Propos racistes de Marko : La F1 et la FIA s’en mêlent

Christian Horner a commenté les propos racistes tenus par Helmut Marko au sujet de Sergio Pérez et des sud-américains. Le directeur de Red Bull a évidemment condamné à son tour les remarques de l’Autrichien, qui a fini par s’excuser, et c’est ce que Horner a rappelé pour noter qu’il voulait parler d’autre chose ce week-end.

"Tout d’abord, ces commentaires n’étaient pas corrects" reconnait le Britannique. "Je pense que Helmut l’a rapidement reconnu et s’en est excusé, à la fois publiquement et directement auprès de Sergio. Il en a parlé directement à Sergio et je pense qu’on apprend toujours dans la vie, même à 80 ans."

"Nous sommes très conscients de l’engouement des fans, non seulement de Checo, mais aussi de l’équipe et de la F1. C’est sa 250e course, nous voulons nous concentrer là-dessus. Il est évident que, du point de vue de Helmut, il s’est excusé."

Marko n’est "pas un employé" de Red Bull

Red Bull Racing a gardé le silence à ce sujet jusqu’ici, et Horner le justifie de manière étrange, assurant que Marko ne fait pas vraiment partie de l’équipe : "Il n’est pas un employé de Red Bull Racing. Il fait partie du groupe Red Bull au sens large, et le groupe a évidemment présenté ses excuses par l’intermédiaire de la chaîne ServusTV."

"Helmut est techniquement un employé direct ou un consultant du groupe. Ce n’est donc pas vraiment à moi de répondre à cette question. Nous en avons évidemment parlé. Je sais qu’il regrette ce qu’il a dit, il s’est excusé. Même à 80 ans, on peut, il n’est pas trop tard pour apprendre."

Horner révèle en tout cas que malgré leur silence, la F1 et la FIA se sont penchées sur le sujet, ayant pris contact avec Red Bull. On sait que d’autres disciplines, à l’image de la NASCAR, mettent systématiquement à pied les auteurs de telles remarques, et l’on peut s’interroger sur de possibles sanctions émanant des dirigeants du sport.

"Il y a un code de conduite, un code d’éthique et un code sportif qui existent déjà. Nous avons communiqué avec la FIA et la FOM tout au long de la semaine dernière, comme vous pouvez l’imaginer, et c’est une question qui les concerne, évidemment, pas l’équipe."

Les patrons réagissent en conférence de presse

Ce sujet était à l’ordre du jour de la conférence des patrons du jour et Toto Wolff, l’un des 4 invités, n’a pas hésité à en remettre un couche suite à ses premières déclarations.

"Ce n’est pas seulement ce qui a été dit, mais c’est aussi l’état d’esprit selon lequel vous pouvez même dire ces choses. Helmut rigole à propos de l’Amérique du Sud mais ce n’est pas drôle, même pour une boutade à la Marko. Cela n’a pas sa place en Formule 1. Ce n’est pas quelque chose qui aurait dû être dit dans le passé et certainement pas maintenant ou dans le futur."

"Nous savons tous que nous avons besoin de plus de diversité en Formule 1 et de plus d’inclusion. Les équipes font de leur mieux pour créer un environnement où cela est possible. Des déclarations comme celle-ci ne mettent pas en lumière la Formule 1 et le mérite qu’elle a pour l’ensemble de ses activités."

Chez Haas F1, Günther Steiner a fait écho aux propos de son collègue.

"De nos jours, les stéréotypes ne fonctionnent plus. Nous devons faire attention à ce que nous disons. Parfois, c’est très difficile à faire parce que ce que vous dites, vous ne le pensez pas et vous ne devriez évidemment pas le dire si vous en êtes conscient."

La F1 a "entamé un chemin vers la diversité"

Pour Zak Brown, PDG de McLaren, "vous devez faire très attention à ce que vous dites, à qui que ce soit. Ce n’était pas un bon commentaire, je peux comprendre pourquoi les gens ont été offensés. Je ne l’ai pas entendu moi-même, je l’ai seulement lu. Il faut être très respectueux de chacun et ne pas faire de commentaires qui pourraient être perçus de manière inappropriée."

Alessandro Alunni Bravi, représentant de l’équipe Alfa Romeo, conclut : "Je suis entièrement d’accord et pour moi, il est très important qu’en tant que Formule 1, en tant que communauté, nous soyons respectueux."

"Nous devons juste faire preuve d’une réelle inclusion et montrer que la Formule 1 est une communauté ouverte où chacun peut trouver sa place."