Projections d’eau : les arches de roue des F1 décevantes au premier test

Afin de réduire les projections d’eau, et d’améliorer la visibilité des F1 sous la pluie, Pirelli et la FIA pensent avoir trouvé une parade utile : il s’agit de monter des arches de roue sur les voitures. Un appendice aérodynamique peu efficace évidemment, mais qui pourrait permettre de résoudre ce grand danger sécuritaire actuel qu’est le manque de visibilité sous la pluie.

Des premiers tests de pneus avec ces arches de roue (facilement démontables) ont été menés, à Silverstone, la semaine dernière, par McLaren et Mercedes. Aucune photo n’a filtrée du dispositif.

Ces tests ont-ils donné satisfaction ?

Pas totalement, si l’on en croit Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes F1.

« Il y a plus de travail à faire avec ces pneus. Mais c’est un problème qu’il serait utile de résoudre, car les équipes et certainement les fans détestent qu’une course ne puisse pas avoir lieu parce que les conditions sont trop difficiles. »

Référence est ici faite au Grand Prix de Belgique 2021…

« Ces éléments ne sont pas encore prêts à passer à la production et pour être intégrés au règlement F1, il y a donc encore du travail à faire. »

« Mais ce sont des premiers pas intéressants. Nous fournissons la voiture et quelques éléments pour effectuer ce développement, c’est le projet de la FIA qui décidera de la suite et de ce qui se passera à l’avenir. »

Les arches de roue sont des éléments inefficients sur le plan aérodynamique : la performance des F1 devrait donc s’en ressentir. Est-ce un problème selon Shovlin ?

« Si la perte de performance est la même pour tout le monde, alors l’échelle n’a pas beaucoup d’importance. »

Mais le dirigeant de Mercedes soulève d’autres problèmes...

« Il faut arrêter la course pour que vous montiez ces choses… L’objectif de s’assurer que nous pouvons donner aux fans qui paient pour venir sur le circuit le dimanche, une course à regarder. C’est certainement un objectif qui en vaut la peine. Je pense que c’est une bonne chose que le sport ait ces initiatives qui tentent de trouver des solutions aux problèmes les plus importants. »

On sent un grand enthousiasme de la part de Shovlin…

« Mais comme je l’ai dit, ce n’est pas notre projet. Nous avons juste été engagés pour faire du travail, pour faire rouler une voiture et la FIA décidera de l’avenir. »

Quant à Andrea Stella, le patron de McLaren, il se veut moins pessimiste qu’interrogatif.

« Il semble que nous ayons pu acquérir un grand nombre de données importantes pour valider les modèles, car une grande partie de la conception est basée sur les modèles de développement, en particulier la simulation par ordinateur, et ces données sont inestimables pour pouvoir utiliser ces outils à l’avenir afin d’affiner la conception de ces dispositifs. »

« Je suis sûr qu’à travers l’aspect pratique des tests, vous pourriez également apprendre, par exemple, si ces dispositifs peuvent rester en place tout le temps. Quelles sont les implications pour les arrêts aux stands, etc. Il s’agit donc d’une étape très importante pour tenter d’améliorer la situation sur les projections d’eau. »

Après le décès en FRECA de Dilano Van ’t Hoff, justement pendant une course sans grande visibilité à Spa, Stella a conscience de l’urgence de cette question.

« C’est si important que la FIA ait pris l’initiative de voir ce que nous pouvons améliorer pour la visibilité. C’’est un sujet hautement prioritaire dans l’agenda du sport automobile. C’est pourquoi nous saluons cette initiative et nous sommes heureux de soutenir la FIA. »

La FIA réagit

Les mots de Shovlin laissent entendre que finalement, malgré les arches de roue, les projections d’eau demeurent importantes.

Réagissant à ces inquiétudes à travers un porte-parole, la FIA a concédé qu’il y avait encore (beaucoup ?) de travail à faire.

« Nous n’y sommes pas encore. »

« Ces deux éléments seront utilisés pour affiner la méthodologie et la conception de la phase 2 de ce projet. »