Prost : Je sais que je suis complètement sous-estimé

"J’ai eu cinq champions du monde comme équipiers"

Par Emmanuel Touzot

11 février 2024 - 12:17
Prost : Je sais que je suis complètement

Alain Prost pense que sa carrière et ses accomplissements sont sous-estimés. Le quadruple champion du monde ne cache pas une certaine frustration de voir des propos à son sujet qui cachent la vérité de ce qu’il a réussi, notamment parce qu’il fait partie des cinq pilotes les plus titrés de l’histoire.

"Je me demande parfois comment on va se souvenir de moi" a déclaré Prost à MotorSport Magazine. "Cela ressemble à une blague, mais je suis complètement sous-estimé ! Je le sais. Je le sais. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est un peu ma marque."

"On dirait que ça va rester comme ça pour toujours, ça fait partie de l’histoire. Regardez mes autres coéquipiers, [John] Watson, [René] Arnoux, [Eddie] Cheever, Niki, Keke, Stefan [Johansson], Nigel [Mansell], Jean [Alesi] et Damon [Hill]. Personne ne parle d’eux."

"J’ai eu cinq champions du monde comme équipiers, c’est un peu dommage. Mais c’est ainsi. Aujourd’hui, il y a les réseaux sociaux et tout le monde revient sur les vidéos de nos combats. Parfois, je ne comprends pas. Ma carrière n’a pas duré que deux ou trois ans."

Prost a notamme,nt affronté Ayrton Senna chez McLaren en 1988 et 1989, et il explique que le point fort du Brésilien était la qualification : "Je dois dire qu’il m’impressionnait parfois en qualifications, je ne me souviens pas exactement quand. Jamais en conditions de course. Jamais. En conditions de course, en essais, la plupart du temps, j’étais plus rapide."

Prost "n’accepte pas" de passer pour un pilote politique

Souvent qualifié de pilote politique, Prost le réfute et assure que ce n’était pas le cas en prenant pour exemple le documentaire sur Ayrton Senna, qui retrace les événements de sorte à lui faire endosser le mauvais rôle : "C’est vraiment frustrant, c’est dommage. Je ne sais pas pourquoi."

"Si vous regardez le film sur Senna, vous avez Balestre au milieu de tout, et il était français. Cette histoire au Japon est ridicule. L’année précédente, Ayrton avait décidé de partir sur la droite. Les gens ne racontent jamais l’histoire [complète], même certains médias."

"Il y a deux choses. Cette histoire et le fait que Nigel [Mansell] ait souvent dit que j’étais politique. Vous savez pourquoi ? Parce que je parlais italien chez Ferrari. Nous ne parlions jamais italien au briefing, c’était toujours en anglais."

"Je n’ai donc jamais compris. Il y a une sorte de frustration. J’ai essayé de faire le meilleur travail possible, comme tout le monde, en essayant d’obtenir les meilleures choses pour moi."

"Je n’ai jamais demandé à personne de régler ma voiture, c’est certain. Je n’ai jamais rien caché à propos de ma voiture, et les autres pilotes ne pouvaient pas utiliser mes réglages de toute façon. J’ai toujours fait mon travail. Politique ? Je ne l’accepte pas."

Recherche

Info Formule 1

Photos

Vidéos