Pourquoi McLaren F1 a réussi à maitriser le marsouinage de sa MCL36
"Cela a fait partie de nos éléments de tests"
Alors que le sujet du marsouinage a été soulevé par de nombreuses équipes et pilotes après les essais F1 de Barcelone, ce n’était pas tellement le cas du côté de McLaren.
James Key, directeur technique exécutif de l’équipe, a expliqué pourquoi la MCL36 semble y échapper ou, en tout cas, y être beaucoup moins sensible. Un avantage qui pourrait être décisif lors des premières courses...
"Ce que nous avons découvert, peut-être avant les autres, c’est que vous pouvez avoir une combinaison de choses qui le provoque et d’autres qui permettent de ne pas en avoir. Cela a fait partie de nos éléments de tests, parce que nous l’avions anticipé."
"Comme vous vous en doutez, le plus souvent, en avoir est en quelque sorte théoriquement la bonne façon de procéder, avec une configuration ou un développement aérodynamique agressif pour l’effet de sol. Puis vous constatez que cela va trop loin."
"Je pense qu’il y a des choses à apprendre. Je suis sûr que c’est quelque chose que tout le monde comprendra, comme nous avons réussi à le faire. Bien entendu je ne vous dirai pas ce que nous avons compris."
"C’est un sujet de préoccupation parce que c’est très visible en lignes droites mais, en fin de compte, il y aura des solutions entre les réglages et le développement aéro. Et les autres équipes découvriront comment le gérer. Je ne pensais pas que ce serait un sujet aussi important à Barcelone. Mais je doute que ce soit encore vraiment un sujet de discussion après les cinq ou six premières courses."
Pourquoi McLaren a-t-elle anticipé ce phénomène de rebond généré par l’effet de sol au passage des bosses et pas d’autres équipes ?
"C’était déjà un phénomène dans les années 70 et 80. La physique ne change pas en 50 ans. Je ne sais pas, peut-être que nous avons de bons ingénieurs et de bons historiens à Woking."
"Je vous rassure, si on peut dire : nous avons un peu de marsouinage mais ce n’est pas une inquiétude majeure car nous savons ce que nous pouvons faire, avec l’aéro ou les réglages."
De quoi avoir un avantage donc lors des premières courses ?
"Je suppose que cela aide si vous n’en souffrez pas de façon dramatique dans la mesure où vous pouvez peut-être avoir un peu plus de flexibilité sur les réglages. Il y a eu quelques vidéos de voitures qui rebondissaient vraiment. Je pense à la Ferrari lors de son deuxième jour de test, par exemple, alors que le premier jour, elle semblait être la voiture la plus stable."
"Je suppose que tout le monde cherche le bon réglage en ce moment. Que ce soit un avantage ou non, je suppose que cela jouera sur la mesure dans laquelle vous pouvez pousser votre développement aéro."
Pressé de dire pourquoi McLaren a réussi à maitriser ce phénomène plus tôt, ou même dès la conception, Key l’avoue :
"Je pense que la stabilité de la voiture joue un peu son rôle là-dedans. Mais je mentirais si je disais que c’était par conception. Je pense que c’est un phénomène auquel nous devons tous nous habituer en piste, c’est la réalité de ces voitures et nous allons apprendre à supprimer ce problème."
"J’adorerais vous dire que nous avons été super intelligents, mais la réalité est que c’est très difficile à simuler. Cela concerne la rigidité des pneus et dépend des suspensions de votre voiture. Parce que clairement, c’est une question d’accord avec le châssis. Ce n’est donc pas entièrement de la chance mais taper juste dès le début n’était pas forcément garanti."
Key admet que le marsouinage pourrait bien être quelque chose dont les équipes ne se débarrasseront jamais complètement, en tout cas sur certaines pistes.
"Il y aura probablement toujours un peu de réaction inhérente à la proximité du sol, parce que ce sont des voitures à effet de sol. C’est inhérent à cela, et c’est pourquoi nous le voyons maintenant. Mais je pense que nous apprendrons à le gérer."
"Il y a encore énormément de choses à découvrir dans ces F1 et énormément à apprendre. Je ne pense pas que le phénomène puisse être éradiqué, parce que c’est de la physique. Mais en termes de gestion, je pense que cela peut être beaucoup moins un problème et un sujet de discussion après un peu de travail de développement."
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