Pourquoi Vasseur ne veut pas se satisfaire de la victoire à Monaco

"Vous êtes morts" si c’est le cas

Par Emmanuel Touzot

1er juin 2024 - 09:21

Frédéric Vasseur ne veut pas se féliciter trop clairement des progrès de Ferrari. Le directeur de la Scuderia pense que la quête de succès se traduit par une remise en cause constante, et qu’il ne faut jamais baisser sa garde.

"Si vous commencez à penser que vous êtes en bonne forme, vous êtes mort" a déclaré Vasseur aux médias italiens. "Cela signifie que nous devons garder la même approche et nous améliorer continuellement, département par département, dans tous les domaines, y compris les pilotes, le mur des stands et tout le reste."

"Même lorsque vous faites du bon travail, vous devez faire mieux la semaine suivante. Si vous commencez à être convaincu que ce que vous faites est bon, c’est le début de la fin. Dans tous les domaines, nous devons repousser les limites un peu plus loin."

Il considère, comme il l’a fait depuis le début de la saison, que tout est encore ouvert : "Je n’ai jamais dit que Red Bull était champion après six courses et je ne dirai pas aujourd’hui que ce ne sera pas le cas. Nous avons encore 16 courses à disputer, je ne sais pas."

"Probablement qu’on peut encore marquer 500 points à la fin, ça veut dire que rien n’est fait dans un sens ou dans l’autre. Mais je suis sûr que Red Bull et Max n’ont jamais considéré qu’ils étaient déjà champions."

"Et cela fait probablement partie du jeu que vous devez toujours en faire plus, pousser plus loin, et si vous considérez à un moment donné que maintenant c’est bon, je suis là, vous êtes mort. C’est l’ADN de ce que nous faisons. Et je suis convaincu que Red Bull n’est pas là-dedans."

"Ce serait une erreur de trop penser à l’avenir à long terme. Nous avons un championnat très excitant avec trois équipes qui se battent les unes contre les autres, avec cinq ou six voitures capables de se battre pour la pole position."

"Nous savons que d’un week-end à l’autre, vous pouvez passer de P1 à P6, comme ce qui est arrivé à Max le week-end dernier. Et ce serait une erreur, d’un point de vue stratégique, de penser à la fin du championnat."

"Nous devons nous concentrer sur la prochaine course, sur le Canada, sur le développement, pour tirer le meilleur de ce que nous avons et faire du bon travail, et ensuite nous verrons ce qui se passera à la fin."

Vasseur ne se "soucie pas des autres" équipes

Interrogé sur la lutte possible face à Red Bull et McLaren, le Français assure ne pas avoir abordé ce sujet : "Ce n’est pas moi, je ne parle pas du fait que nous nous battons avec McLaren ou Red Bull. D’abord, je me concentre uniquement sur moi-même."

"Je ne me soucie pas des autres, l’objectif est de faire du bon travail, d’améliorer la voiture, de faire du bon travail avec les pilotes. Ensuite, nous nous battons avec les gars qui sont avec nous sur la grille et je ne me concentre pas du tout sur quelqu’un parce qu’il nous reste encore 16 courses à disputer."

"McLaren est une prétendante, c’est sûr. A Monaco, nous étions 1 et 3, ils étaient 2 et 4, nous avions exactement le même rythme. Je pense que le samedi, c’était une question de un dixième encore pour nous et ils étaient devant nous la semaine d’avant à Imola, et ce sera comme ça jusqu’à la fin. Je ne pensais pas à Red Bull et je ne fais pas de fixation sur Red Bull en ce moment."

Vasseur est heureux de voir le moral des troupes monter davantage après la victoire de Charles Leclerc à Monaco : "Pour l’équipe, c’est aussi la confirmation que nous poussons dans la bonne direction et cela donne confiance aux gars. Je ne sais pas si je dois être fier de quelque chose."

"Mais ce qui est bien, c’est que je peux au moins sentir la confiance en soi de l’équipe, l’humeur de l’équipe et la capacité à prendre des risques. Je pense que cela peut aussi aider Charles à prendre confiance en lui, parce qu’il attendait la victoire à Monaco depuis des années et qu’il a passé un an et demi sans gagner."

Il révèle enfin une partie du contenu de son discours post-victoire à Maranello en début de semaine : "Je leur ai dit que chaque membre de l’équipe est un facteur de différenciation en termes de performance. Tout le monde dans l’entreprise joue un rôle et il ne s’agit pas seulement du responsable de l’aérodynamique ou de l’ingénieur en chef."

"La performance vient de tout le monde en termes d’accélération de la production ou de qualité. Je leur ai expliqué qu’ils sont les propriétaires des résultats lorsque les résultats ne sont pas excellents, mais qu’ils sont également les propriétaires des résultats lorsque nous gagnons. C’est leur trophée autant que celui de n’importe qui d’autre."