Prost : Il n’y a pas que le budget plafonné à imposer en F1
Les revenus ont fortement baissé
Avec la crise économique qui découle de la crise sanitaire actuelle, la Formule 1 a dû réagir en urgence pour assurer la survie de la discipline.
Réduction des coûts, budget plafonné (budget cap) encore en baisse, gel du développement, toutes ces mesures sont allées dans le bon sens selon la majorité des acteurs dans le paddock.
A part quelques plaintes du côté de Red Bull (qui militent pour des voitures clientes) ou Ferrari (qui va devoir réduire drastiquement son personnel), la F1 a su trouver un compromis qui devrait bientôt être validé.
Mais pour Alain Prost, directeur non exécutif de Renault en F1, "il n’y a pas que le budget cap qu’il faut changer."
"C’est un premier pas déjà très positif et important. Il faut aussi modifier la manière dont les écuries touchent les droits télé," ajoute-t-il dans une chronique publiée dans le journal L’Equipe.
"On imagine que les écuries dépensent plus qu’il y a vingt ans mais il ne s’agit pas que d’une inflation des coûts. Les gros teams ont des dépenses quasi constantes."
Le quadruple champion du monde rappelle ainsi des chiffres qui peuvent donner le tournis même aux plus grosses équipes du moment !
"Toyota, il y a quinze ans, dépensait 550 millions par an. Je payais (pour Prost GP) mes moteurs à Ferrari 30 millions (en 2001) ; ils n’en coûtent plus que 15 aujourd’hui."
"Les équipes ont également perdu des revenus. Les gros sponsors comme les cigarettiers ou les marques d’alcool sont partis et la F1 a perdu des budgets," note le Français.
"On a beaucoup progressé sur les droits commerciaux et leur répartition. Grâce à la crise, les progrès faits ces derniers mois sont plus importants que prévu. Il faut rendre crédit à la FIA et à Liberty Media des efforts fournis dans ce domaine. Ce n’est qu’une étape mais c’est une grosse étape."
En passant de 175 millions de dollars par an à 145, d’un coup, il n’y a pas de secret : c’est le personnel des grosses équipes qui va trinquer. Mercedes F1, Ferrari et Red Bull vont devoir faire des choix. La Scuderia a déjà annoncé qu’elle pensait à l’Indycar ou l’Endurance pour ne pas licencier trop de personnes et utiliser au mieux les budgets économisés.
"Il leur faudra soit licencier soit recaser des personnes ailleurs," confirme Prost, mais il voit aussi un moyen de détournement du contrôle budgétaire que la FIA doit mettre en place pour la F1.
"Les faire travailler sur d’autres programmes comme l’IndyCar ou l’Endurance, pourquoi pas ? Mais attention aux failles, à ceux qui se serviraient d’une discipline pour travailler sur l’autre."
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