Que pensent les équipes de F1 du nouveau format de Sprint ?

Les règles du Parc Fermé remises en cause

Par Emmanuel Touzot

3 mai 2023 - 18:15
Que pensent les équipes de F1 du (...)

La F1 a testé ce week-end à Bakou un tout nouveau format de Sprint. Celui-ci a apporté son lot de surprises, et les équipes peuvent désormais tirer un premier bilan sur ce nouveau déroulement, qui offre au Sprint sa propre qualification, pour le rendre indépendant du reste du week-end.

Frédéric Vasseur, le directeur de la Scuderia Ferrari, n’a pas apprécié le spectacle mais dédouane le format : "Le fait que la course n’ait pas été très excitante n’a rien à voir avec le format. Pour moi, le format était excitant parce que toutes les séances sont importantes."

"Quant au fait que la course n’ait pas été très excitante, si vous regardez les sept dernières années, Bakou est vraiment en dents de scie en termes de spectacle, parce que très souvent vous avez un train de DRS et si la première voiture du train a une vitesse de pointe énorme."

"Vous pouvez faire 200 tours comme ça et n’avoir jamais quelqu’un capable de dépasser et parfois c’est un peu difficile. Mais d’un autre côté, à Bakou, nous avons aussi eu des courses très excitantes par le passé et cela n’a rien à voir avec le format."

Günther Steiner, le patron de Haas F1, est allé plus loin en expliquant que le format de Bakou est exactement ce dont la Formule 1 a besoin : "C’est assez intense pour les équipes et les pilotes, mais c’est ce qu’il faut faire, à mon avis."

"J’avais remis en question les essais libres de samedi, mais les qualifications ne sont plus ennuyeuses, c’est tout le contraire, et c’est ce que nous voulons. Dans l’ensemble, nous devrions continuer et nous devrions examiner les détails pour voir si nous avons besoin de faire de petits changements ou non."

Wolff n’est pas emballé mais reste prudent

Toto Wolff, le directeur de Mercedes F1, est en revanche du côté des ’contre’, et juge qu’il faut tirer des conclusions à froid, car l’Autrichien n’a pas été emballé par le spectacle. Il n’exclut pas, comme Vasseur, que le problème vienne du circuit plus que du format.

"La journée n’a pas été passionnante. Il y a eu très peu de dépassements, même avec une grande différence de rythme. Ce n’était pas un grand spectacle. Nous devons analyser le week-end avec le format Sprint et voir s’il y a des points positifs à retenir" tempère Wolff.

"En fin de compte, tout se résume à la course. Il faut des batailles acharnées et je pense que le point fort que vous avez pu voir hier, c’est que George et Max ont été capables de se battre et aujourd’hui, il n’y a rien eu de tout cela. Même si vous étiez à moins de 0,2 seconde, il était très difficile de dépasser."

"C’était presque impossible de dépasser à moins que l’autre pilote ne fasse une erreur. Nous devons vraiment nous pencher sur la question et voir comment nous pouvons l’améliorer. Non pas comment nous pouvons l’améliorer, mais comment nous pouvons éviter une course ennuyeuse. Je ne suis pas sûr que 100 mètres de DRS en plus auraient fait la différence."

Un règlement de Parc Fermé non adapté ?

Un des arguments qui revient dans l’analyse de certains de leurs homologues est le problème du Parc Fermé. Selon les directeurs, le fait de n’avoir plus qu’une séance d’essais libres au lieu de deux oblige les équipes à placer les voitures sous les scellés de la FIA sans avoir assez de données pour la suite du week-end.

"Je pense que dans l’ensemble, il y a eu beaucoup de points positifs. J’aime le fait que la course Sprint soit séparée du Grand Prix" a expliqué Christian Horner, le directeur de Red Bull.

"Je pense que pour le Parc Fermé, le fait d’être enfermé dans une configuration juste après une heure de roulage sur une piste verte, nous devrions peut-être envisager de changer cela. C’est mon point de vue, vous devrions-nous pouvoir encore faire des changements le vendredi soir jusqu’au samedi."

Otmar Szafnauer, le directeur d’Alpine F1, confirme cette version, expliquant que c’est la raison pour laquelle son équipe a été contrainte de faire partir Esteban Ocon des stands en course samedi comme dimanche.

"Nous avons eu quelques problèmes vendredi qui ont réduit notre roulage, nous n’avons eu que trois tours pour chaque pilote, et ensuite nous sommes allés dans le Parc Fermé" a déclaré l’Américain. "Peut-être devrions-nous nous pencher sur la question. Parce que le reste du week-end, vous êtes en Parc Fermé."

"Donc si vous voulez un changement, comme nous avons dû changer la voiture d’Esteban pour ne pas avoir une usure excessive de la planche et ne pas être dans l’illégalité, vous la changez dans le Parc Fermé. C’est ce à quoi nous devons penser. Nous devons également réfléchir à l’utilisation des pneus."

"Un pas dans la bonne direction"

Mike Krack, le directeur d’Aston Martin F1, rejoint Horner et Szafnauer, et confirme que du côté de son équipe, l’exploitation des monoplaces n’était pas idéale. Il salue cette incertitude et pense que c’est un bon moyen d’ajouter de l’incertitude dans le peloton.

"Vous avez vu que certaines équipes ont choisi de partir de la voie des stands pour ajuster leurs voitures si elles avaient perdu du temps" a déclaré Krack. "Alpine a perdu beaucoup de temps en EL1 et a donc choisi de modifier la configuration de sa voiture."

"Je pense que nous pouvons dire sans risque que nous n’étions pas en fonctionnement optimal, nous n’avons pas atteint l’optimum dans plusieurs domaines, mais c’est ce que le nouveau format apporte. Je pense que c’est aussi un peu intentionnel."

"Je pense qu’il était important que nous conservions l’ADN selon lequel les voitures rapides peuvent se qualifier en tête, mais que l’on réduise un peu l’aspect prévisible de la hiérarchie. Il y a un peu de mélange, mais pas complètement, et je pense que de ce point de vue, c’est un pas dans la bonne direction."

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