Comment Vasseur a éliminé la culture du blâme chez Ferrari
"Nous n’avons pas à avoir peur des conséquences de nos actes"
La signature de Lewis Hamilton a renforcé la confiance d’une équipe Ferrari qui progressait déjà. Les victoires en Australie pour Carlos Sainz et à Monaco pour Charles Leclerc, ainsi que de bonnes performances dans d’autres courses, signifient que Ferrari s’est remise dans la course, même si les dernières manches ont été un peu plus difficiles.
Alors pourquoi l’écart se réduit-il ? Frédéric Vasseur s’est attaqué à la culture du blâme qui régnait dans l’équipe.
Il pousse les ingénieurs et le personnel dans d’autres rôles qu’il appelle « différenciateurs de performance » à être plus agressifs et à prendre plus de risques. Ils lui font confiance pour assumer lui-même la responsabilité si cela ne fonctionne pas.
"Si vous avez peur de la capacité à prendre des risques, vous prenez de la marge partout. Et, dans notre métier, vous pouvez avoir cinq voitures en un dixième de seconde. J’ai passé les 15 derniers mois à pousser tout le monde. Parce que plus nous prenons de risques, mieux nous serons dans la gestion des risques. Je suis vraiment satisfait de ce pas en avant."
"Chez Ferrari, nous n’avons pas à avoir peur des conséquences de nos actes. L’équipe, peut-être dans le passé, avait un peu peur des forces extérieures (la pression médiatique). Mais c’est mon travail de gérer cela, de les pousser à être un peu plus agressifs. Et ensuite d’assumer les erreurs lorsque nous en faisons."
Pour Vasseur, être Français lui donne un certain détachement par rapport à la presse italienne, un temps de réflexion et de l’espace pour sortir de l’émotion des situations. Il a appris de Jean Todt que, pour que Ferrari réussisse, le directeur de l’équipe doit agir comme un bouclier humain contre ces forces extérieures, permettant à l’équipe de continuer son travail.
"Plus on est émotif et passionné, plus on est fragile, car les émotions sont en dents de scie. Pour tout le monde, Monaco a été un week-end géant. La semaine suivante, au Canada, a été un désastre. Mais quand on est dans le coup, on sent que la différence entre Monaco et le Canada est très, très faible : quelques dixièmes de seconde."
"La perception des résultats est parfois bien plus grande que la réalité sur la piste. Cela signifie qu’il faut rester calme. Dans les deux cas, il faut faire la même analyse de ce qui va bien et de ce qui va mal et il faut rester loin de l’émotion. C’est comme ça qu’on construit la confiance."
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