Redresser Williams F1 prendra ‘des années, pas des mois’ pour Vowles

Il a trouvé l’équipe dans une situation légèrement pire que prévu

Par Alexandre C.

5 mars 2023 - 09:52
Redresser Williams F1 prendra ‘des (...)

Si Williams a retrouvé un directeur d’écurie avec James Vowles, l’équipe demeure sans directeur technique, puisque François-Xavier Demaison n’a pas été remplacé. C’est Dave Worner (recruté de chez Red Bull il y a trois ans) qui assure pour le moment l’intérim.

Vowles ne compte pas laisser le poste vacant trop longtemps, mais ne veut pas non plus se précipiter pour prendre le premier venu.

Dans le paddock de Bahreïn, l’ancien de Mercedes en a dit plus sur les critères de choix qui font, selon lui, un bon directeur technique pour Williams.

« Il y a des personnes incroyables qui sont prêtes à devenir directeurs techniques. Donc, avant tout, il nous faut quelqu’un qui a une expérience de la Formule 1, ce ne sera pas quelqu’un d’extérieur à notre sport. »

« Soit quelqu’un qui a déjà occupé ce poste et qui souhaite peut-être changer d’air, soit quelqu’un qui est vraiment au pied du mur, qui est prêt à devenir directeur technique et qui attend, qui a toutes les capacités pour le faire mais qui n’en a pas eu l’occasion. »

Sam Michael, Mike Coughlan, Pat Symonds, Paddy Lowe et donc Demaison : Williams a enchaîné les directeurs techniques sans grande stabilité, là où Adrian Newey officie chez Red Bull depuis nombre d’années (secondé par Pierre Waché).

Mais Vowles assure que l’équipe de Grove fonctionne bien également, même sans directeur technique. Et il n’y a pas d’urgence : l’important est de préparer le moyen et long terme, pas d’avoir un directeur technique à la prochaine course, poursuit le patron de Grove.

« Notre intention est très claire. Si vous avez le choix entre prendre une décision qui apporte une amélioration la semaine prochaine ou une décision qui peut améliorer de manière significative la situation dans six mois, 12 mois, 24 mois, vous optez pour la dernière de ces deux décisions. »

« Cependant, vous avez toujours une soufflerie qui doit suivre le processus normal d’évaluation des performances. Et je suis sûr qu’il en résultera des performances que nous pourrons ajouter à la voiture cette année. »

« Nous n’allons certainement pas prendre de raccourcis pour remplir les postes à la direction technique, par exemple avec des personnes que nous pouvons obtenir en six mois plutôt qu’en 12 ou 24 mois. Nous allons trouver les bonnes personnes et les mettre en place. »

« Nous cherchons à mettre en place des fondations qui resteront en place non pas pendant un an, mais pendant trois à cinq ans. Ce que nous ne pouvons pas faire, c’est sacrifier l’un de ces éléments pour le bénéfice à court terme de la FW45. »

Des années pour redresser Williams

Vowles ne le cache pas néanmoins, le manque de stabilité (et d’argent) dont Williams a pâti, au poste de directeur technique mais sur bien d’autres plans, continue de produire ses effets négatifs aujourd’hui.

« Au cours des 15 dernières années, l’équipe a traversé de nombreuses difficultés, financières et autres, et elle a survécu à tout cela. »

« Mais ce n’est que de la survie comparée à d’autres organisations qui ont eu des financements nécessaires. Et c’est le luxe que j’ai eu avant de rejoindre l’organisation, en étant chez Mercedes. »

« En conséquence, vous avez ces différences frappantes entre où nous sommes aujourd’hui, et où nous devons être dans le futur. Et le plafond des coûts est un facteur limitant sur toutes ces choses, simplement parce qu’il nous met dans une position où il y a un montant de dépenses limité. »

« En outre, comme je l’ai déjà dit, nous sommes dans une position où nous manquons de personnel technique clé et l’équipe est certainement sous pression en ce moment, pour s’assurer que nous comblions ces vides du mieux que nous pouvons. Le chemin à parcourir ne se mesure donc pas en mois, mais en années. »

Le ton de Vowles se fait plutôt négatif quand il s’agit d’évoquer la situation de Williams... A-t-il trouvé une équipe en pire état que prévu en arrivant de chez Mercedes ?

« A peu près ce à quoi je m’attendais, mais peut-être un soupçon pire que prévu. »

« Toute organisation - qu’il s’agisse d’une équipe de Formule 1 ou autre - ne peut pas être très performante si a) vous lui enlevez de l’argent, et b) vous subissez de telles perturbations pendant plusieurs années – et donc vous vous retrouvez dans une situation médiocre. Et c’est là que se trouve Williams. Ce n’est pas par manque de bonnes personnes. C’est simplement un manque de stabilité. »

« Une étape réaliste pour cette organisation est, d’abord et avant tout, de s’assurer que chaque année nous avancions et ne restions pas stationnaires. Ce doit être le rêve numéro un. »

« Deuxièmement, nous devons fixer une période de temps raisonnable dans l’avenir - et on parle d’années - où nous commençons réellement à percer à la sixième, cinquième ou quatrième place du classement des constructeurs. »

« À partir de là, le sport devra probablement connaître un certain niveau de changement politique pour permettre aux équipes d’entrer dans le top 3. »

Aston Martin F1 pour modèle

Le modèle de Vowles est tout trouvé : Aston Martin F1 a prouvé qu’il était possible de passer relativement rapidement du fond de grille à la tête du milieu de grille…

« Ils ont un pilote extraordinaire qui est dans la voiture [Fernando Alonso]. Et l’équipe a fait de grands pas en avant. »

« Ils investissent clairement pour aller de l’avant. La soufflerie est une entité partagée avec Mercedes. Tout l’arrière de la voiture est pratiquement une entité partagée avec Mercedes. Donc ce qu’ils ont fait de bien, c’est le développement aérodynamique. »

« Mais je vous retourne la question. Je me demande si ce n’est pas aussi que certaines des autres équipes se sont un peu perdues, avant de revenir sur le devant de la scène ? Je pense toujours qu’il est très difficile d’entrer régulièrement dans le top 3. »

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