complètement était impossible aujourd’hui."
"C’était toujours là, mais avec la compétition, étrangement, vous êtes capables d’avoir plus d’attention sur la course que sur les faits d’hier. Si vous courez avec la peur, autant ne pas courir. Si lors du tour de mise en grille, une demi-heure avant la course, j’avais ressenti de la peur, je n’aurais pas couru. Mais c’était juste de la tristesse."
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