Pour Brown, il faut ‘un petit miracle’ pour que McLaren F1 double Ferrari au classement

Lando Norris célèbre, déjà, son 100e Grand Prix en F1 ce week-end, à Austin. Depuis ses débuts en 2019 avec McLaren, le Britannique est incontestablement monté en puissance, devenant même l’un des cadors du plateau. Sa 2e place en qualifications, hier à Austin, l’a de nouveau prouvé.

Les progrès de Lando Norris ravissent bien sûr Zak Brown, le PDG de McLaren Racing. Mais à quel point et comment le jeune pilote a-t-il précisément évolué ?

« Il est évidemment beaucoup plus expérimenté, après cinq saisons. Il fait très peu d’erreurs - non pas qu’il en ait fait beaucoup lorsqu’il était rookie, mais il en faisait plus. Il rate rarement un secteur lorsqu’il doit tout mettre ensemble. Et je dirais que sa maîtrise de la course est extrêmement forte. Son rythme a toujours été là. Il reste fantastique et il est sans aucun doute l’un des pilotes les plus rapides de la Formule 1. Et il suffit de regarder le peu de crashs qu’il a eus en cinq ans. Je dirais enfin que sa maîtrise de la course est aussi bonne que celle de n’importe quel autre pilote de Formule 1. »

« Nous lui donnons donc une voiture capable de monter plus régulièrement sur le podium. Et nous devons continuer à nous développer, car ce sport ne reste jamais inactif. »

Au bout de 100 Grands Prix, Lando Norris court cependant toujours après sa première victoire en F1. Zak Brown ne sent-il pas tout de même la frustration monter du même coup chez son pilote ?

« Non, parce que je ne pense pas que nous lui ayons encore donné une voiture capable de gagner. Nous nous rapprochons, nous devenons définitivement plus compétitifs. »

« Tous les pilotes de course ont le sentiment de ne pas avoir tiré le meilleur parti d’une séance de qualification ou d’une course. Il était donc manifestement frustré au Qatar, il a commis des erreurs inhabituelles de limites de piste, et il n’était certainement pas le seul à en commettre. Il a donc été frustré, bien sûr, mais je pense qu’il s’agit d’une frustration passagère. »

Si Lando Norris progresse d’année en année, Oscar Piastri n’est pas en reste pour son année de débutant, comme l’ont prouvé les deux week-ends récents au Japon puis au Qatar. Où en sera donc Piastri dans cinq ans ?

« Dans cinq ans, il sera encore plus expérimenté. Il est extrêmement rapide, il est très mature, il est très technique. Il est très calme : toutes les choses que l’on aimerait voir chez un débutant, mais que l’on ne voit pas toujours chez un rookie. Il est clair que son rythme est fantastique et sa maîtrise de la course et sa gestion des pneus ne feront que s’améliorer au fur et à mesure qu’il prendra de l’expérience. »

« Je pense que les gens oublient qu’il était sans volant et qu’il n’avait donc pas beaucoup de ‘rouille’ en ce qui concerne sa technique de course ; mais il montre définitivement tous les signes d’un futur champion du monde potentiel. »

« La maturité et la façon dont il aborde un week-end de course… il ne se préoccupe pas du vendredi, alors que je pense que les pilotes débutants veulent parfois gagner en EL1... et ils finissent par se retrouver dans la barrière et ne se remettent jamais de leur week-end. Ce qui nous a le plus impressionnés avec Oscar, c’est sa maturité. Il ne conduit pas comme un rookie, nous savions que son rythme serait là et il est très technique. Donc il étudie, apprend et met tout en place quand il le faut. »

Et comment se passe la cohabitation entre les deux pilotes McLaren ? On a déjà vu naître quelques tensions : Zak Brown craint-il donc que tout cela explose, si McLaren dispose l’an prochain d’une voiture capable de se battre pour le titre ?

« Il est certain qu’ils se poussent dur l’un l’autre, mais je pense que c’est bon pour eux et pour l’équipe. Ils apprennent l’un de l’autre. Et je pense vraiment que nous avons une incroyable paire de pilotes. »

La 4e place, une formalité ?

Il semble presque acquis désormais, au vu de la tendance actuelle, que McLaren finira devant Aston Martin F1 au classement des constructeurs. Seuls 11 points séparent les deux équipes aujourd’hui. Et McLaren est aussi à 79 points de Ferrari.

Quel doit donc être l’objectif comptable de McLaren d’ici la fin de l’année, selon Zak Brown ?

« Nous devons juste continuer à faire ce que nous faisons depuis la pause estivale. Continuer à pousser. La voiture est bonne. Ce sera un week-end difficile à Austin, la piste est bosselée, vous devez élever la voiture, il y a quelques virages lents ici. Je ne pense donc pas que nous serons aussi compétitifs ici que nous l’avons été lors des dernières courses. Mais je pense que nous serons compétitifs. Tout ce que nous pouvons faire, c’est continuer à pousser et à donner aux pilotes le meilleur que nous pouvons, à faire de bons arrêts aux stands et nous verrons où nous nous retrouverons à la fin de l’année. »

« J’espère qu’on finira 4e. »

Et pas 3e ?

« Je l’espère encore plus, il faudrait un petit miracle, mais statistiquement, c’est possible. On ne sait jamais. Tout ce que nous pouvons faire, c’est essayer de gagner le plus de points possible chaque week-end et voir ce qui se passera à la fin de l’année. »