Renault sera-t-il sérieux avec sa cellule de veille de la F1 ?
"C’est ce qui permettra de revenir dans les meilleures conditions le jour où..."
Bernard Dudot, un nom synonyme de moteurs Renault en Formule 1, espère que le constructeur automobile français gardera la porte ouverte à un retour dans la catégorie à l’avenir.
Lorsque le groupe Renault a annoncé récemment qu’il entérinait l’abandon du développement de son moteur d’usine 2026 pour Alpine, il a insisté sur le fait que les nouveaux plans impliqueraient la création d’une "cellule de veille de la F1".
L’unité, qui sera basée dans l’usine rebaptisée "Alpine Hypertech" de Viry-Châtillon, "aura pour objectif de maintenir les connaissances et les compétences des employés dans ce sport."
Le PDG de Renault, Luca de Meo, a expliqué : "Il y aura un groupe technologique F1 pour réfléchir au prochain cycle de réglementation des moteurs F1 après 2030."
Dudot, aujourd’hui âgé de 85 ans, figure centrale de la motorisation de Renault en F1 des années 70 jusqu’aux titres de Fernando Alonso au milieu des années 2000, regrette que le moteur 2026 ne voie jamais le jour.
"Le projet en cours était très prometteur," a-t-il déploré dans un entretien accordé à Auto Hebdo.
"Les premières projections montrent qu’il est extrêmement dans le coup. Tout cela est très décevant. Le problème, c’est que la F1 entre les mains d’un grand groupe comme Renault est toujours une aventure dont l’issue est des plus incertaines."
Le Français a cependant déclaré que les piliers de Renault comme lui en sont venus à "s’attendre" à ce que la direction retire périodiquement la marque pour ensuite la réintégrer en F1.
"Il faut s’attendre à des chocs de ce type qui sont épisodiques, qui ne durent parfois pas, qui révèlent d’autres choses, qui permettent de changer de direction ou de revenir," ajoute Dudot.
"Les gens qui bossent en F1 le savent, mais ça reste une perte énorme, car il y a chez Alpine, à Viry-Châtillon, un potentiel, un savoir-faire, un équipement uniquement dédié à la Formule 1 qui sont peu exploitables pour d’autres projets et surtout pour des projets de marque parce que surdimensionné. Tout avait été pensé, installé pour la seule F1."
"C’est aussi un coup porté au sport automobile français, mais comme on l’a déjà vu dans ce milieu de la F1, il y a des rebondissements inattendus. Des opportunités se présenteront de nouveau. Chez les constructeurs, après avoir balancé le bébé et l’eau du bain, il n’est pas rare qu’ils souhaitent se donner de nouveaux objectifs."
Dudot a déclaré que c’était une bonne nouvelle que la "cellule de surveillance de la F1" soit mise en place, apparemment pour qu’un retour à la fabrication de moteurs de F1 puisse théoriquement être déclenché pour le prochain cycle de réglementation à partir de 2030.
"Je me félicite de voir qu’une cellule de veille soit mise en place, car c’est ce qui permettra de revenir dans les meilleures conditions le jour où, pour une raison ou une autre, le Président – Luca de Meo ou un autre – aura changé d’avis. Il sera alors possible de remettre la machine en route assez vite. De Meo a tout intérêt à mettre Viry en position de pouvoir revenir dès que cela sera possible. "
Dudot prévient toutefois que de Meo doit être très sérieux quant à la forme que prendra la cellule de surveillance de la F1.
"Il faut que cette cellule de veille puisse faire son travail dans les meilleures conditions possible et ça demande un minimum de moyens humains, techniques et financiers. Sans ces moyens, c’est de la poudre aux yeux !"
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