Pourquoi Williams F1 préfère réparer son châssis que d’en terminer un neuf à l’usine
Vowles revient sur les choix faits après le crash
Williams F1 l’a admis à Melbourne : il y a peu de chances qu’un 3e châssis soit produit à temps par Grove pour être utilisé au Japon, lors du prochain Grand Prix.
L’équipe n’a donc pas le choix : le châssis endommagé par Alex Albon vendredi doit être réparé à l’usine, où il arrivera lundi matin, puis être renvoyé vers Suzuka ensuite pour que Logan Sargeant puisse courir.
Dans le paddock du GP d’Australie, James Vowles, le directeur de l’équipe, est revenu sur cette course contre la montre qui a finalement démarré par des choix faits dès son arrivée il y a un an.
"Quand j’ai débuté en février de l’année dernière, le plan était d’avoir trois châssis dès la première manche de 2024. Alors que nous traversions de grands changements dans l’organisation, avec des changements de performances et de technologies dans le back-end et les processus, nous avons commencé à mettre de côté certains éléments."
"Les ressources sont limitées. Et alors que nous composions avec une structure inefficace et que nous nous transformions en même temps, nous avons commencé à causer des problèmes."
"Et ces problèmes auraient pu se traduire par l’ajout de composants en métal plutôt qu’en carbone, ou par l’ajout d’ailerons arrière de l’année dernière. Dans ce cas particulier, le troisième châssis a commencé à être retardé, retardé et retardé."
"Et l’une des choses sur lesquelles nous avons été transparents est que nous étions très en retard avec ces voitures – très, très en retard. Nous avons tout poussé jusqu’à la limite absolue. Et la conséquence est que nous n’avons pas de châssis de rechange."
"Même avant l’accident, il était prévu qu’il soit ici, pour le troisième Grand Prix. Mais cela a été retardé encore."
"Si l’on revient à la cause profonde, c’est le fait que nous avons ajouté des processus importants, nous avons complètement changé la façon dont nous fabriquons un châssis."
"Il y a presque 10 fois plus de pièces dans un châssis que l’année dernière. C’est un niveau de complexité qui amène une organisation à un nouveau niveau."
"Aucune équipe n’envisage de ne pas avoir un troisième châssis, pas dans la F1 moderne. La dernière fois que j’ai connu ça, c’était en 2009 avec Brawn GP. C’était la dernière fois que je n’avais pas trois voitures. Et nous avons eu de la chance cette année-là, nous aurions facilement pu perdre le championnat à cause de la perte d’une voiture."
"Vous n’avez pas l’intention de faire ça. Il est tout simplement inacceptable de ne pas avoir deux voitures côte à côte en train de se battre pour des points, du vendredi au dimanche, quelles que soient les circonstances."
"Dans le cas de ce que nous faisons actuellement, la raison pour laquelle cela se produit est que nous sommes en retard sur tout. Alors que nous essayons de progresser dans les systèmes de traitement et de transformation, quelque chose s’est fait reléguer au second plan. Et dans ce cas, il s’agit du troisième châssis."
"Nous avons des évolutions prévues et d’autres éléments à venir aussi. Mais je dois consacrer toute la main d’œuvre à remettre ce châssis en bon état, sans perdre la dynamique que nous avons sur le troisième châssis et sur les évolutions. Quelque chose va devoir en pâtir, cela ne fait aucun doute."
Dès le début, l’accent a été mis sur la réparation de la voiture accidentée plutôt que sur la construction précipitée d’un nouveau châssis. Vowles s’en explique là aussi.
"Du jour au lendemain, l’équipe a brillamment travaillé avec le service structures et contraintes et le bureau d’études afin de décider comment nous allons résoudre ce problème dans un court laps de temps."
"Nous aurons certainement deux châssis au Japon, mais je ne pense pas que le troisième châssis sera là, car la charge de travail que nous avons maintenant suite à ce changement va le repousser."
"Les ressources sont limitées. Et vous pouvez soit vous assurer que nous avons deux voitures prêtes et la bonne quantité de pièces de rechange au Japon, soit fournir un châssis supplémentaire."
Il ne faut pas de mauvaise surprise toutefois...
"Nous aurons donc déjà des équipes qui travailleront dessus à partir de lundi pour le réparer. Jusqu’à ce qu’ils le voient en personne, ce sera très difficile. Nous faisons les choses par photo et par CND [tests non destructifs] comme nous l’avons fait ici. Mais il existe environ quatre ou cinq plans d’atténuation en place."
"Tant que le châssis n’est pas de retour au Royaume-Uni, et qu’il n’a pas été correctement inspectés à partir des photos que nous avons et des CND que nous avons faits, et qu’ils n’ont pas correctement analysé le sujet, personne ne peut vous donner une certitude à 100 %."
"Ce que je peux vous dire, sur la base des preuves dont nous disposons jusqu’à présent et du travail qui a été réalisé, tout semble tout à fait réalisable."
"J’ai vu des châssis dans les pires états s’en remettre. 100% sûr ? C’est un chiffre difficile à vous donner, et en tant que statisticien, je ne dirais pas 100%. Mais je dirais qu’il y a une très forte probabilité que tout aille bien."
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