Protéger le personnel est ’la priorité numéro 1’ des dirigeants face au risque d’épuisement
Jusqu’à 30 courses par an en F1 à l’avenir ?
Avec six courses à venir lors des sept prochaines semaines pour conclure la saison 2024, la Formule 1 propose un programme intense aux écuries et à leur personnel, au point que la fatigue des employés est forcément un sujet de discussion. De plus, et alors que de nouveaux Accords Concorde sont actuellement en cours de négociations, il pourrait y avoir jusqu’à 30 courses par an à l’avenir selon des bruits de couloir, bien que le dirigeant de la FIA, Stefano Domenicali, a souvent répété que le sport ne dépasserait a priori pas les 25 par le passé.
Les dirigeants d’équipes doivent-ils ainsi monter au créneau pour défendre leur personnel ? Ou du moins trouver une solution avec les instances dirigeantes pour éviter d’en arriver à une situation invivable pour l’ensemble du paddock ?
"Je ne pense pas que nous essayons de ralentir le processus," indique pour sa part Laurent Mekies, le dirigeant de RB F1. "Nous avons une responsabilité vis-à-vis de nos équipes et nous devons veiller à ce que la situation soit vivable pour elles. Et nous avons aussi une énorme volonté de performance pour nous assurer que c’est vivable. En effet, si nos employés sont épuisés au bout de deux ou trois ans, c’est nous qui en souffrirons. Je sais donc que chaque équipe met déjà en place ce qui lui convient, qu’il s’agisse de rotations ou de méthodes de travail différentes, afin que nous ne perdions pas nos meilleurs éléments à cause d’un calendrier trop chargé. Je ne pense donc pas que nous essayons de ralentir, que nous disions qu’il y a un maximum."
"Bien sûr, nous pensons tous que la situation actuelle correspond probablement à ce que nous sommes capables de gérer. Mais nous aurions probablement dit la même chose lorsque les chiffres étaient de 22, 20, 18 et probablement 16. La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit d’une ère de plafonnement des coûts. C’est un secteur extrêmement compétitif. Par conséquent, pour protéger notre compétitivité, nous devons nous assurer que nous prenons soin de notre personnel. Et ce, quel que soit le nombre de courses."
Zak Brown, le PDG de McLaren F1, se félicite pour sa part de discussions ouvertes avec les décisionnaires de la discipline. En revanche, l’Américain affirme pour sa part que la limite de courses par saison a déjà été atteinte.
"La Formule 1 et la FIA sont très collaboratives et consultatives sur tout ce qui concerne la Formule 1. Je pense que nous avons de très bonnes réunions avec ces instances. En ce qui concerne le calendrier, je pense que 24 est le maximum. Comme je l’ai déjà dit, je pense qu’il pourrait y avoir 20 courses fixes et huit courses qui tournent tous les deux ans pour que nous puissions continuer à développer le sport, parce qu’il y a vraiment une demande. Si nous pouvons être présents sur 28 marchés, je pense que ce serait fantastique. Mais nous ne pouvons le faire que 24 fois par an."
"Je pense donc que c’est ainsi que l’on résout le problème de la croissance du calendrier. Stefano a fait du très bon travail en modifiant le calendrier, mais c’est toujours difficile parce qu’il faut tenir compte des autres sports, de la télévision, des vacances. Il y a donc un effet domino : nous pourrions tous dire : voilà à quoi devrait ressembler le calendrier. Mais dès que l’on ajoute un jour férié ou un problème de télévision, cela crée un effet domino. Ce n’est donc pas une tâche facile."
"Mais ils sont très consultatifs et collaboratifs. Ils ne nous surprennent pas et ils nous écoutent. Et comme Laurent l’a dit, s’occuper de notre personnel est la priorité numéro un. Nous allons donc devoir envisager des rotations et des choses de cette nature, ce que nous commençons déjà à faire. Je crois que c’est la première année que nous faisons 24 courses. Dans quelques années, il y aura des gens qui seront très fatigués."
Tout juste arrivé à la tête d’Alpine F1, Oliver Oakes fait lui aussi confiance à la Formule 1 et à la FIA pour que la situation reste gérable pour le personnel des écuries.
"Évidemment, je ne suis ici que depuis très peu de temps. Mais une chose que Zak a dite, et c’est vrai, c’est le côté collaboratif. J’ai été vraiment surpris de voir à quel point nous voulons tous nous battre pour chaque dixième sur la piste, mais pour ce qui est de s’occuper de notre personnel, du calendrier, des meilleurs intérêts du sport, c’est très collaboratif. Et je pense que c’est vraiment agréable à voir. Et je pense que les gens sont au premier plan de ce que nous faisons dans ces discussions. Stefano fait un très bon travail en nous tenant toujours au courant de ces discussions."
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