Pour Boullier, Alonso a surtout échoué à redonner confiance à Ferrari

Pour contrer la pression des tifosi

Par Alexandre C.

8 novembre 2020 - 12:43
Pour Boullier, Alonso a surtout (…)

A la tête de Lotus F1, Eric Boullier a croisé le fer avec Ferrari et Fernando Alonso en particulier en 2012 et 2013, saisons durant lesquelles l’équipe d’Enstone était particulièrement compétitive.

Observateur privilégié de cette période, Boullier (qui se confiait au podcast "Beyond the Grid") croit savoir pourquoi Fernando Alonso n’a pu finalement réussir son pari – remporter un titre de champion avec Ferrari, comme Michael Schumacher et Kimi Räikkönen. Comme souvent, la pression inhérente à la Scuderia et à son environnement n’est jamais loin…

« Il aurait dû et pu avoir un autre titre, vraiment. »

« Je connais évidemment très bien Fernando. A Abu Dhabi 2010, c’est notre voiture qui l’a empêché d’être champion du monde [celle de Vitaly Petrov], cela aurait pu être une opportunité pour eux. »

« Il y en a eu une autre plus tard, même s’il est toujours facile de donner son avis après coup. »

« Mais à l’époque, il y avait peut-être un certain manque de confiance dans l’équipe, et c’est peut-être là que Fernando aurait pu jouer un rôle. Nous attendons parfois du pilote qu’il rassure les gens et qu’il incite les gens autour de vous à avoir confiance en eux pour travailler encore mieux. »

« Je sais que chez Ferrari, la pression italienne et celle des médias italiens sont très fortes. D’une certaine manière, le pilote est un gars qui peut certainement aider à rendre les choses un peu plus calmes et à donner plus de confiance en soi. »

C’est donc en cela que Fernando Alonso aurait échoué chez Ferrari…

En tant que directeur de la compétition chez McLaren F1, Boullier a eu ensuite à gérer un Fernando Alonso en panne sèche, moins de confiance que de performance, à Woking. Par son attitude, notamment par ses messages vengeurs à la radio ("GP2 Engine"), Alonso n’a-t-il pas participé à rendre plus dure la débâcle, renforçant la rupture entre McLaren et Honda ?

Pour Boullier, c’était plus de la frustration qu’un véritable manque de professionnalisme de la part du futur pilote Alpine...

« C’est juste le pilote le plus intime, sa vie est complètement centrée sur la course et la compétition. »

« Je pense que la frustration créait à elle seule ce genre de commentaires, parce que quand il a rejoint McLaren avec Honda qui revenait pour lui, c’était peut-être pour recréer un héritage, un héritage différent évidemment mais de ce que Senna et Alain Prost avaient fait avec McLaren. »

« C’était donc beaucoup d’attentes, je suppose, et évidemment le fait de ne pas être aussi compétitif qu’il l’aurait rêvé créait beaucoup de frustration. »

« Je suis sûr qu’il savait ce qu’il faisait. Mais ces commentaires ont été dits durant des courses, et si vous vous souvenez qu’il y avait beaucoup d’attente même de sa part, et même s’il savait ce qu’il faisait, je pense que la frustration vous pousse parfois à dire quelque chose que vous ne voulez pas dire. »

« Mais cela fait partie de la frustration et peut aussi expliquer par l’ambition qu’il avait de bien faire avec McLaren Honda. »

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