Quels métiers l’IA va-t-elle supprimer ou transformer en F1 ?
Pas de crainte sur l’emploi à avoir ?
Et si pour respecter les budgets plafonnés demain, les équipes de F1 pouvaient… supprimer des emplois, en les remplaçant par des outils d’intelligence artificielle ?
Plus fondamentalement, quels métiers pourraient être sinon remplacés, du moins transformés par les outils de l’intelligence artificielle, notamment générative ?
Voilà un sujet de rupture sur lequel ont été interrogés plusieurs patrons d’équipes de F1.
A commencer par Otmar Szafnauer, désormais ex-directeur d’Alpine F1.
« Quels métiers l’IA remplacera-t-elle en Formule 1 ? Je devrais probablement commencer par les rôles qu’elle ne remplacera pas. Ainsi, l’équipe de restauration, les chefs, ne seront pas remplacés par l’IA. Nos pilotes ne seront pas remplacés. Mon point de vue, et parce que je suis vieux, j’ai vécu l’arrivée de la robotique dans l’industrie et dans l’industrie automobile en particulier, lorsque j’y étais, et les robots ont pris en charge de nombreux emplois que les humains avaient l’habitude de faire. Tout le monde était inquiet. »
« Or, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter : la redistribution du travail a créé davantage d’emplois pour les ingénieurs et les techniciens chargés de s’occuper des robots. Je pense qu’il en sera de même pour l’IA. Nous arriverons à un stade où elle prendra naturellement en charge certaines fonctions. Cependant, nous, les humains, nous adapterons et ferons d’autres choses. Ne vous inquiétez donc pas, je pense qu’à l’avenir, même avec l’IA, les journalistes poseront toujours des questions ! »
Avec un peu d’humour, on demande ensuite à Andrea Stella, le directeur d’écurie chez McLaren, si son rôle pouvait être aussi remplacé et exercé par une IA !
« Ça devait tomber sur moi, voir si l’IA remplacera les directeurs d’équipe. C’est un outil, c’est comme ça que je le vois. Il y a toujours eu des outils, Otmar a rappelé les progrès de la robotique, par exemple en Formule 1, la CFD, cela a pris du temps, mais maintenant c’est la façon dominante de concevoir les voitures de Formule 1. Je pense qu’il en sera de même pour l’IA. »
« Ce que je vois, c’est que les équipes déploieront ce type d’outil dans différents domaines, et nous verrons alors les domaines où ce sera le plus fructueux. En réalité, nous n’en sommes qu’au tout début. Mais c’est quelque chose que vous ne pouvez pas ignorer, en tant qu’équipe de Formule 1, parce que cela peut offrir de grandes opportunités. C’est donc un outil qui peut offrir des opportunités et qui mérite des investissements, mais il n’y a pas d’inquiétude à avoir. »
Franz Tost n’a pas à se soucier d’être remplacé, puisque l’an prochain, il sera à la retraite. Mais d’ores et déjà, il confirme que l’IA irrigue le fonctionnement des équipes.
« Vous savez, comme la Formule 1 est le sommet du sport automobile, l’IA jouera également un rôle important à l’avenir sur le plan technique. Elle est déjà impliquée dans différents outils techniques et son rôle croîtra à l’avenir. Par conséquent, je ne vois que du positif dans tout cela, car cela nous permettra de régler différents sujets beaucoup plus rapidement, et nous amènera à un autre niveau. »