Pirelli ne veut pas être piégé par deux fois par l’asphalte d’Istanbul
D’où la sélection plus tendre de ce week-end
Pirelli a choisi d’apporter, à Istanbul ce week-end, une gamme de pneus un cran plus tendre que celle de l’an dernier (avec cette année les pneus du C2 au C4).
Pourquoi ce choix ? Car bien sûr Pirelli a eu l’expérience des données de l’an dernier, date du retour du Grand Prix après 9 ans ; mais aussi parce que le nouvel asphalte avait posé d’énormes difficultés de chauffe et d’adhérence aux pilotes – même sur le sec. Dans le même temps, les niveaux d’abrasion étaient moins forts qu’escomptés.
Heureusement l’asphalte devrait avoir mûri depuis un an, et il a été même été nettoyé au Karcher. Avec ceci en compte, avec les pneus plus tendres, et avec une météo qui devrait être plus chaude (le Grand Prix l’an dernier avait eu lieu en novembre), les problèmes d’adhérence devraient normalement fortement diminuer. Mais sait-on jamais…
Le principal défi pneumatique d’Istanbul réside dans le fameux virage 8, très long avec ses multiples courbes et points de corde (il couvre 12 % du circuit soit 650 mètres), et ses forces de 5 G sur les voitures et les pneus. Les voitures doivent donc rouler avec beaucoup d’appui aérodynamique, ce qui soulage quelque peu la gestion des pneus, qui seraient soumis à plus rude épreuve encore autrement.
Il faut aussi prendre en compte les défis du premier virage, dans une descente, et les ondulations piégeuses du ‘Faux Rouge’ (en référence à l’Eau Rouge de Spa) qui suit. La piste est d’ailleurs assez nivelée naturellement.
L’an dernier, Lewis Hamilton avait gagné sur une stratégie à un seul arrêt en faisant durer ses intermédiaires en deuxième moitié de relais – mais la majorité des pilotes s’était arrêtée deux fois.
Mario Isola fait le point sur un Grand Prix plein de défis et de risques pour Pirelli…
« La Turquie a été l’une des courses les plus spectaculaires et imprévisibles de la saison dernière, principalement en raison d’une piste très glissante, conséquence de la faible adhérence du nouvel asphalte. Exacerbée par la pluie, ce peu d’adhérence a pris beaucoup de gens par surprise, et c’est pourquoi cette année nous avons opté pour une nomination de pneus plus tendres, d’autant plus que la course a lieu plus d’un mois plus tôt, ce qui devrait entraîner des températures plus élevées. »
« Après la nomination de nos pneus, la piste a subi un processus de nettoyage à l’eau à haute pression, ce qui devrait conduire à une plus grande rugosité et à plus d’adhérence, il y a donc aussi la possibilité qu’avec des composés plus tendres nous soyons confrontés à des niveaux d’usure plus élevés par rapport à l’année dernière. C’est quelque chose que nous ne découvrirons qu’une fois sur place, donc le travail effectué lors des essais libres sera très utile. Parce que tout était si nouveau l’année dernière, nous avions pris en 2020 l’option conservatrice de venir avec les pneus les plus durs. Aller un cran plus tendre ce week-end va probablement ouvrir la possibilité de quelques stratégies différentes aussi. »
A noter que le 18 octobre, dans la foulée, Alpine mènera des tests pneus pluie et intermédiaires (ils avaient été initialement prévus à Magny-Cours mais n’avaient pu se tenir complètement à cause d’un problème technique sur l’Alpine de Kvyat le 2e jour).
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