Pour remplacer Whiting, la F1 ‘a besoin de quatre personnes’
Blash se souvient du rôle essentiel de son ami Whiting
Décédé en mars 2019 en marge du Grand Prix d’Australie, Charlie Whiting, l’ancien directeur de course de la FIA, a laissé un vide qui n’a pas été encore aujourd’hui complètement comblé.
Herbie Blash, lui-même ancien directeur de course et aujourd’hui conseiller principal permanent de la direction de course de la FIA, connaissait extrêmement bien Whiting. Et cela dès l’époque où les deux hommes officiaient au sein de Brabham.
C’est même Blash qui engagea Whiting comme mécanicien dans l’équipe de Bernie Ecclestone, en 1978. Et il travaillerait alors aux côtés de Whiting pendant les quatre prochaines décennies.
Pour le podcast "Beyond the Grid", Blash est revenu sur son entente au long cours avec Whiting. S’est-il d’ailleurs immédiatement bien entendu avec le jeune mécano de Brabham ?
« Oui. C’est drôle, juste avant le décès de Charlie, nous en parlions. Lors de l’un des premiers tests auxquels il a participé, je partageais la même chambre que Charlie. Nous nous sommes très bien entendus parce que nos parcours étaient très, très similaires à certains égards. Il a gravi les échelons et a fini par devenir ingénieur en chef. »
« En fait, je pense à Charlie tous les jours. Il y a toujours quelque chose qui me fait penser à lui. Sur les circuits, on a installé des plaques en l’honneur de Charlie. Il y a quelques semaines, j’étais à Barcelone pour mon championnat du monde de Superbike et il était marqué sur une plaque "Charlie and Herbie office" ; et le bâtiment de la direction de course à Barcelone est connu sous le nom de "Charlie Whiting Race Control". »
« Tout le monde avait beaucoup de respect pour Charlie. Il n’y a qu’un seul Bernie et il n’y avait qu’un seul Charlie. »
La F1 tâtonne encore pour remplacer Whiting : Eduardo Freitas a été limogé, Niels Wittich ne fait pas encore l’unanimité... Blash n’est pas surpris d’une telle difficulté.
« Pour remplacer Charlie, ce que j’ai toujours dit, il faut quatre personnes. C’est dire à quel point Charlie était dévoué, intelligent, malin et travailleur. Charlie ne s’arrêtait jamais, à l’exception de quelques verres de vin. »
« Mais même avec ces quelques verres de vin, nous étions toujours en train de discuter de ce que nous pouvions faire pour améliorer les choses. »
Blash s’est aussi souvenu du moment où il a appris le décès subit de Whiting. Il n’était alors pas dans le paddock de F1 en Australie.
« Oui, malheureusement, j’étais en Thaïlande pour le championnat du monde de Superbike et je n’avais pas mon téléphone allumé. Je me suis réveillé le matin. La première chose que j’ai faite a été d’ouvrir mon iPad et j’ai vu cette nouvelle. Je me souviens que j’ai fermé l’iPad et que je me suis dit que je rêvais. Puis je me suis vraiment réveillé en sursaut. La première personne que j’ai pu joindre était Tim Shenkin. Je n’avais pas réalisé qu’ils avaient essayé de me joindre pendant la nuit, mais mes téléphones étaient éteints, parce qu’ils n’avaient pas le numéro de téléphone de sa femme, Juliette. »
« J’ai appelé Tim Shenkin et Tim m’a dit : "Je redoutais ton appel". Deux semaines auparavant, nous étions à Genève ensemble. C’était mon meilleur ami et quand on y pense, peu importe le nombre d’années que nous avons passées ensemble, tous les soirs nous dînions ensemble, nous buvions ensemble. Tant de règles et de règlements ont été établis après un verre de vin. Comme je l’ai dit, c’est un choc total. »
Blash a donc officié aux côtés de Whiting à la direction de course de la FIA. Il se rappelle de quelques courses mémorables, comme à Spa 1998 sous le déluge ; ou encore à Silverstone 1999, le Grand Prix de l’accident de Michael Schumacher....
« Je n’oublierai jamais, nous avons eu quelques classiques et l’un d’entre eux était Spa 1998, où nous avons eu le gros accident après le Virage 1 au 1er tour. J’ai dit "drapeau rouge, drapeau rouge". Charlie était en position de brandir le drapeau rouge sur le podium de départ et il m’a demandé pourquoi c’était un drapeau rouge. J’ai répondu "drapeau rouge ! Ne me demande pas pourquoi !’’ »
« Mais Charlie pouvait-il commettre une erreur ? Oui. Si vous vous souvenez, si une voiture partait de la ligne des stands, vous attendiez que les voitures aient passé la sortie des stands, puis vous appuyiez sur le bouton vert pour autoriser la voiture qui partait des stands. À Silverstone 1999, l’ancien podium de départ se trouvait juste au-dessus de la piste et il y avait de la publicité sur le circuit des deux côtés. Il n’y avait donc qu’un petit trou par lequel Charlie pouvait regarder pour voir quand la voiture était sortie des stands. De là, il pouvait contrôler la lumière de la sortie des stands. »
« Charlie a appuyé sur le bouton pour laisser partir la voiture et tout d’un coup, c’était le drapeau rouge. Il avait appuyé sur le mauvais bouton ! Et Michael Schumacher a eu un grave accident. Tout le monde pensait que le drapeau rouge était pour Michael, mais en fait, le drapeau rouge est sorti avant l’accident de Michael. Nous avons donc eu un peu de chance. »
FIA
Wolff se paye la FIA : c’est de la téléréalité !
Rétroviseur en piste, pénalité de Norris,... la FIA se justifie après le Qatar
Ben Sulayem aux pilotes de F1 : Occupez-vous de vos affaires !
Règles de pilotage : Les pilotes McLaren F1 saluent le dialogue avec la FIA
+ sur FIA