Plus de ‘bon sens’, plus de pédagogie : la pénalité de Vettel fait réfléchir les pilotes

Une pénalité qui pourrait faire évoluer la doctrine de la FIA ?

Par Alexandre C.

21 juin 2019 - 09:42
Plus de ‘bon sens', plus de (…)

La pénalité de cinq secondes infligée à Sebastian Vettel au dernier Grand Prix du Canada, a fait l’objet de polémiques fiévreuses dans les jours suivants l’incident.

Avec quelques jours de recul, certains pilotes ont tenu à prendre quelque peu de la distance et à resituer la pénalité de cinq secondes dans un contexte plus vaste, qui pourrait faire amener la FIA à faire évoluer sa doctrine en la matière.

Ainsi, Lance Stroll, dans le paddock du Paul Ricard, est apparu prudent dans ses déclarations, et rappelle que les commissaires sont aussi là pour veiller à la sécurité et à l’équité de chaque situation.

« C’est si difficile de juger de mon point de vue. Chaque incident de course est unique, et les commissaires doivent essayer de faire de leur mieux pour rester justes. C’est vraiment difficile de juger. Ils essaient de nous laisser courir. Nous voulons voir du bon spectacle en piste, des batailles dures, roue contre roue. Cependant nous voulons que ces batailles demeurent justes, honnêtes, et les opinions seront toujours divisées en deux. Cet incident en particulier, était un peu rude, je pense. »

« Cependant les commissaires ont pris une décision, et finalement, je ne dirais pas qu’elle fût bonne ou mauvaise. Ils sont là pour prendre des décisions, pour garder le sport juste, sûr, et je ne peux discuter cela. Je suis sûr que Lewis est d’accord avec leur décision ! Mais il est difficile de dire si la manœuvre de Seb était intentionnelle ou non. Je doute qu’elle ait été intentionnelle. Mais je pourrais me tromper, je n’étais pas dans la voiture. Nous voulons voir du bon spectacle en course, c’est tout ce que je peux dire. »

« C’est dommage de voir des gars pénalisés pour certaines choses, mais c’est ce que nous avons et il y a toujours de bonnes luttes en course. Cela rend la course excitante. Je suis sûr que les fans de Ferrari ont été émus de ne pas voir Seb remporter la course, mais c’est ainsi, cela fait partie du jeu. »

De son côté, Daniel Ricciardo a tiré la morale de cette histoire : certes, il y a le règlement écrit ; cependant, la FIA devrait faire preuve de plus d’équité pour envisager chaque cas dans sa spécificité.

« Cela ressemble un peu à ce que Lewis m’avait fait à Monaco en 2016. Mais il n’y avait pas eu de pénalité pour lui ! Il en aurait mérité une mais bon, l’incident lors de mon arrêt au stand c’est vraiment ça qui a ruiné ma course. Malheureusement, tout dépend de la nature de chaque cas, et parfois ce n’est pas clair. Même si c’est écrit dans une règle, parfois, ils devraient plus utiliser leur bon sens pour une situation donnée. »

« Si Lewis avait touché le mur, alors peut-être que l’histoire aurait été différente. Bien sûr, Seb l’a un peu tassé, mais il restait sur sa trajectoire, il aurait fini de toute façon par rejoindre la piste à un endroit similaire. Il se battait pour la victoire et Mercedes a déjà gagné chaque course cette année. »

« Peut-être que d’autres auraient totalement poussé Lewis vers le mur. Il faudrait, dans ce genre de situation, juste être un peu plus ouverts d’esprits. Ils luttaient par une victoire en Grand Prix de F1, donc ce n’était pas une mince affaire. »

George Russell replace, lui aussi, cet incident dans un contexte plus général : selon lui, les nombreux ralentis qui ont été vus durant et après la course, ont finalement nui à l’image de la F1 et à la FIA.

« Bien sûr, il faut poser une limite parfois. En fait, je pense que le ralenti, tel qu’il a été montré en direct, durant la course, n’a pas vraiment favorisé la FIA, parce l’incident ne ressemblait pas vraiment à un incident. Je ne dis pas que la pénalité était méritée ou non. Mais assez souvent, comme dans un match de foot, vous voyez des ralentis, des ralentis encore, et dans le foot, une faute de main peut sembler parfois évidente, en handball, une faute de pied aussi ; mais à pleine vitesse, on ne voit rien. »

« Je compatis vraiment avec les commissaires ; je ne voudrais jamais faire ce travail, parce c’est un travail maudit. »

« Il y a tant de choses que les médias ou les fans ne voient pas en coulisses, en particulier nos échanges durant les briefings des pilotes. »

« Par exemple ce week-end au Paul Ricard, nous avons parlé beaucoup des situations où des pilotes pourraient couper une trajectoire sans gagner un avantage, mais en réussissant à conserver une position sans être pénalisé ; très souvent,, vois voyez des pilotes défendre ainsi, bloquer les pneus, couper la piste, sans perdre une place. Mais un pilote qui fait cela, a commis une erreur, et devrait être puni. »

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