Pourquoi la F1 n’a pas voulu de pneus de 16 pouces pour 2026
Tombazis parle aussi du contrôle des carburants de synthèse
La F1 n’a pas souhaité réduire de manière trop drastique la taille des pneus pour les voitures 2026, dont la première ébauche réglementaire a été publiée ce jeudi. Un temps envisagés, les pneus de 16 pouces ont été écartés pour ne pas faire un trop gros changement, et une simple réduction de la largeur a été validée.
"En général, la réduction qui a été faite sur les pneus, principalement en largeur, a été discutée avec Pirelli et soutenue par un travail de simulation. Nous ne voulons pas que les pneus soient une source d’inquiétude au début de l’année 2026" a déclaré Jan Monchaux, le directeur technique de la F1.
"Avec ces nouveaux moteurs, qui auront, pour le moment ou du moins sur le papier, en particulier dans la phase de traction, une énorme quantité de puissance, nous étions simplement un peu nerveux que les vouloir beaucoup plus petits, on avait discuté d’aller à 16 pouces, pourrait conduire à des problèmes de surchauffe."
"Et ça deviendrait alors le seul sujet de discussion pour les gens et les équipes au début de l’année 2026. La réduction sur les pneus est donc certainement inférieure à ce que nous aurions tous espéré à un moment donné. Mais comme je l’ai dit, nous ne voulions pas trop nous éloigner du produit connu, que nous avons actuellement et dont nous sommes assez satisfaits."
"Nous avons déjà apporté suffisamment de changements au niveau de l’unité de puissance, du châssis et des règles aérodynamiques, pour ne pas prendre un autre risque éventuel, ce qui ne nous a pas semblé être le bon choix."
"Nous ne nous attendons pas à une différence significative dans les changements apportés aux pneus en ce qui concerne l’adhérence mécanique générale et l’adhérence. Il pourrait y avoir une légère réduction parce que les pneus sont plus petits. Mais ce n’est pas un écart qui nous préoccupe vraiment."
Nikolas Tombazis, le directeur de la monoplace au sein de la FIA, rappelle aussi qu’un gros programme de tests aura lieu : "Je voudrais également ajouter une chose : nous donnons à Pirelli, ainsi qu’aux équipes, davantage de possibilités de réaliser leur programme d’essais et de développement pendant le reste de l’année 2024."
"Je pense que le premier essai aura lieu en septembre, et tout au long de l’année 2025. Nous leur donnons donc un maximum de temps pour développer autant que possible des pneus adaptés à cette nouvelle formule."
Un règlement "assez restrictif" sur les carburants
La F1 de 2026 aura aussi des carburants de synthèse pour davantage de durabilité, mais il sera hors de question de ne pas les surveiller de la même manière que les produits actuels. Tombazis assure qu’il y aura des restrictions et des contrôles pour s’assurer du respect du règlement.
"Il y aura des contrôles indépendants sur la source exacte des différents composants du carburant, et il devra y avoir une certification pour les carburants utilisés par les fournisseurs afin de s’assurer qu’ils ont une source généralement durable."
"Il s’agit donc d’un processus qui se déroulerait en amont d’un Grand Prix. Il est clair que, comme nous le faisons actuellement, nous vérifions la composition chimique utilisée lorsque nous prélevons des échantillons de carburant et nous nous assurons qu’elle est exacte par rapport au carburant homologué."
"En ce qui concerne l’autre question que vous avez posée, nous avons des règlements sur l’unité de puissance. Nous mesurerons les performances, car nous voulons toujours savoir à peu près où nous en sommes. Et je pense que les réglementations sur les carburants sont assez restrictives à certains égards."
"Elles essaient de produire des carburants qui ont une certaine pertinence par rapport aux carburants routiers et qui ne sont pas complètement aberrants. Je pense qu’il s’agit là d’un travail effectué en amont. S’il devait y avoir des changements à l’avenir, ils devraient passer par la gouvernance. Mais je ne pense pas que cela soit nécessaire."
Pas de regrets sur les moteurs actuels
Interrogé sur ce qu’il aurait fait différemment sur le règlement moteur 2014 avec le recul, Tombazis admet qu’il n’aurait rien fait de radicalement changeant, qui aurait pu amener une issue différente : "Y a-t-il une chose que nous aurions faite différemment ? Je n’aurais rien changé d’une manière ou d’une autre si j’avais eu plus de temps."
"Donc, oui, il y a des choses dont nous aurions eu plus de temps pour discuter. Comme toujours, il faut agir en fonction du temps, etc. La situation aurait-elle été radicalement différente de ce qu’elle est aujourd’hui ? Je ne le pense pas."
Enfin, il salue le travail de l’ancien directeur technique, Pat Symonds, pour son aide à façonner la F1 actuelle : "En ce qui concerne les relations avec la FOM, oui, Pat a joué un rôle très important. Nous avons travaillé en étroite collaboration."
"Je lui souhaite bonne chance dans ses nouvelles entreprises. Nos relations avec la FOM n’ont jamais été aussi fortes, et nous en discutons très étroitement. Alors, bien sûr, cela représente une charge un peu plus importante pour nous, la FIA, mais je pense que c’est sous contrôle."
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