Pirelli répond aux critiques de Coulthard et annonce moins de dégradation sur les F1 2022
Les pneus plus au centre des débats l’an prochain ?
L’an prochain, Pirelli n’a pas seulement à développer de nouveaux pneus 18 pouces pour la nouvelle ère réglementaire de la F1. Il faut aussi que le manufacturier respecte les exigences de la fameuse « lettre de mission » de la FIA.
Pour l’an prochain, les consignes de la FIA semblent claires : rendre moins prégnante la gestion des pneumatiques par les pilotes, pour les permettre de plus attaquer.
Ainsi l’an prochain, les pneus pourraient avoir bien moins d’importance qu’aujoud’hui. Certains dans le paddock comme David Coulthard ont d’ailleurs pu critiquer le rôle trop important joué par la gestion des Pirelli en F1 à l’heure actuelle…
Répondant à ces critiques, Mario Isola a tenu à mettre les choses au point dans le paddock de Bakou à propos des commentaires de « DC ».
« Il ne critiquait pas Pirelli. Il a évidemment aimé l’époque de la ’guerre des pneus’, il aime avoir une compétition en Formule 1 qui n’est pas seulement pour les moteurs, les voitures mais, selon lui, qui concerne aussi les pneus. »
« Il n’aime pas le système actuel où nous avons des pneus avec une certaine dégradation qui, comme vous le savez, sont conçus pour avoir ce niveau de dégradation... »
Du reste on devrait donc bien moins parler des pneus l’an prochain, si la lettre de mission est respectée. C’est ce que confirme Isola. Le règlement 2022 avec l’effet de sol devrait globalement aider à la préservation des pneus de surcroît.
« Ce sera une autre histoire l’année prochaine, quand on nous demandera de concevoir les nouveaux pneus de 18 pouces avec des caractéristiques différentes - moins de surchauffe, moins de dégradation. »
« Nous savons qu’avec les voitures actuelles qui sont très, très rapides, même si elles sont beaucoup plus lourdes par rapport au passé, vous mettez beaucoup de stress sur les pneus et cela génère de la dégradation. Et aussi quand vous suivez une autre voiture, vous perdez de l’appui et c’est un élément supplémentaire. »
« Nous travaillons donc avec la FIA et la FOM afin d’avoir une situation différente pour l’année prochaine. Je suis sûr que si vous ne perdez pas d’appui aérodynamique lorsque vous suivez une autre voiture avec des pneus conçus avec des caractéristiques différentes, nous pouvons atteindre l’objectif. »
La dégradation sera moins importante mais sera-t-elle pour autant nulle en 2022 ?
« La nouvelle lettre de mission indique simplement que nous devons concevoir un pneu avec moins de dégradation. Les chiffres de la dégradation sont dans la lettre d’objectif. »
« Le delta de temps au tour [entre les différents composés] est défini dans la lettre. Nous devons nous concentrer sur des composés avec une plus grande amplitude dans leur fenêtre de fonctionnement, et réduire la surchauffe. Ce sont les principaux paramètres qu’il est intéressant de connaître - il y a d’autres caractéristiques techniques - mais c’est surtout un résumé de ce que nous avons convenu. »
« Il est évident que la dégradation ne peut pas être nulle pour les composés, sinon il n’y a aucune raison d’avoir des stratégies avec plus d’un arrêt ou d’utiliser différents composés. Nous devons donc nous pencher sur ces cibles et essayer de concevoir des composés présentant ces caractéristiques. »
Pour autant cet objectif d’attaque en piste n’est-il pas en contradiction avec le poids toujours en augmentation des F1, qui approcheront des 900 kg avec le pilote l’an prochain ? C’est plus complexe pour le responsable de Pirelli...
« Ce n’est pas seulement le poids de la voiture qui sollicite le pneu, c’est aussi le niveau d’appui aérodynamique, la vitesse, il y a de nombreux paramètres que nous devons prendre en considération. »
In fine, les premiers tests semblent avoir été positifs pour Pirelli sur les 18 pouces. Même Lewis Hamilton s’est dit intéressé pour y participer et a fait globalement de bons retours. C’est cet optimisme qui est aussi celui de Mario Isola.
« Ce que je peux vous dire, c’est que lors de notre test de développement des pneus, nous mesurons évidemment la dégradation et nous avons demandé au pilote de se pousser pour simuler ce qui se passera l’année prochaine. Et les résultats sont très prometteurs. Ensuite, l’année prochaine, nous aurons des voitures différentes et nous devrons valider les résultats des nouvelles voitures. Mais les résultats jusqu’à présent sont prometteurs. »
Pirelli a par ailleurs mené les premiers tests des prochains pneus pluie au Paul Ricard, avec Ferrari. Quelles sont les conclusions à en tirer ? Elles sont encore très provisoires !
« C’était un très bon test sur un circuit différent. A Jerez, il était difficile d’avoir le bon niveau d’eau sur la piste, donc c’était un bon test pour les pneus intermédiaires mais nous n’avons pas atteint le bon niveau d’adhérence pour les pneus pluie. Au Paul Ricard, il a été possible d’avoir deux jours d’essais avec toutes les conditions et aussi de mieux comprendre cet écart de performance. Je crois que nous avons un bon pneu, en parlant de l’intermédiaire. C’est encore un travail en cours pour le mouillé car, comme je l’ai dit, la première session n’était pas vraiment représentative pour le pneu pluie. Je suis confiant que lors de la prochaine session prévue en septembre à Magny Cours, nous pourrons finaliser le produit pour le pneu slick. Nous avons trois sessions prévues à Spielberg, Silverstone et Budapest, donc nous allons finaliser les nouveaux composés lors de ces trois sessions. »
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